Electra Meccanica Solo : quand une Citroën Ami rencontre la Renault Twizy

 
Un drôle de petit engin à trois roues a attiré notre attention : il s’agit de l’Electra Meccanica Solo, au nom à consonance italienne bien trompeur.

Au pays des Reliant, ces bizarres autos trois-roues que Mister Bean s’amusait à renverser avec délice, l’Electra Meccanica Solo ferait presque figure de lointaine cousine. Pourtant, il s’agit d’un projet canadien qui se décrit ainsi : tout ce dont vous avez besoin pour vos trajets domicile-travail quotidiens, rien de moins, rien de plus. Vendu 18 500 dollars hors taxes, cet étrange engin est à mi-chemin entre une voiturette et un scooter trois-roues. On pourrait aussi y voir une ressemblance à la voiture solaire Aptera du fait des trois roues, mais les deux véhicules n’ont rien à voir. Deux roues à l’avant, une seule à l’arrière et une carrosserie sans grande grâce.

À sa découverte, la séduction n’est pas exactement le bon mot pour décrire notre sentiment. L’avant joue étrangement une forme d’agressivité avec le petit bloc de projecteurs additionnels intégré au centre du capot, à la manière de voitures de rallyes. Mais c’est là que s’arrête toute comparaison ! Forcément étranges, les proportions de ce micro-engin qui se resserre vers l’arrière sont hors du commun. Les gros rétroviseurs semblent disproportionnés, le pare-brise et la cabine rétrécis. L’arrière fin, mais d’un bloc achève de désorienter, ponctué par deux feux LEDs ronds au design plus sportif, tandis que le rouge vif de l’auto joue (presque) les mini-Ferrari.

Le petit habitacle est basique, avec une planche de bord de plastique noir et certains boutons de commandes déjà vus ailleurs. Deux portes permettent d’entrer à bord à gauche ou à droite, au choix, comme sur une Renault Twizy. Sauf que cette dernière a deux places et non pas une seule, même si sa cabine n’est pas fermée comme sur la Solo. L’équipement est complet avec la climatisation, le siège chauffant, un système d’info-divertissement, une instrumentation numérique.

Des performances correctes

Le Solo est donné pour environ 130 km/h de vitesse de pointe et accélère de 0 à 96 km/h en moins de 12 secondes avec son moteur synchrone de 56 chevaux et 140 Nm de couple, refroidi par eau, entraînant la grosse roue arrière de 16 pouces. Sa batterie de 17,4 kWh offre 160 km d’autonomie et elle peut être rechargée en deux heures et demie de 0 à 85 %.

Le châssis monocoque composite et le contrôle de stabilité dynamique par régulation du couple se chargent de donner un comportement sûr à ce trois-roues à l’équilibre forcément moins avancé qu’une auto classique, mais les performances ne sont clairement pas l’objectif de cet engin périurbain.

La marque affirme qu’il intègre des zones de déformation en cas de crash, mais un tel véhicule ne doit pas être soumis aux mêmes règles d’homologation que les automobiles classiques. Le constructeur travaille sur des dérivés capables de conduite autonome et une version utilitaire destinée aux livraisons est commercialisée. Elle peut faire penser à la Microlino avec son tout petit coffre.

Avec 3,10 m de longueur, 1,56 m de largueur et 1,35 m de haut, pour un poids de 787 kg, le Solo est d’un gabarit très à part. À titre de comparaison, une Smart Fortwo est de 2,70 m de long pour 1,89 m de large (rétroviseurs compris), tandis qu’une Twizy affiche une longueur de 2,34 m et une largeur de 1,38 m. Comme son nom l’indique, le Solo est donc destiné à emmener une seule personne, selon les mêmes conclusions d’analyse du trafic que celles faites à l’époque au lancement de la Smart : nombre de personnes se déplacent au quotidien seules et elles n’ont pas besoin d’un engin plus grand.

Quelle utilité en pratique ?

Mais c’est oublier deux choses. D’abord, qu’une auto doit pouvoir être utile aussi le jour où on a l’occasion d’emmener un ami, partenaire, enfant ou collègue. Et même avec ses deux places, la Smart était donc limitée. Ensuite, aussi compact que soit un véhicule, même avec une roue de moins, il reste pris dans le trafic et ne peut s’en affranchir en circulant dans les inter-files comme une moto ou un scooter à 2 ou 3 roues. Peut-être est-ce moins un souci au Canada ou aux USA ou ce curieux engin est commercialisé, mais en Europe et a fortiori en France, ni une Smart, un Twizy ou une Citroën Ami ne sont des solutions miracles en centre-ville.


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