Les accidents de la route sont plus dangereux pour les femmes : voici pourquoi

 
Selon une récente étude, les femmes auraient plus de risques d’être blessées dans des accidents de la route que les hommes, malgré le port de la ceinture.
Le crash test de la Tesla Model Y // Source : iihs

On le sait, prendre la route n’a malheureusement rien d’anodin et les risques sont encore très présents malgré le nombreuses technologies d’aide à la conduite développée par les constructeurs et les équipementiers. Certes, les systèmes de conduite semi-autonome devraient permettre de réduire les risques, à l’image de l’Autopilot qui permettrait d’éviter au moins 40 accidents par jour, mais l’automobile reste encore dangereuse. Mais tous les conducteurs ne seraient pas logés à la même enseigne.

Les femmes seraient plus à risques

En effet, selon une étude menée par la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), l’équivalent américain de notre Sécurité Routière, les femmes auraient 73 % plus de risques d’être blessées que les hommes en cas de collision frontale. Et ce même lorsque tous les occupants portent leur ceinture de sécurité. Pire encore, les conductrices et passagères auraient 17 % de risques en plus de trouver la mort dans un accident de la route. Mais alors, comment cela peut-il s’expliquer ?

En réalité, et selon une étude de la IIHS (Insurance Institute for Highway Safety), plusieurs facteurs rentreraient en ligne de compte pour expliquer cette différence. En effet, les femmes auraient tendance à rouler dans des voitures plus petites, et donc moins résistantes en cas de choc par rapport aux véhicules plus imposants plébiscités par les hommes.

Selon Jason Hallman, en charge du centre de recherche collaborative sur la sécurité chez Toyota Motor North America relayé par Automotive News, les blessures à la poitrine, à la cage thoracique ainsi que celles au pied et à la cheville seraient plus graves pour les femmes. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé de nombreuses données anatomiques, telles que la densité des os et la structure des muscles.

Des crash-tests incomplets

Mais si les automobilistes féminines ont aussi plus de risques d’être gravement blessées ou de mourir, c’est aussi car les voitures n’ont pas été développées pour elles. En effet, les crash-tests sont réalisés avec des mannequins basés sur la taille moyenne et la corpulence des hommes. Les sièges, airbags et autres ceintures de sécurité sont donc conçus en fonction des résultats de ces tests, qui ne prennent pas en compte tous les types de morphologie.

Selon Volvo, les femmes ont par exemple plus de risques de subir un coup du lapin mortel que ces messieurs. Par ailleurs, toujours d’après la marque, plus une personne est petite, plus elle est assise près du volant et plus elle risque de subir de graves dommages en cas de collision frontale. Or, les femmes mesurent en moyenne entre 6 à 18 centimètres de moins que les hommes.

Des améliorations sont déjà perceptibles

Comme l’explique Automotive News, plusieurs membres du congrès américain demandent au département américain en charge des transports d’obliger l’utilisation de « mannequins de test de collision féminins précis et à jour dans le cadre du programme d’évaluation des voitures neuves de la NHTSA et de la norme fédérale de sécurité des véhicules automobiles« .

De son coté, Volvo a lancé en 2019 l’initiative EVA (Equal Vehicle for All) afin de rendre ses voitures plus sûres pour tous. Pour cela, la marque collecte depuis 1970 des données relatives à toutes les morphologies, qu’il s’agisse des hommes, des femmes et des enfants. Celles-ci sont désormais partagées à tous les autres constructeurs et ont permis le développement de nombreux systèmes de sécurité. Parmi eux, des sièges conçus pour réduire le risque de coup du lapin ou encore une ceinture permettant de mieux protéger les femmes enceintes.

Selon un autre rapport de la NHTSA datant du mois d’août, les voitures récentes réduiraient significativement les disparités entre les hommes et les femmes. Les femmes auraient ainsi 2,9 % de risque en plus de décéder à la suite d’une collision frontale dans une voiture datant de 2015 à 2020 contre 18 % dans une voiture datant de 1960 à 2009, par rapport aux hommes.

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