Alors que la demande en voitures électriques ne cesse de grimper, la Chine voit une opportunité de conquérir le marché mondial. De nombreuses jeunes marques voient le jour, comme Geometry ou encore Nio et essaient désormais de s’exporter en Europe. Leur objectif : séduire le plus de clients possibles avec des prix abordables et mettre à mal la dominance de Tesla.
Une forte hausse
Il faudra encore beaucoup de travail avant de détrôner le constructeur, toujours numéro 1 mondial et ayant placé sa Model Y au sommet des ventes au 1er trimestre. Cependant, la concurrence est de plus en plus rude pour la firme d’Elon Musk, et pour toutes les autres. L’an dernier, la Chine était déjà le 2ème exportateur mondial, ayant réussi à détrôner l’Allemagne, mais restant encore derrière le Japon, avec notamment Toyota.
Mais voilà que l’Empire du Milieu a opéré une importante montée en puissance durant le 1er trimestre 2023. Celui-ci a en effet exporté pas moins de 1,07 million de voitures et utilitaires légers dans le monde entier entre janvier et avril. Ce qui équivaut à une hausse de 58,3 % par rapport à la même période en 2022, comme l’explique le compte Twitter Science Is Strategic.
Sans surprise, c’est grâce aux ventes de voitures électriques que la Chine a réussi cette incroyable performance. En effet, les « NEV » (New Energy Vehicules), qui incluent aussi les hybrides rechargeables ont représenté un tiers des exports, soit environ 380 000 au premier trimestre. Un chiffre en hausse de 93 % par rapport à l’an dernier. Ce qui n’est pas étonnant, car de nombreux constructeurs chinois commencent à vendre leurs voitures sur le Vieux Continent, comme BYD, Nio ou encore Xpeng, entre autres.
Si Tesla reste le premier exportateur mondial de voitures électriques à l’heure actuelle, alors qu’elle a vendu plus d’un million de voitures l’an dernier, la firme est talonnée par le groupe SAIC (MG, Wuling…) ainsi que BYD. Le constructeur travaille d’ailleurs actuellement au lancement de ses Seal et Dolphin sur le Vieux Continent, quelques mois après avoir été présent au Mondial de l’automobile de Paris.
Une situation inquiétante
Tout cela n’a évidemment rien de très positif, alors que les spécialistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme quelques mois plus tôt. En effet, l’organisme Jato affirmait en octobre dernier qu’une voiture électrique sur cinq vendue en Europe venait de l’Empire du Milieu. Un chiffre qui a dû considérablement augmenter depuis. Par ailleurs, 18 % des modèles électriques commercialisés sur le Vieux Continent proviennent d’une marque chinoise.
Une récente étude affirmait également qu’à l’horizon 2025, plus 800 000 véhicules en provenance de ce pays seraient exportées chez nous. Ce qui ferait passer l’Europe au statut de simple importateur, ce qui n’est actuellement pas le cas. Et bien sûr, cela pose de grâce soucis. Déjà en ce qui concerne la pollution, car la production en Chine est nettement plus nocive pour l’environnement qu’en Europe.
Sans parler de la logistique, également très énergivore. Mais cette tendance met aussi à mal les emplois sur le Vieux Continent, au profit de ceux basés en Chine. Un rapport de l’ONG Transport & Environnement affirmait en effet que « le climat et les emplois du continent sont en jeu« . Mais l’Union européenne travaille à trouver des solutions pour limiter les dégâts. Plusieurs ont d’ailleurs déjà été dévoilées quelques mois plus tôt.
Parmi elles, la mise en place de mesures similaires à l’Inflation Reduction Act (IRA) aux États-Unis. Le but ? Inciter les entreprises à produire chez nous avec des aides financières. Dans le même temps, Bruxelles a tout de même décidé de soutenir Nio pour l’implantation de ses stations d’échange de batteries. De son côté, le gouvernement français envisage de réserver le bonus écologique uniquement aux voitures produites sur le continent.
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