Cela fait de nombreuses années maintenant que les pouvoirs publics militent en faveur de la voiture électrique, jugée plus vertueuse. C’est d’ailleurs pour cela que la France a mis en place les ZFE dans les grandes agglomérations, qui deviennent de plus en plus strictes au fil des années et que l’Union Européenne a voté pour l’interdiction de la ventes de voitures thermiques à partir de 2035.
Une décision qui peut sembler radicale, et qui ne serait pas forcément la plus adaptée. En effet, il se pourrait que les moteurs à combustion interne aient encore de beaux jours devant eux malgré tout. Mais est-ce vraiment le cas ?
Un carburant moins nocif
Car outre les carburants synthétiques, auxquels s’intéressent particulièrement Porsche et Lamborghini, c’est une autre énergie qui pourrait représenter le salut de l’automobile thermique. Il s’agit du superéthanol, aussi connu sous le nom d’E58 car contenant 85 % de bioéthanol.
En effet, selon une récente étude menée par l’IFP Énergies nouvelles (anciennement Institut français du pétrole), ce carburant serait aussi propre que l’électricité. Attention toutefois, puisque cette conclusion reste à prendre avec des pincettes, ce rapport ayant été commandé par le SNPAA, qui n’est autre que le Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole.
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Quoi qu’il en soit, cette étude souligne que « les véhicules hybrides rechargeables « compacts » roulant au Superéthanol-E85 sont aussi bons pour le climat que le véhicule 100 % électrique de grande autonomie« . Comme l’explique le communiqué de Bioéthanol Carburant « le bioéthanol produit en Europe atteint 77 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre en moyenne […] En France, il existe déjà du bioéthanol qui réduit de plus de 100 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence fossile« .
L’hybride comme solution
Pour réaliser cette étude, l’IFPEN a comparé six véhicules du segment C, à savoir des voitures thermiques essence et E85, des électriques ainsi que des hybrides rechargeables ou non utilisant de l’E85. Le détail des marques et des modèles utilisés n’a pas été communiqué.
Tous les paramètres ont été pris en compte dans les calculs des émissions de gaz à effet de serre lors de ces tests, tels que la fabrication de la batterie et de l’E85 ou encore l’utilisation. Car si les voitures électriques ne rejettent pas de CO2 en roulant, on sait que la production de la batterie n’est pas forcément très propre.
Conclusion, l’hybride rechargeable associé à du superéthanol serait la meilleure solution selon le rapport de l’IFPEN. Celui-ci souligne en effet que « sur un périmètre européen, avec un mix électrique plus carboné, l’hybride rechargeable E85 fait même mieux que le véhicule électrique à batterie« .
Malheureusement, l’offre est pour l’heure assez réduite, alors que seul Ford, Jaguar et Land Rover proposent des véhicules neufs fonctionnant à l’E85. Il est toutefois possible de faire installer un boitier de conversion, qui permet également de réduire les dépenses à la stations-service.
Les nuances à apporter à cette étude
Plusieurs nuances peuvent être apportées à cette étude. La première, c’est qu’il ne faut pas uniquement prendre en compte les émissions de CO2, mais aussi toutes les émissions polluantes, comme les particules fines. Et un moteur à combustion en émettra toujours contrairement à la voiture électrique.
La seconde, c’est que les carburants E85 actuels intègrent 25 % d’énergie fossile qui émet du CO2. Certains projets visent 0 % avec des carburants de synthèses, mais qui s’annoncent très coûteux. Ces derniers posent aussi la question du risque de sécurité alimentaire et une consommation en eau qui peut être problématique dans le cas d’une production de masse.
Enfin, on ne connaît pas les détails précis de l’étude, et notamment si celle-ci prend en compte les innovations majeures à venir dans le domaine de la voiture électrique. On peut ainsi citer la production de batterie en Europe, bien moins émettrice de CO2 qu’en Chine, ou encore le recyclage des batteries et les mines plus propres.
Sans compter sur le fait que le mix électrique européen va considérablement s’améliorer dans les années à venir, en étant moins carboné.
Enfin, l’étude prend en compte un usage 40 % électrique et 60 % thermique des hybrides rechargeables. Mais comme nous l’avons vu dans une précédente actualité, ce n’est pas forcément la réalité à cause des entreprises qui prennent des flottes hybrides rechargeables pour des raisons fiscales sans recharger les batteries.
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