On entend souvent dire que la voiture électrique n’est pas une solution dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’une des raisons invoquées, c’est sa gourmandise en lithium. Chaque batterie intègre plusieurs kilogrammes de cet élément chimique. Certains experts craignent que la ruée vers cet or blanc crée des tensions et des pénuries, à cause d’une offre inférieure à la demande.
Une autre problématique du lithium, c’est son extraction polluante. Même si cela pourrait changer à l’avenir, que ce soit avec l’utilisation d’engins électriques dans les mines, mais aussi avec les nouvelles techniques comme la géothermie à l’essai en Europe. Dans tous les cas, l’ensemble du cycle de vie de la voiture électrique est plus « propre » que celui de la voiture thermique, diesel ou essence.
Un gigantesque gisement à l’échelle mondiale
De plus, la récente découverte indienne, annoncée par le ministère des Mines, remet en cause, du moins en partie, ce discours alarmiste. Et pour cause : l’Inde vient tout juste de découvrir dans les sous-sols du pays, un gisement d’environ 5,9 millions de tonnes d’oxyde de lithium. Ce chiffre ne vous dit rien ? Il faut alors le mettre en perspective avec les gisements mondiaux. En 2018, on estimait ces derniers à environ 14 millions de tonnes à travers la planète.
Dit autrement, la découverte indienne augmente ceux-ci de plus de 40 % ! Mais attention, la nature précise des sous-sols est assez peu connue à travers le monde. Ainsi, une plus récente étude américaine datant de 2019 annonce, pour sa part, un gisement mondial de lithium de… 80 millions de tonnes ! Dans ce cas, la découverte indienne représente moins de 10 % du total déjà connu.
À titre de comparaison, en 2020, la Bolivie renfermait environ 21 millions de tonnes de lithium, contre 17 millions pour l’Argentine, 9 millions pour le Chili, 6,8 millions pour les États-Unis, 6,3 millions pour l’Australie et 4,5 millions pour la Chine.
En France, un gisement d’environ un million de tonnes d’oxyde de lithium devrait bientôt être exploité, dans l’Allier, permettant de produire 34 000 tonnes de lithium par an, pendant 25 ans. De quoi équiper environ 700 000 voitures électriques par an.
La voiture électrique peut se passer de lithium
Surtout, cette découverte permet de nuancer la parole des experts alarmistes. Oui, la voiture électrique est gourmande en lithium. Mais cette ressource naturelle n’est pas rare et la découverte des gisements disponibles pourrait bien se multiplier dans les années à venir. Les pays commencent à s’y mettre sérieusement, puisque la manne financière qui se cache derrière les millions de tonnes de lithium est très intéressante.
Si, à court terme, le lithium est extrêmement précieux pour l’essor de la voiture électrique, c’est beaucoup moins vrai à long terme. Le géant chinois de la batterie, CATL, à qui l’on doit la batterie permettant aux voitures électriques de parcourir 1 000 km, en sait quelque chose. Il prépare, pour 2023, la première batterie au sodium, ne nécessitant aucun gramme de lithium. Il y a bien sûr des inconvénients, mais cela permettra de réduire la tension sur le lithium.
Une autre piste est le recyclage : les batteries de voitures électriques se recyclent extrêmement bien, comme le prouvent notamment les chiffres de Tesla. Volkswagen travaille de son côté sur un recyclage qui tend vers les 100 %, pour créer un circuit quasiment fermé. Mais pour y parvenir, il faut avoir du lithium à recycler à quantité. Ce qui ne devrait pas arriver avant plusieurs années, le temps que les premières voitures électriques en circulation terminent à la casse.
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