Les incendies de voitures sont, dans la majorité des cas, volontaires, mais ils peuvent parfois aussi être accidentels et dûs à un dysfonctionnement. Souvent, suite à un incendie, quand la voiture est récente, le constructeur enquête et organise une campagne de rappel si le feu résulte d’un défaut de fabrication.
Avec l’émergence de la voiture électrique ces dernières années et les nombreuses interrogations qui gravitent autour d’une technologie qui, mine de rien, reste assez « nouvelle » par rapport aux voitures thermiques, les incidents, et en particulier les incendies les concernant, font les choux gras de la presse spécialisée. On peut citer l’incendie de la voiture à l’été 2022 en Gironde, qui était dû à un défaut électrique… d’une camionnette thermique ! Ou encore les Kona de Hyundai avec une batterie a priori défectueuse.
Nombreux ont été les articles mettent en avant telle ou telle voiture électrique (souvent des Tesla, puisqu’elles ont été longtemps « seules » et nombreuses sur le marché des voitures électriques) en proie à un incendie.
De ce fait, dans l’imaginaire collectif, et c’est tout à fait normal, nous avons régulièrement entendu dire, à tort, « qu’une voiture électrique a plus tendance à prendre feu qu’une thermique« . Pour ne rien arranger à cela, ces incendies sont souvent impressionnants et violents, compte tenu du fait que les batteries lithium-ion sont très denses en énergie. Cela entraîne donc un incendie long et persistant, forçant ainsi les soldats du feu à affronter des feux tenaces et spectaculaires. Ci-dessous, voici par exemple une Tesla Model S qui prend feu, et celui-ci n’a rien à voir avec celui d’une voiture thermique.
Comment intervient un incendie de voiture électrique ?
Pour une voiture thermique, les causes d’un incendie peuvent être multiples. Dans la majorité des cas, cela fait suite à un accident de la route, tandis que les défauts de fabrication et les mauvaises réparations arrivent respectivement en deuxième et troisième position. Cela peut ainsi entraîner des fuites de carburant, des défaillances du système électrique, une importante source de chaleur (surchauffe du moteur…), un problème de catalyseur…
Comme vous n’êtes sûrement pas sans le savoir, les voitures électriques sont techniquement moins complexes que les voitures thermiques (absence de nombreux fluides, de complexes boîtes de vitesses, d’éléments hautement inflammables…), ainsi, elles devraient être moins assujetties aux incendies. Mais nous y reviendrons un peu plus bas.
Néanmoins, qu’est-ce qui peut faire prendre feu une voiture électrique ? Comme pour les modèles thermiques, les raisons peuvent être multiples, mais elles sont généralement très différentes. La détérioration des câblages et des batteries sont généralement les éléments les plus exposés qui entraînent l’incendie d’une voiture électrique. Les voitures 100 % électriques étant dans la majorité des cas très récentes, ces soucis ne les concernent pas encore.
Les risques les plus fréquents sur une voiture neuve concernent les batteries, notamment souvent en raison d’une surcharge et de températures élevées. Mais là encore, il s’agit de défauts de fabrication dans la majorité des cas où la surcharge et les températures élevées ne sont que des facteurs aggravants. La plupart des défauts de batterie sont attribuables aux fournisseurs plutôt qu’aux constructeurs.
Identifier la source d’un incendie d’une voiture, thermique ou électrique, est en général très compliqué puisque la voiture est généralement complètement calcinée et les traces de l’origine du feu ont disparu.
Pourquoi les feux sont-ils si tenaces ?
Ce qui explique la médiatisation de ces incendies, c’est effectivement à cause de l’effet « nouveauté » de la voiture électrique, mais aussi certains groupes très virulents qui détestent la voiture électrique et profitent de l’occasion pour mettre en avant ce type de problème. Mais la principale raison de cette médiatisation, c’est surtout parce que ces incendies sont soudains, tenaces et très impressionnants.
Certains comparent même les incendies de voitures électriques avec ceux liés au gaz. Récemment, une vidéo de l’incendie d’un bus électrique à Paris a fait le tour du web, notamment parce que les images étaient assez impressionnantes. Les feux de voitures électriques sont très compliqués à éteindre pour les pompiers, ces modèles étant leur propre source de carburant, ils peuvent brûler pendant des heures et être difficiles à refroidir.
Ainsi, même lorsqu’un incendie semble éteint, il peut se rallumer rapidement, et c’est pourquoi les pompiers sont maintenant formés à l’extinction des incendies concernant les véhicules dotés de batteries (hybrides et électriques). Il y a quelques années, Tesla avait même préparé un guide préparé à l’attention des premiers secours. Dans le même esprit, General Motors a aussi mis en place, au Canada et aux États-Unis, une formation pour les premiers secours en cas d’incendie d’une voiture électrique.
Un nouveau défi pour les pompiers
Les voitures électriques ne brûlent pas comme les voitures thermiques. C’est ce qu’on notamment constaté les pompiers il n’y a pas encore si longtemps du côté de Sacramento suite à l’incendie d’une Tesla Model S : 17 000 litres d’eau ont été nécessaires pour éteindre l’incendie et un mini-bassin a été constitué afin d’immerger les batteries électriques. Dans son rapport, Tesla indique qu’il faut, en général entre 11 350 litres et 30 300 litres d’eau pour éteindre l’incendie d’une voiture électrique.
Les batteries peuvent aussi prendre à nouveau feu plusieurs heures, voire plusieurs jours, après l’incident initial, à cause d’un phénomène dit « d’emballement thermique » qui peut se produire dans les batteries lithium-ion endommagées. Toujours selon le constructeur américain, il est recommandé de surveiller la température des batteries pendant au moins 24 heures après un incendie.
Les constructeurs sont aujourd’hui dans l’obligation de publier un guide à l’usage des premiers secours pour chaque modèle qu’ils produisent, mais l’agence américaine chargée d’enquêter sur les accidents de transports (NTSB) a récemment précisé que seulement huit constructeurs sur les 22 concernés avaient complètement intégré ses recommandations.
Les voitures électriques brûlent-elles plus que les autres ?
Comme énoncé plus haut, avec la couverture médiatique accordée aux voitures électriques qui brûlent, on pourrait croire qu’elles sont davantage assujetties aux incendies. Mais qu’en est-il dans les faits ? Difficile d’avoir du recul, puisque la voiture électrique est encore récente, mais une récente étude américaine semble mettre à mal les idées reçues.
En effet, l’assureur AutoinsuranceEZ a agrégé plusieurs milliers de données de trois sources différentes pour dresser un bilan des véhicules les plus à risque. Les trois sources en questions sont le NTSB, le bureau des statistiques sur les transports et le fichier central américain des rappels automobiles.
Et les données sont assez édifiantes, puisque l’assureur, après avoir recoupé les données officielles d’immatriculation avec le nombre d’incendies recensés par l’administration, que ce soit sur des accidents, mais aussi les feux « spontanés », la catégorie des voitures les plus sensibles aux incendies serait celle des hybrides. L’assureur met ainsi en lumière un taux de 3 457 incendies pour 100 000 véhicules, devant les thermiques (1529) et les électriques (25). Il ne s’agit pas de la valeur absolue (car 3,457 % des voitures hybrides qui prendraient feu, cela ferait beaucoup…), mais bien d’un taux d’incendie.
Généralement, en cas de risque d’incendie, les constructeurs sont très réactifs et mettent en place des campagnes de rappel assez importantes. Par exemple, Hyundai a dû rappeler il y a quelque temps 82 000 Kona electric pour un problème de batterie.
Plus récemment, c’est Chevrolet qui a fait parler de lui aux États-Unis avec sa Bolt. General Motors, la maison-mère de Chevrolet, a ainsi conseillé mi-2021 aux propriétaires de certaines Bolt EV de ne pas les garer à l’intérieur ni de les charger sans surveillance pendant la nuit, tout cela avant d’engager un rappel de son véhicule. Après enquête, des défauts sur des batteries fabriqués par LG pouvaient, dans certaines circonstances, déclencher des départs de feu.
L’assureur français AXA confirme l’information, basée sur les chiffres d’accidentologie : une voiture électrique n’a pas plus de chance de prendre feu qu’une voiture thermique (essence ou diesel).
Pour aller plus loin
Pourquoi les incendies de voitures électriques sont impressionnants mais heureusement rares
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[…] Le géant chinois précise que ce nouveau type de batterie est très fiable, avec une excellente tenue dans le temps, une longue durée de vie et une sécurité renforcée. Avec sous-entendu, un risque de feu bien plus faible qu’avec les technologies actuelles. Même si, rappelons-le, une voiture électrique a moins de chance de prendre feu qu’une voiture thermique. […]
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