Voiture électrique : quels sont les principaux avantages et inconvénients face à l’essence ?

 
La voiture électrique prend de plus en plus de place dans le paysage automobile, mais quels sont ses principaux avantages et inconvénients ? Nous allons tenter d’y voir plus clair sur ce qui devrait remplacer le véhicule thermique présent majoritairement aujourd’hui sur nos routes.
Source : Frandroid

Entre les nouvelles directives européennes et la sortie de nouveaux modèles de véhicules électriques de plus en plus fréquemment, il est clair que le remplacement du parc de véhicules thermiques est bien entamé. En effet, d’ici 2035, il sera tout bonnement impossible d’acheter une voiture neuve qui sera dotée d’un moteur thermique. Ceci implique donc une électrification massive du parc, qu’on le veuille ou non.

Dès aujourd’hui, de nombreux avantages sont en faveur du véhicule électrique : du coût à l’utilisation en passant par son aspect plus écologique, il y a un gros intérêt pour les clients à franchir le pas. Toutefois, avec une infrastructure de recharge encore perfectible et de réelles contraintes à prendre en compte, notamment lors des grands voyages, certains préfèrent conserver un véhicule à essence ou diesel pour éviter ces inconvénients.

Nous allons donc revenir sur les principaux points positifs et négatifs d’un véhicule électrique, pour tenter d’apporter un point de vue objectif sur les avantages et inconvénients par rapport à un véhicule thermique (aussi appelé à combustion interne). Entre coûts, recharges, performances et confort d’utilisation, voyons ce qui est aisément surmontable de ce qui ne l’est pas en voiture électrique.

Le coût à l’achat, un obstacle de taille

Une voiture électrique a un prix d’achat très élevé, qu’on le veuille ou non. En effet, si l’acheteur d’un véhicule en France dépense en moyenne 27 000 euros, le choix en véhicules électriques à ce tarif est très limité. Pour mettre les choses en perspective, considérons les 50 véhicules les moins onéreux du marché français en juillet 2022 selon Auto-Moto : les prix s’échelonnent entre 10 990 et 23 690 euros, et seulement trois électriques font partie de ce top 50.

Pire encore, la plus abordable des électriques, la Dacia Spring, se classe seulement comme la 32e voiture la moins chère du marché, avec un prix de départ affiché à 19 800 euros. Certes, les véhicules électriques ont encore le droit à un bonus écologique qui vient minorer le prix final à payer par le client, mais cela ne durera pas éternellement.

La différence de prix entre la version thermique et électrique de la Peugeot E-208 (hors bonus de 6 000 euros)

Qui plus est, les trois voitures électriques les moins chères du marché que sont la Dacia Spring, la Renault Twingo Electric et la Volkswagen e-Up! ne peuvent décemment être considérées comme des véhicules principaux d’un foyer, là où des voitures thermiques au même tarif le peuvent bien plus aisément.

Outre les véhicules neufs, le marché de l’occasion est également moins développé sur les véhicules électriques que thermiques, et ainsi se procurer un véhicule à seulement quelques milliers d’euros est encore mission impossible en 2022. Cela limite drastiquement l’accès à la mobilité électrique pour de nombreux foyers, et reste clairement un inconvénient majeur des voitures électriques.

Malheureusement, pour les personnes hésitant entre plusieurs modèles de véhicules, et avec un budget limité, il est très improbable qu’elles se tournent aujourd’hui vers une voiture électrique. Avec un tarif affiché aussi élevé, cela repousse nécessairement de nombreuses personnes, alors même que leur utilisation d’un véhicule serait amplement compatible avec la mobilité électrique.

Mais cela va toutefois dans le bon sens, puisque de nombreux constructeurs annoncent l’arrivée future de voitures à moins de 25 000 euros, à l’image de Volkswagen avec son ID.2, Skoda qui vise les 20 000 euros ou encore Ford avec une voiture électrique prévue à 25 000 dollars.

Fort heureusement, bien que les coûts d’acquisition soient en défaveur des voitures électriques, le coût à l’utilisation reste quant à lui imbattable, comme nous allons le voir ci-dessous.

Le coût à l’utilisation

Un véhicule électrique est à l’usage globalement bien moins coûteux qu’un véhicule thermique. En effet, en considérant une recharge à domicile au prix moyen actuel du kilowattheure (0,1740 euro), et une consommation pessimiste de 18 kWh aux 100 kilomètres, le tarif peine à dépasser les trois euros pour parcourir 100 kilomètres. Selon nos observations, une citadine type Volkswagen e-UP consomme en moyenne 12 kWh aux 100 kilomètres en usage péri-urbain et citadin contre 18 kWh pour une berline type Tesla Model 3 en utilisation péri-urbaine et autoroutière.

Selon l’Ademe, les derniers chiffrent disponibles indiquent une consommation moyenne des véhicules à essence de 6,80 litres aux 100 kilomètres, et de 5 litres aux 100 kilomètres pour les véhicules Diesel. Ainsi, avec un prix moyen actuel d’environ 1,90 euro par litre, le coût aux 100 kilomètres serait de 9,50 euros pour une voiture diesel, et près de 13 euros pour une voiture essence.

De cette manière, 100 kilomètres en véhicule thermique coûtent bien trois à cinq fois plus chers qu’en véhicule électrique rechargé à la maison, ce qui correspond à l’usage quotidien d’une voiture branchée. Pire encore, alors qu’il est aujourd’hui possible de baisser le coût des recharges grâce à certaines bornes de recharge gratuites, ou encore des offres d’électricité à prix variable (heures creuses par exemple ou les offres dédiées aux véhicules électriques), le prix de l’essence reste quant à lui difficile à minimiser.

La prise de recharge de la Renault Zoé // Source : Jean-Brice Lemal pour Renault France

De même, les coûts d’entretien d’un véhicuxle électrique sont bien moins importants que ceux d’une voiture thermique équivalente, principalement grâce à une conception plus simple du groupe motopropulseur.

Là où un véhicule thermique a périodiquement besoin d’une vidange, de changements d’huiles ou encore de révision de motorisation, un véhicule électrique n’a pour ainsi dire besoin d’aucun entretien périodique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Tesla a tout bonnement supprimé en 2019 ses entretiens planifiés par exemple, jugeant qu’il n’était pas nécessaire de faire revenir les propriétaires pour des actions facultatives.

À l’utilisation et dans des conditions classiques, il n’y a donc pas de doutes possibles : une voiture électrique est très économique face à un véhicule thermique équivalent. Mais nous allons voir qu’il existe des cas d’usages qui inversent cette tendance, en plus d’ajouter une contrainte supplémentaire liée à la recharge : les grands voyages.

Des voyages moins simples, et parfois coûteux

Nous l’avons exposé plus tôt : au quotidien, il n’y a pas de possibilité pour qu’un véhicule thermique soit plus économique grâce au prix réduit de l’électricité à domicile. Ceci étant, en grands trajets, le constat peut être bien différent, les tarifs de charge rapide pouvant rapidement s’envoler.

Comme nous l’avons établi précédemment, le coût aux 100 kilomètres d’un véhicule thermique est globalement compris entre 10 et 13 euros, au quotidien comme en grands voyages. Ou alors légèrement plus avec les stations-services sur autoroute. En véhicule électrique cependant, les charges rapides vous coûtent bien plus cher que les fameux trois euros aux 100 kilomètres de la recharge à la maison.

En pratique, les tarifs de charge rapide chez les différents acteurs du marché sont entre trois et cinq fois plus chers que le prix de l’électricité domestique, mais ce n’est pas le seul facteur qui fait grimper la facture.

En effet, là où un véhicule thermique consomme parfois moins de carburant sur autoroute à haute vitesse qu’en milieu urbain, pour une voiture électrique ce n’est pas du tout le cas. La consommation sur autoroute à tendance à s’envoler avec une voiture électrique, ce qui est alors bien plus douloureux au moment de recharger : en plus de payer plus cher l’électricité, il en faut bien plus pour parcourir 100 kilomètres que tout le reste de l’année.

Il n’est pas rare d’arriver à un tarif moyen aux 100 kilomètres en grands trajets en voiture électrique atteingnant 10 euros voire dépassant les 15 euros aux 100 kilomètres. Cela dépasse donc le coût en carburant d’une voiture thermique, et la tendance est malheureusement à la hausse des prix de charge rapide, à tel point que nous nous étions même demandé si l’âge d’or de la voiture électrique n’était pas déjà derrière nous.

Mais il y a toutefois des solutions pour faire baisser ces coûts lors des recharges sur bornes rapides, comme les abonnements ou encore les partenariat entre les constructeurs et les opérateurs de ces bornes.

Qui plus est, il faut bien souvent apprendre à s’y retrouver dans cette véritable jungle des cartes et autres applications pour utiliser des bornes de recharge, ce qui peut être un vrai casse-tête pour les nouveaux propriétaires. Heureusement, de nouveaux systèmes se mettent en place, comme le Plug & Charge chez de nombreux constructeurs.

Enfin, comme vous n’êtes pas sans le savoir, les autonomies actuelles des véhicules électriques ne permettent bien souvent pas de profiter des grands trajets comme on le ferait en véhicule thermique. Il est nécessaire de s’arrêter plus fréquemment pour recharger, avec une moyenne de 30 minutes de charge toutes les deux heures d’autoroute à 130 km/h pour une voiture électrique classique.

Quelques championnes de la charge rapide permettent de minimiser le temps de charge, mais cela reste plus contraignant malgré tout. Cela montre l’intérêt de ne pas se focaliser uniquement sur l’autonomie d’une voiture électrique, mais également sur sa charge rapide, comme le montre ce classement des voitures les plus rapides sur long trajet. Surout, des voitures électriques à très grandes autonomie arrivent dès 2023.

Fort heureusement, si les grands voyages sont rares, le coût moyen aux 100 kilomètres lissé à l’année restera lui bien en-dessous de cinq euros, ce qui reste impossible à égaler en voiture à essence.

Le plaisir de conduire : un avantage pour l’électrique ?

Si les longs trajets ne sont pas là où les véhicules électriques brillent, elles peuvent se rattraper sur l’agrément de conduite, qui est bien souvent un gros avantage face à leurs homologues thermiques.

Un moteur électrique permet par exemple d’avoir une accélération décoiffante, grâce au couple maximal disponible instantanément. C’est pourquoi les Tesla, notamment, impressionnent avec des accélérations parfois dignes de Supercars face à des véhicules thermiques équivalents.

En outre, grâce à la conception d’une voiture électrique et sa batterie au plancher entre les deux trains roulants, le centre de gravité est très bas, ce qui permet une excellente tenue de route. Le point négatif est que les véhicules électriques sont globalement assez lourds (la batterie pèse environ 400 kg), et ainsi la prise de roulis peut être plus marquée.

Le confort de conduite est également un argument en faveur de l’électrique, grâce à l’absence de vibrations liées au moteur, ou encore au silence qui règne à bord. En effet, bien que certains apprécient encore le ronronnement d’un moteur thermique, force est de constater qu’en milieu urbain notamment, les véhicules électriques sont bien plus adaptés.

La Nissan Ariya

La conduite sans à coups permise par l’absence de rapports de vitesses à passer est également un avantage de taille de la voiture électrique, qui fait que la conduite en ville est des plus agréables. De même, les manœuvres à basse vitesse sont bien plus douces qu’en véhicule thermique, grâce à la gestion de l’accélération plus aisée.

Enfin, avantage conséquent de la voiture électrique : le freinage régénératif. Nous sommes déjà revenus en détail sur ce en quoi cela consistait, et il faut bien avouer qu’une fois que l’on a pris l’habitude de conduire de cette manière, le retour en arrière est difficile.

À côté de cela, conduire une voiture thermique, même en boîte automatique, oblige constamment à user et abuser de la pédale de frein, ce qui est beaucoup moins agréable que de « laisser » le véhicule ralentir en levant le pied de l’accélérateur.

Conclusion

La voiture électrique parfaite n’est toujours pas d’actualité, et il faut bien accepter les contraintes inhérentes à la mobilité électrique avant de franchir le pas. En effet, que ce soit en longs trajets où il faut s’adapter, ou encore au moment de l’achat où le prix reste un obstacle, on ne peut nier les inconvénients existants.

Toutefois, il ne faut pas pour autant tomber dans le piège des préjugés sur la voiture électrique, et garder un point de vue objectif. Cela reste quoi qu’il arrive une alternative plus propre à la voiture thermique, qui va dans tous les cas peu à peu disparaître.

Les constructeurs européens misent tous sur l’électrification de leur flotte, et le futur de l’automobile prend bien cette direction. La question actuelle n’est pas tant de savoir si la voiture électrique a plus d’avantages qu’une voiture thermique, mais plutôt de savoir si dès aujourd’hui, une voiture électrique est faite pour vous ou non. Car de gré ou de force, nous y passerons tous, même avec les inconvénients que cela engendre.

Ces derniers seront de moins en moins présents au fur et à mesure de l’arrivée des innovations. Citons par exemple, dès 2023, l’arrivée des voitures dotées d’une autonomie de 1 000 km en Chine, ou encore de la charge rapide en 10 minutes dès l’an prochain et 5 minutes dans un futur proche. Sans oublier les batteries solides qui permettront de révolutionner le secteur et de grandement diminuer les coûts.

Pour aller plus loin
Quelles sont les meilleures voitures électriques à acheter en 2024 ?


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