Voiture électrique : les bornes de recharge se multiplient en France, mais attention à leur fiabilité

 
De plus en plus de bornes de recharge pour voitures électriques sont installées en France, avec la barre symbolique des 100 000 bornes qui devrait être atteinte d’ici la fin de l’année 2023. Mais le constat est sans appel : elles sont très peu utilisées pour le moment.
BMW i7 sur une borne Ionity
BMW i7 sur une borne Ionity

Sans grande surprise, il se vend de plus en plus de voitures électriques neuves en France. De manière à satisfaire l’ensemble des propriétaires, l’infrastructure de recharge (rapide ou non) se doit de suivre la cadence. Si le cap des 100 000 bornes installées devrait être franchi cette année, avec un retard de deux ans, l’utilisation de ces bornes n’est pas encore optimale, comme nous le révèle le dernier baromètre de l’Avere.

Plus de 85 000 points de recharge ouverts au public en 2023

Le délégué général de l’Avere-France, Clément Molizon, vient de révéler les chiffres de ce début d’année 2023 en termes deimplantations de points de charge, et ils sont plutôt très bons :

2023 sera l’année où nous atteindrons la barre symbolique des 100 000 points de recharge publics. Au 31 janvier 2023, la France comptait déjà 85 284 points de recharge ouverts au public, soit une hausse de leur nombre de + 57 % en un an et 3 177 points de recharge installés sur le mois. L’année commence bien : la dynamique doit toutefois se maintenir et s’intensifier, avec comme souci l’amélioration constante de la qualité de service et l’expérience utilisateur.

Lucide sur l’état actuel des différents réseaux de charge, Clément Molizon affirme que le challenge de l’année sera la qualité de service ainsi que l’expérience utilisateur. Les électromobilistes ne connaissent malheureusement que trop bien le problème actuel et la jungle des cartes de recharge dans laquelle il faut naviguer pour réussir à charger son véhicule.

Une infrastructure clairement sous-utilisée

Si l’essentiel des propriétaires de voitures électriques recharge à domicile, l’infrastructure publique est logiquement réservée à ceux qui sont en déplacement, ou qui n’ont pas de solution pour se brancher là où leur véhicule est habituellement stationné.

Toutefois, les chiffres d’utilisations des bornes montrent clairement un désintérêt de la majorité de la population pour les charges publiques. En effet, en janvier 2023, chaque point de recharge comptabilisait en moyenne 14,5 sessions de recharge sur le mois.

Cela signifie, si l’on considère qu’une charge moyenne dure deux heures, qu’une borne est libre plus de 96 % du temps en moyenne. Bien sûr, certaines bornes sont très utilisées pendant quelques jours lors des chassés-croisés pendant des vacances, mais le constat est sans appel.

Plusieurs raisons peuvent expliquer la non-utilisation des bornes de recharge publique. Il y a tout abord un aspect pratique, avec une méthode pour démarrer la charge, étape qui est clairement un frein pour les nouveaux arrivants : entre les applications à télécharger, les cartes à posséder, le câble de recharge à amener et la puissance de charge qui n’est pas une notion triviale, cela fait beaucoup d’obstacles à franchir pour enfin remplir sa batterie.

Une recharge sur borne publique, gratuite la nuit // Source : Bob Jouy pour Frandroid

En outre, la hausse des coûts liés à la recharge qui est réelle depuis le dernier trimestre 2022, doit contribuer à délaisser les charges d’appoints en déplacement pour privilégier celles moins onéreuses, au travail ou à la maison. Il n’est pas rare de trouver des bornes qui reviennent au final plus cher au kilomètre qu’une voiture essence équivalente, rendant leur utilisation dénuée de sens. Avec une utilisation très faible, les opérateurs n’ont sans doute pas d’autre choix que d’augmenter les prix des sessions de charge pour ne pas être déficitaires.

Enfin, le taux de disponibilité des bornes doit encore s’améliorer pour redorer le blason de la charge en itinérance, puisque sur les points de charge rapide de plus de 150 kW de puissance, l’Avere révèle qu’ils sont indisponibles 22 % du temps, soit près de sept jours entiers dans un mois. Il reste encore beaucoup de travail pour que la mobilité électrique soit simple, accessible et fiable pour toute la population.

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