On le sait, les batteries à l’état solide possèdent de nombreux avantages. Ce n’est donc pas pour rien que les constructeurs mais aussi les équipementiers travaillent au développement de cette technologie très prometteuse. Néanmoins, quelques obstacles se dressent encore, alors que celle-ci n’est pas encore tout à fait prête pour une production de masse.
En effet, son développement coûte encore très cher et les ingénieurs doivent encore trouver des solutions pour industrialiser le processus de solidification de l’électrolyse et la fabrication de ces batteries. C’est notamment pour cela que les constructeurs affirment que cette technologie ne sera pas disponible avant 2028 même si certains, à l’image de VinFast ont annoncé vouloir en intégrer dès 2024 en petite quantité.
Une empreinte carbone bien inférieure
Mais si les marques croient en elle, c’est parce qu’elle possède beaucoup d’atouts, certains récemment mis en lumière. Car en plus d’offrir une plus grande densité énergétique et donc une autonomie en hausse ainsi qu’un temps de charge plus rapide, les batteries solides seraient également plus respectueuses de l’environnement lors de leur phase de fabrication.
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C’est en effet la conclusion d’une étude menée par l’ONG européenne Transport et Environnement et le cabinet Minviro. Et le résultat est sans appel, puisque « cette nouvelle technologie pourrait réduire l’empreinte carbone d’une batterie de voiture électrique jusqu’à 39 % » comme l’affirme le rapport.
Toujours selon cette étude, « une batterie solide, qui stocke plus d’énergie en utilisant moins de matériaux, permettrait de réduire de 24 % l’empreinte carbone d’une batterie de voiture électrique« . Pour arriver à ce résultat, Minviro a comparé une batterie solide de type NMC-811 (80 % de nickel, 10 % de manganèse et 10 % de cobalt) à une batterie lithium-ion classique de type LFP (comme celles que l’on trouve dans les Tesla Model 3 Propulsion).
La première peut alors stocker plus d’énergie pour un même volume, ce qui explique son impact environnemental moindre. Mais pour atteindre la réduction de 39 % de son empreinte carbone, il faudrait alors que ces batteries solides soient fabriquées à partir de matériaux provenant de sources plus durables, comme le souligne T&E.
Extraire le lithium de manière moins polluante
Néanmoins, il faut savoir que les batteries à l’état solide ont besoin de 35 % de lithium en plus par rapport à la technologie lithium-ion actuelle. Selon Transport & Environnement, cela ne serait toutefois pas un problème si ce matériau était extrait de manière plus durable. Il serait par exemple possible d’utiliser des puits géothermiques, qui « ont un impact climatique nettement inférieur à celui des sources plus couramment utilisées, comme le lithium extrait de roches dures en Australie puis raffiné en Chine » comme le précise le rapport. C’est justement le projet de Vulcan Energy en Europe, soutenu par Stellantis, Renault et Volkswagen.
La clé pour diminuer l’empreinte carbone de la fabrication de batteries solides, mais aussi les batteries lithium-ion classiques, passe donc une extraction plus écologique, ainsi que par le recyclage. L’ONG en appelle d’ailleurs à l’Union Européenne et demande une augmentation des objectifs dans la réutilisation du lithium de « 70 % en 2025 et à 90 % en 2030, soit au-delà de ce qui est proposé par la Commission européenne« .
Vers un recyclage complet des batteries électriques
Rappelons à ce titre que Tesla recycle déjà 91 % du poids de ses batteries alors que Volkswagen a lancé un vaste projet pour s’approcher de la barre des 100 % de recyclage. Ce qui permettra donc, à terme, d’utiliser moins de matériaux bruts pour fabriquer une batterie. Il faudra alors être patient, puisqu’en 2030, il est prévu que seules 11 % des batteries produites soient issues du recyclage.
Sachant que l’étape de production d’une batterie est la plus polluante lors de la fabrication d’une voiture électrique, les batteries solides devraient donc encore plus enfoncer le clou et reléguer les voitures thermiques aux oubliettes.
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