L’Europe risque de crouler sous les voitures électriques chinoises : pourquoi c’est problématique

 
Selon un récente étude, plus de 800 000 voitures chinoises seraient exportées sur le Vieux Continent d’ici à 2025. Un chiffre totalement démentiel, qui prouve une certaine défaillance de la stratégie européenne.
Stand BYD au Mondial de l'auto 2022
Stand BYD au Mondial de l’auto 2022 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Il y a quelques années encore, les marques chinoises étaient quasiment inexistantes en Europe. Aujourd’hui, les choses ont bien changé, alors que celles-ci envahissent massivement le Vieux Continent comme nous avons pu le voir lors du Mondial de Paris au mois d’octobre dernier. Outre les constructeurs comme MG, Nio, Xpeng ou encore Ora, de nombreuses firmes européennes décident également de faire fabriquer leurs véhicules dans l’Empire du Milieu. Mais cela n’est pas sans conséquences.

Une véritable invasion

Selon un rapport de Jato Dynamics, 20 % des voitures électriques vendues en Europe au mois d’août étaient fabriquées en Chine, soit environ une sur cinq, alors que seulement 18 % de ces autos sont produites par une marque chinoise. Mais ce n’est que le début. En effet, une étude menée par le cabinet d’analyse PwC se veut encore plus alarmante.

Elle indique que le Vieux Continent pourrait passer du stade d’exportateur à celui d’importateur à partir de 2025. Un basculement inquiétant, qui se fera au détriment des emplois, puisque la production se fera donc majoritairement en Chine. Comme l’explique Automotive News Europe, le continent exportait environ 1,7 million de voitures en 2015.

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En 2025, ce ne sont alors pas moins de 800 000 voitures qui seraient produites en Chine et importées vers Europe, dont 330 000 par des marques européennes comme Dacia, Volvo ou encore DS et Mini, entre autres. Au total, le territoire enregistrerait un excédant d’import de 221 000 voitures.

Un chiffre démentiel qui inquiète. En octobre, l’ONG Transport & Environnement publiait un rapport alertant sur les risques de l’invasion chinoise sur le marché automobile, affirmant que « le climat et les emplois du continent sont en jeu« . En effet, cette offensive pourrait alors engendrer la destruction de nombreux emplois et mettre à mal la compétitivité européenne.

Mais ce n’est pas tout, car la production chinoise est aussi bien plus polluante que la nôtre, en raison de la présence importante de centrales à charbon.

Quelles solutions ?

Comme le rappelle l’Automobile Magazine, plusieurs facteurs expliquent cette situation. En effet, nombre de constructeurs européens ont décidé de délocaliser leur production en Chine, pour des raisons de coût notamment. Résultat, moins de 10 millions de voitures ont été fabriquées en Europe en 2021, contre 14,9 millions en 2017.

Mais ce n’est pas tout : pour produire des voitures dans l’Empire du Milieu, les marques venues d’un autre continent doivent également créer une coentreprise avec un constructeur local. Une manœuvre qui implique de partager toutes les informations et innovations techniques, ce qui a permis aux marques asiatiques de se développer et de proposer des véhicules plus avancés qu’il y a quelques années encore. Ainsi, ces dernières ont désormais toutes les cartes en mains pour séduire les clients européens.

Nio ET7 // Source : Nio

Mais alors, que peut-on faire pour inverser la tendance ? Plusieurs solutions s’offrent à l’Europe. Elle pourrait par exemple accorder des aides uniquement aux entreprises européens pour la construction d’usines sur le territoire. En effet, la plupart des sites de production de batteries implantés chez nous dans les prochaines années appartiendront à des sociétés chinoises.

On attend également la mise en place du passeport batterie évoqué par Bruxelles, qui permettrait de mieux contrôler les émissions de CO2 émises par la fabrication des accumulateurs de voitures électriques. Transport & Environnement conseillait également la mise en place d’un leasing social facilitant l’accès aux voitures électriques au plus grand nombre. Le gouvernement travaille justement à son entrée en vigueur, qui favoriserait notamment les marques européennes.

Enfin, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a également évoqué l’idée de réserver l’attribution du bonus écologique aux modèles assemblés en Europe. Cela priverait alors de bonus pas mal de véhicules, comme les Tesla (hormis certaines Model Y fabriquées à Berlin et les Model S et X qui viennent des États-Unis), ainsi que les MG 4 et autres Dacia Spring, entre autres.

Pour aller plus loin
Voitures électriques chinoises : pourquoi leur arrivée massive en Europe pose problème


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