Elon Musk en a rêvé, cette entreprise française l’a fait : voici le radar invisible pour voiture électrique

 
Plastic Omnium investit dans la voiture électrique et dévoile un tout nouveau capteur inédit, directement intégré dans la carrosserie. Aussi efficace qu’un LiDAR, celui-ci est à la fois performant et très discret. Le rêve d’Elon Musk se réalise.

Article actualisé le 7 janvier 2023 : Mobileye, une filiale du géant américain Intel, a profité du CES 2023 pour dévoiler, elle aussi, un radar à haute définition (radar 4D) qui permettrait alors de se passer de LiDAR comme on peut le lire dans le communiqué de presse. Arrivée prévue dans les voitures d’ici 2025. De quoi faire les affaires d’Elon Musk qui ne veut pas de LiDAR dans ses voitures électriques.


Article original du 5 janvier 2023 : Depuis de nombreuses années, les constructeurs automobiles et autres équipementiers travaillent au développement de la voiture autonome. Ces derniers doivent toutefois faire face à de nombreux obstacles, tels que la technologie bien sûr, mais également la réglementation. À tel point que certaines marques, comme Ford, ont décidé de jeter l’éponge et de se concentrer sur les aides à la conduite avancées, sans automatisation totale. Pourtant, cette technologie pourrait apporter de nombreux atouts, à commencer par la réduction des embouteillages dits « fantômes ». Mais pour cela, encore faut-il que les technologies soient suffisamment avancées.

Une véritable innovation

Aujourd’hui, il existe quatre principaux types de capteurs pour la conduite autonome, à savoir le radar, la caméra, les capteurs ultrasons ou encore le LiDAR. Dans la plupart des cas, et notamment pour atteindre le niveau 3, ils fonctionnent tous de pair. Mais c’est surtout le dernier qui joue un rôle-clé, alors qu’il permet de générer de nombreuses mesures de l’environnement en un court laps de temps et qu’il est très précis. Néanmoins, il possède également quelques inconvénients.

En effet, il est assez coûteux, ce qui réserve son usage aux modèles les plus haut de gamme, comme le nouveau Volvo EX90 qui en est doté. Et son intégration visuelle n’est pas simple, comme on peut le voir sur le Nio ET7. Mais voilà qu’une entreprise française pourrait avoir trouvé une solution afin de rendre la voiture autonome plus accessible et fiable. Il s’agit de Plastic Omnium, qui a dévoilé au CES de Las Vegas sa dernière innovation en date : le radar Imageur 4D.

Développé en partenariat avec la société Greenerwave, celui-ci possède une particularité intéressante : il est intégré directement dans la carrosserie. Et plus particulièrement le pare-chocs avant, comme l’explique le communiqué de l’entreprise. Et cette solution possède de nombreux avantages, à commencer par l’esthétique. Car si vous avez déjà vu une voiture équipée d’un LiDAR, vous avez probablement été interpellés par sa présence assez disgracieuse sur le toit.

Avec cette solution, le problème est alors réglé, puisque tous les composants du capteur sont cachés. Et cela lui confère également d’autres avantages, comme une meilleure résolution, ainsi qu’une meilleure captation des informations sur l’environnement, grâce à une plus grande surface de réception des échos radar, sur l’ensemble du pare-chocs. Ainsi, et contrairement au LiDAR, son fonctionnement n’est pas altéré par les conditions climatiques ainsi que la luminosité. De quoi considérablement améliorer la fiabilité et réduire les risques d’accident.

De nombreux atouts

Dans un radar traditionnel, les antennes sont très proches du chipset (le « coeur » du système, composé des différentes puces et composants divers). La solution de Plastic Omnium est un peu différente, puisque les antennes sont séparées et réparties un peu partout sur le pare-chocs. Mais selon l’entreprise, tous les panneaux de carrosserie peuvent potentiellement en être équipés si besoin, dans le futur. Cette technologie présente alors de nombreux atouts, puisqu’elle est plus simple à intégrer dans les véhicules et est évolutive. Il suffit alors de changer la taille ou le nombre d’antennes en fonction des besoins.

Moins cher à réparer, grâce à la séparation entre le chipset et les antennes, ce système est également plus fiable en cas d’accident. En effet, si l’une de ces dernières est endommagée, alors le capteur peut fonctionner en mode dégradé tout en continuant à remplir sa mission. Capable de voir de loin et de près, il peut aussi classifier les objets pour construire des images d’environnements complexes, contrairement aux radars classiques. De plus, sa consommation n’excède pas les 15 watts pour sa version à six antennes. Ainsi, son impact sur l’autonomie d’une voiture électrique où il sera installé sera quasiment nul.

Si cela paraît très prometteur sur le papier, il faudra toutefois faire preuve d’un peu de patience avant d’en savoir plus. En effet, l’entreprise viserait un démarrage de la production des tout premiers exemplaires en 2026 seulement. Elle vise notamment les constructeurs premium, ce qui signifie que cette technologie devrait être assez coûteuse, tout du moins à ses débuts. Plastic Omnium précise aussi que celle-ci cible les robotaxis, ce qui signifie que celui sur lequel travaille Tesla, et qui partagera ses dessous avec la future Model 2 pourrait en être équipé.

On sait que Tesla déteste les LiDAR et vient d’ailleurs de retirer les radars de ses voitures électriques pour leur efficacité douteuse selon Elon Musk face aux caméras. Mais la donne pourrait bien changer avec ce type de produit.

Le système de Plastic Omnium est bénéfique à la sécurité, contribuant à réduire le risque d’accidents grâce à sa plus grande efficacité. De quoi rassurer les futurs clients, mais également les constructeurs, dont la responsabilité peut désormais être engagée en cas de défaillance. De quoi également convaincre les pouvoirs publics d’alléger la réglementation. Pour l’heure, seule la conduite autonome de niveau 3 est autorisée sur les routes, mais seulement dans certaines conditions bien précises. Les Mercedes EQS et Classe S sont les seules à profiter de cette technologie, alors que chez Tesla, le FSD (full self-driving) est toujours en bêta test aux États-Unis.

Pour aller plus loin
Voitures électriques : à quoi servent les LiDAR et pourquoi vont-ils se démocratiser ?


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