Cupra Tavascan : on a vu la nouvelle voiture électrique de Seat et Volkswagen

Tesla Model Y killer

 
Autour de la course de Formula E de Berlin, Cupra (Seat) a organisé un gros événement de révélation de sa seconde voiture 100 % électrique, le Cupra Tavascan, jouant entre mondes réels et virtuels. Nous y étions pour découvrir ce nouveau SUV électrique, futur concurrent de la Tesla Model Y, cosigné avec la maison mère Volkswagen.

Rebelle : impossible de compter le nombre de fois qu’a pu prononcer Wayne Griffiths, le patron de Cupra, ce mot, lors de l’événement de lancement de son Cupra Tavascan à Berlin. On a le droit de sourire, mais une chose est sûre, le puissant marketing qui a réussi à imposer en 5 ans seulement cette marque, au départ label sportif de Seat, pousse les curseurs encore plus fort pour séduire une clientèle jeune, ou apparentée : l’âge moyen d’achat de voitures neuves étant au-dessus des 50 ans en Europe.

Costume fantaisie avec rayures, baskets immaculées, il présente son show avec la volonté de personnifier la façon de se démarquer de Cupra, qui a écoulé presque 300 000 autos depuis ses débuts, dont 31 000 Cupra Born électriques. Des centaines d’invités se pressent dans la halle de l’immense ancien aéroport de Tempelhof où aura lieu la course de Formula E le lendemain.

Une base Volkswagen connue, mais retravaillée

Rebelle, oui, mais pas trop. Le Tavascan est en effet un SUV coupé électrique, cousin des Volkswagen ID.5 et Skoda Enyaq iV Coupé, recarrossés pour l’occasion. Ils partagent la même plateforme MEB, avec les mêmes types de motorisations et des caractéristiques proches. Mais au moins, le dernier-né de Cupra a eu les moyens de s’offrir une carrosserie de 4,64 m et un intérieur exclusifs, contrairement à la Born qui reprend la base visuelle de la Volkswagen ID.3.

Son dessin avait été tracé dans les grandes lignes par le concept Tavascan de 2019, présenté au salon de Francfort. Mais quelle impression donne ce Tavascan enfin révélé sur scène ? Il offre une belle présence, soulignée par une signature lumineuse originale à base de triangles, très réussie, et le logo XXL rétro-éclairé : attendez-vous à en voir de plus en plus maintenant que c’est autorisé en Europe.

Le capot proéminent contrastant avec le bouclier noir brillant lui donne des airs de prédateur, tandis que l’effet “visière de casque” avec la bande continue entre le pare-brise et les vitres latérales soulignent le côté sportif voulu par ses designers. Cela fonctionne bien, mais la partie arrière manque un peu de légèreté, rappelant visuellement la masse de l’engin, appelée à dépasser nettement les deux tonnes…

Un intérieur familial… et technologique

Dans l’habitacle, la place ne manque pas grâce à l’empattement de 2,76 m et un coffre de 540 litres assume pleinement son rôle familial. La plus grande originalité du Tavascan est dans la structure presque organique venant de la console centrale et partant en “Y” pour former l’architecture de sa planche de bord.

Pour le reste, rien de très nouveau sous le soleil de Catalogne, le Tavascan adopte la nouvelle tablette 15 pouces vue dans la Volkswagen ID.7, qui étrenne aussi une version évoluée (heureusement) du système d’info-divertissement du groupe VW, avec des widgets personnalisables. Les indications d’instrumentation sont portées sur un petit écran de 5,3 pouces derrière le volant, façon ID.3.

Un affichage tête haute en réalité augmentée vient compléter les informations délivrées au conducteur. Les tonalités cuivre et bleu, typiques de la marque, sont naturellement reprises ici : tout le monde n’appréciera pas le côté un peu voyant de l’ensemble, mais il a le mérite de bien aller en harmonie avec le style général de l’auto et il est vrai que ces coloris se marient de manière originale.

Performances électrisantes

Côté fiche technique, la version la plus puissante a droit avec ses deux moteurs à 210 kW (286 ch) et 545 Nm de couple à l’arrière (c’est le nouveau, inauguré avec l’ID.7), et 80 kW (108 ch) et 134 Nm à l’avant. De quoi lui offrir de très bonnes performances (0 à 100 km/h en 5,6 s), mais on croise les doigts pour que les ingénieurs de la marque aient eu un peu de liberté pour jouer avec les réglages à leur disposition. Car cette configuration manque de sportivité à bord d’une Volkswagen ID.5 GTX par exemple, limitée elle à 299 ch alors que le Tavascan VZ en atteint 340 ch au total grâce au nouveau moteur.

Quant à la version Endurance, elle affiche 286 ch. Les technologies des véhicules du groupe, comme la suspension active ou les aides à la conduite avec V2X sont de la partie. Une bonne chose : 4 niveaux de récupération d’énergie sont réglables au moyen de palettes au volant. Une moins bonne : la pompe à chaleur n’est proposée qu’en option ici.

L’autonomie maximale est annoncée à 550 km sur le cycle mixte WLTP avec la batterie de 77 kWh (net), et la recharge rapide permet de regagner 100 km en 7 minutes, ou repasser de 10 à 80 % en 30 minutes, soit une valeur dans la moyenne, avec juste 135 kW de puissance maxi.

Notons que le Tavascan sera produit en Chine, dans la nouvelle usine du groupe Volkswagen à Anhui, spécialisée dans l’électrique. On s’éloigne un peu de Barcelone, siège de Seat / Cupra et de Wolfsburg, la ville de Volkswagen, non loin de Berlin. Objectif de production : plus de 70 000 Tavascan par an. À titre de comparaison, Tesla a vendu plus de 70 000 Model Y en Europe en trois mois.

Prix et disponibilité

Le lancement devrait avoir lieu l’an prochain, en 2024, et on peut s’attendre à un tarif de base autour de 55 000 euros, donc hors de toute aide d’un bonus écologique.

DarkRebel : re-rebelle…

Enfin, histoire de rappeler à ceux qui n’auraient pas compris le thème du show Cupra : un concept virtuel appelé DarkRebel vient encore souligner le leitmotiv de la marque, présenté dans une impressionnante projection géante. Sorte de break de chasse très agressif, ce modèle est intégré dans le Metaverse dans une zone appelée Metahype, où il peut être configuré de différentes manières.

Cupra a montré aussi un film où l’on expérimente la conduite (réelle) avec un masque de réalité virtuelle sur la tête, s’inscrivant dans un jeu vidéo. Une expérience déjà menée par plusieurs marques, assez impressionnante il est vrai et, étrangement, sans aucune sensation de mal au cœur.

Décidément, Cupra veut sa part du tournant de l’électrique, et elle sera voulue sportive. Au sortir de ce week-end de courses de Formula E, la jeune écurie Cupra marquera d’ailleurs ses premiers points au championnat après une pole-position surprise, de quoi y voir un signe encourageant.


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