Article actualisé : Le gouvernement a mis en ligne un nouveau document permettant d’en apprendre un peu plus sur l’évolution du bonus écologique. Nous avons détaillé celui-ci dans un dossier dédié.
Le bonus écologique vise à encourager les comportements respectueux de l’environnement, ce dernier a déjà fait du chemin depuis sa mise en place. Et il semble que le voyage ne fait que commencer. Selon Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, il y a du nouveau dans l’air… et ce n’est pas du dioxyde de carbone.
La France a décidé de prendre les choses en main pour stimuler la production locale de batteries et de voitures électriques. Au-delà de la rhétorique politique habituelle, c’est une déclaration d’intention claire en faveur d’une production plus durable.
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La nouvelle approche du bonus écologique n’est pas seulement une question de responsabilité environnementale, mais aussi une question d’économie. Selon le ministre Le Maire, le bonus représente 1,2 milliard d’euros par an, dont 40 % ont déjà été envoyés en Asie depuis janvier 2023. Le Ministre fait sûrement allusion aux Tesla Model 3, Model Y, MG4 et Dacia Spring produites en Chine et éligibles au bonus écologique.
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Ce qui soulève une question légitime : pourquoi financer avec des fonds publics le développement des usines asiatiques lorsque nous pourrions les utiliser pour stimuler une production plus durable sur notre propre territoire ? C’est l’exemple avec certaines Tesla Model Y fabriquées à Berlin. Le remaniement du bonus écologique semble être un pas dans cette direction, cherchant à rediriger les fonds vers la production locale de véhicules plus respectueux de l’environnement.
Les véhicules électriques à « haute performance environnementale »
Le nouveau bonus écologique proposé vise donc à favoriser les véhicules électriques à haute performance environnementale. Le gouvernement envisage de prendre en compte des critères tels que le bilan carbone de l’acier utilisé ou l’utilisation de matériaux recyclés et biosourcés. Il est rafraîchissant de voir que le gouvernement cherche à soutenir des pratiques plus durables, bien que cela puisse compliquer la vie de certains constructeurs automobiles.
Mais ne vous y trompez pas, l’ambition ne s’arrête pas là. Le projet de loi inclura également des mesures visant à renforcer la formation et la qualification. Il prévoit une augmentation de 22 % des places dans les Écoles des Mines et Telecom d’ici à 2027, la création de 100 écoles de production, et le renforcement de l’attractivité des métiers industriels. Il y a également un effort pour augmenter le nombre de femmes dans ces écoles, passant de 20 % à 28 % d’ici à 2030.
Il serait naïf de penser que la refonte du bonus écologique ne vise qu’à promouvoir une production plus respectueuse de l’environnement. En réalité, l’objectif sous-jacent du gouvernement est de naviguer habilement autour des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui vise à favoriser le commerce international, et de l’Union européenne. En modifiant la manière dont le bonus écologique est attribué, le gouvernement cherche à favoriser les intérêts de la réindustrialisation de la France. En d’autres termes, c’est une tentative de relocaliser la production sur le sol national, grâce à la lutte contre le changement climatique comme levier.
Toutefois, il est important de noter que ces changements ne sont pas imminents. Le ministre Le Maire a exprimé son souhait que le projet de loi puisse recueillir une majorité lors du vote prévu cet été. Cela signifie que, même si le texte est adopté, la mise en œuvre de ces changements ne se fera probablement pas avant la fin de l’année.
Il reste de nombreuses zones d’ombre dans le discours de Bruno Le Maire
Cependant, il reste de nombreuses zones d’ombre dans le discours de Bruno Le Maire. Le ministre n’a pas fourni de détails précis sur les critères exacts qui détermineront quels modèles de voitures électriques seront éligibles à ce nouveau bonus écologique.
Comment ces critères seront-ils calculés et appliqués ? Quels seront les paramètres spécifiques pour évaluer la performance environnementale d’un véhicule ? Les réponses à ces questions sont encore floues. Le Ministre précise toutefois que « ces mesures vont conduire à réserver le bonus à des véhicules produits en Europe« .
De même, la question des batteries, qui sont l’un des éléments les plus polluants de la production de véhicules électriques, reste sans réponse précise. Actuellement, une grande partie des batteries provient de Chine, un pays qui n’est pas particulièrement connu pour ses pratiques respectueuses de l’environnement. Comment le gouvernement compte-t-il gérer cette question délicate ? Le bonus écologique s’appliquera-t-il aux véhicules produits en Europe et équipés de ces batteries ? Ou existe-t-il un plan pour stimuler la production locale de batteries plus écologiques ? Ces points restent à éclaircir.
La synchronicité des événements a conduit à une rencontre intéressante avec Elon Musk
Dans un autre volet de l’histoire, la synchronicité des événements a conduit à une rencontre intéressante entre Emmanuel Macron, Bruno Le Maire et Elon Musk, le PDG de Tesla. Elon Musk a évoqué la possibilité d’investissements importants en France. Cependant, il a fait preuve d’une discrétion déconcertante en ne mentionnant aucun projet spécifique. Il est difficile de dire si cette rencontre a été orchestrée dans le cadre de la nouvelle stratégie autour du bonus écologique, ou si elle est simplement une coïncidence de l’agenda.
La France parie fortement sur le futur électrique de l’automobile, ce qui se manifeste par la réalisation de la promesse gouvernementale d’installer 100 000 bornes de recharge à travers le pays. Dans le même temps, de nombreuses entreprises cherchent à étendre leur empreinte sur le territoire français. Un exemple frappant est ProLogium, le fabricant taïwanais de batteries solides révolutionnaires, qui a récemment annoncé son intention d’installer une nouvelle usine à Dunkerque.
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