C’est désormais acté : à partir du 1er janvier 2035, les constructeurs automobiles n’auront plus le droit de vendre de voitures thermiques en Europe. Une décision désormais entérinée par Bruxelles, malgré la défiance de l’Allemagne, qui a tout de même obtenu gain de cause en ce qui concerne les carburants synthétiques. Ainsi, les marques pourront peut-être continuer à vendre des modèles à combustion interne, à conditions qu’ils ne roulent plus au carburant d’origine fossile et qu’ils soient neutres en carbone.
Un vaste test
Une véritable aubaine pour certains constructeurs, qui voient dans cette dérogation une opportunité pour pouvoir continuer à proposer des voitures thermiques à leurs clients. On pense bien sûr à Porsche, mais également à Ferrari. Les deux marques ne sont pas les seules à s’intéresser de près à cette technologie. C’est en effet aussi le cas du groupe Stellantis.
Né en 2021 de la fusion de PSA et FCA, celui-ci croit également à cette alternative, même s’il n’a jamais réellement communiqué à ce sujet. C’est désormais chose faite. Dans un communiqué, l’entreprise franco-italienne, maison-mère de Peugeot, Citroën, DS ou encore Jeep et Fiat annonce avoir nettement progressé dans le domaine.
La firme explique « être en phase de finalisation de ses tests avec des carburants synthèse« . Ces derniers ont été conduits sur 28 familles de moteurs, sans que le détail ne soit communiqué. On sait toutefois qu’il s’agit de blocs essence et diesel, produits depuis 2014 et équipant déjà les voitures du groupe. Les journalistes de l’Argus affirment que ces tests concernent également la branche américaine de Stellantis, avec des marques telles que Dodge et Chrysler.
Mais alors, quel est l’objectif de l’entreprise, qui prévoit de ne plus vendre que des voitures zéro-émission à l’échappement au cours des prochaines années ? Avec uniquement des voitures 100 % électriques en Europe dès 2030.
Une solution complémentaire
En réalité, il n’est pas question pour le groupe européen de lancer de nouveaux modèles thermiques pouvant rouler au e-fuel après l’échéance de 2035 en Europe. Car ce dernier rappelle « son engagement à vendre uniquement des véhicules particuliers électriques d’ici la fin de la décennie dans cette région« . Non, le but ici est surtout de proposer une solution complémentaire, faisant office de transition.
Car si Stellantis réalise ces tests, c’est avant tout pour vérifier la compatibilité de ses moteurs actuels avec ce carburant de synthèse. Il s’agit de tous les modèles de voitures essence et diesel produits depuis 2014 (à la norme Euro 6). Le but est ensuite de faire rouler l’ensemble des voitures du groupe en circulation avec ce dernier. Selon l’entreprise, l’utilisation de cette alternative parmi les 28 millions de véhicules en circulation permettrait de « réduire de 400 millions de tonnes les émissions de CO2 en Europe entre 2025 et 2050« .
Il serait alors possible de rouler, par exemple, dans une Peugeot 208 de 2015, une Citroën C3 ou C4 de la même année, une Peugeot 3008 ou même une Peugeot 308… convertie au carburant de synthèse !
L’entreprise évalue plusieurs paramètres, comme la capacité de démarrage, la puissance moteur, la fiabilité ou encore la durabilité des composants comme les durites et les filtres à carburant. Et les tests sont plutôt concluants pour le moment. Cependant, le e-fuel n’est pas une solution miracle pour autant. Celui-ci n’empêche en effet pas les émissions de gaz polluants à l’échappement et sa production nécessite beaucoup d’énergie.
C’est notamment pour cela que certains constructeurs ne veulent pas en entendre parler. C’est le cas de Volkswagen, mais également d’Iveco. En cause également, son tarif très élevé, qui multiplierait par deux le prix d’un plein, selon une étude menée par l’ONG Transport & Environnement.
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