Voiture électrique et conduite à une pédale : comment ça fonctionne et quels avantages ?

 
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la fameuse « conduite à une pédale » chère à certains conducteurs de véhicules électriques. Derrière ce terme, nous allons détailler ce qu’il se cache, pour vous aider à bien appréhender ce mode de conduite totalement différent et novateur dans le domaine automobile.
Les pédales de la Volkswagen ID.4
Les pédales de la Volkswagen ID.4

La voiture électrique représente pour l’immense majorité des automobilistes un changement radical. Outre la recharge à laquelle il faut s’habituer, la manière de conduire est fondamentalement différente, avec un accent mis sur l’anticipation et la maîtrise de la consommation.

L’un des meilleurs alliés du conducteur de voiture électrique est alors la conduite à une pédale, sur laquelle nous allons revenir en détail. Nous récapitulerons tout d’abord ce qu’il y a à savoir sur le freinage régénératif, avant de nous concentrer sur les avantages liés à la conduite à une pédale en termes de confort et de sobriété énergétique.

Le freinage régénératif

Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que lorsque l’on conduit une voiture électrique, il faut composer avec le freinage régénératif. Chose quasiment inédite dans le monde des véhicules thermiques, cela revient à avoir un frein moteur très puissant, permettant de fortement ralentir le véhicule lorsque le pied n’appuie plus sur l’accélérateur. La force de décélération est si élevée que les feux stop s’allument souvent.

En pratique donc, un conducteur averti de voiture électrique dose intelligemment le freinage régénératif en levant partiellement le pied de l’accélérateur, pour éviter de solliciter le freinage par friction (les freins classiques).

Le gros avantage du freinage régénératif est qu’il contribue à recharger la batterie du véhicule électrique, en transformant le moteur en générateur. Nous avons résumé le fonctionnement en détail dans ce dossier, si vous souhaitez mieux comprendre cette technologie.

Certaines voitures permettent de moduler le niveau de freinage régénératif, en allant de la roue libre (aucun freinage) à l’arrêt complet sans devoir toucher la pédale de frein. C’est alors ce que l’on appelle la conduite à une pédale, qui est tant appréciée par la majorité des électromobilistes.

Une conduite plus souple et plus agréable

Au quotidien, la conduite à une pédale permet de ne pas à avoir à toucher la pédale de frein, sauf pour les situations d’urgence. En effet, nous ne sommes pas encore à l’époque où les constructeurs pourront se permettre d’abandonner tout bonnement la pédale de frein, mais force est de constater que la toucher peut rapidement devenir un événement très rare.

Lorsqu’une voiture électrique propose la conduite à une pédale, après un petit temps d’adaptation, il est possible de doser le relâchement de l’accélérateur pour arriver à l’arrêt complet sans freiner, et au niveau souhaité. En effet, il ne suffit pas de s’arrêter plusieurs mètres avant un panneau Stop pour que cela soit satisfaisant, mais il faut bel et bien maîtriser la chose pour pouvoir manœuvrer correctement.

Le système e-Pedal de la Nissan Leaf permet la conduite à une pédale.

Le freinage régénératif atteint toutefois ses limites lorsque le véhicule arrive autour de quelques kilomètres par heure, et les plaquettes de frein viennent bien pincer les disques pour permettre d’arriver à l’arrêt complet. La différence est que cette opération est automatique, et gérée par le logiciel du véhicule, plutôt que par le pied du conducteur.

En outre, les exercices à basse vitesse pour se garer peuvent alors se faire avec le pied sur l’accélérateur plutôt que sur le frein comme c’est habituellement le cas, ce qui demande donc de changer ses habitudes pour ne pas être surpris.

Sur les véhicules électriques permettant la conduite à une pédale, la règle est ainsi la suivante : si la pédale d’accélérateur n’est pas enfoncée, alors le véhicule ne bouge pas, contrairement aux véhicules thermiques à boîte automatique.

Les premières situations où il faut manœuvrer pour se garer peuvent être déconcertantes, mais une fois que l’habitude est prise, on ne souhaite plus revenir en arrière tant la gestion de la motricité est précise. En plus de cela, la consommation est optimisée grâce à ce mode de conduite très adapté au milieu urbain, comme nous allons le voir ci-après.

Une consommation plus basse en milieu urbain

Comme nous l’avons rappelé plus haut, le freinage régénératif est l’allié du conducteur de voiture électrique. En milieu urbain, c’est d’ailleurs ce qui permet d’obtenir des consommations très basses, contrairement aux véhicules thermiques qui sont moins à leur aise dans cet exercice.

Concrètement, en maximisant le freinage régénératif pour arriver jusqu’à l’arrêt complet plutôt que de s’arrêter, cela permet de récupérer jusqu’à 25 % d’autonomie en plus sur un cycle WLTP, ce qui est loin d’être négligeable.

La consommation de la Seat Mii Electric // Source : Bob Jouy pour Frandroid

Les environnements urbains étant propices aux changements d’allure fréquents, maîtriser la conduite à une pédale est un avantage qu’il ne faut pas négliger. Parmi les véhicules d’aujourd’hui proposant la conduite à une pédale, les Tesla Model 3 et Model Y font figure de bons élèves, avec une excellente gestion du groupe motopropulseur et du freinage régénératif à basse vitesse.

Cela fait partie des raisons qui mettent Tesla tout en haut du classement des véhicules électriques ayant la consommation la plus basse, malgré leur poids bien souvent conséquent par rapport à des citadines plus petites.

Conclusion

La conduite à une pédale est un des nombreux atouts des véhicules électriques, qu’il faut appréhender lorsque l’on débute. Le confort pour le conducteur est inégalable, et les gains en termes de consommation sont conséquents.

L’une des premières voitures à proposer la conduite à une pédale fut la Nissan Leaf 2 et son mode e-pedal, qui a séduit de nombreux adeptes. De nos jours, certaines voitures électriques utilisent des palettes au volant pour régler l’intensité du freinage régénératif (Hyundai Ioniq 5, Audi Q4 e-tron) et permettre d’aller jusqu’à l’arrêt complet.

Bien que cela oblige drastiquement à transformer sa manière de conduire, en misant beaucoup sur l’anticipation plutôt que sur la réaction, la conduite à une pédale fait partie des « essentiels » qu’un électromobiliste se doit de dompter.

Attention toutefois en cas de grand froid ou de batterie trop chargée : le freinage régénératif peut être limité, et il est alors nécessaire de retrouver le réflexe de la pédale de frein pour s’arrêter.

Mais, c’est de moins en moins vrai, puisque les constructeurs, à l’image de Tesla, réussissent à gérer cette situation de manière logicielle, en renforçant automatiquement le frein mécanique lorsque le freinage régénératif est plus faible.

Pour aller plus loin
Éco-conduite et voiture électrique : comment minimiser sa consommation ?


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