Certaines voitures électriques pourraient bientôt coûter plus cher à cause de leur poids

 
Le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire annonce qu’aucun malus au poids n’est prévu pour les voitures électriques. Une bonne nouvelle qui s’accompagne toutefois d’une autre annonce concernant le bonus écologique, dont les conditions d’obtention vont évoluer. Le poids maximal d’une voiture électrique pourrait être revu à la baisse pour être éligible au bonus.

Cela fait de nombreuses années déjà que le système de bonus / malus existe, puisqu’il a été créé en 2007 et est entré en vigueur le 1er janvier 2008. Le but est alors simple : inciter les automobilistes à délaisser l’achat de voitures thermiques polluantes au profit de modèles plus propres. Mais au fil des années, les conditions ont largement évolué.

Une bonne nouvelle

En effet, puis cette année, les hybrides rechargeables ne sont plus éligibles ao bonus écologique, de même que les voitures de plus de 47 000 euros. Peu le savent, mais les voitures électriques pesant plus de 2,4 tonnes ne sont plus concernées non plus. En effet, le gouvernement mène depuis quelques années une chasse contre les voitures trop lourdes. C’est ainsi que depuis 2022, une taxe sur le poids est appliquée sur les véhicules thermiques, en plus du malus.

Celle-ci concerne les voitures de plus de 1,8 tonne, avec un montant de 10 euros par kilo supplémentaire. Un plafond à 50 000 euros est tout de même prévu, comme pour le malus. Mais cette taxe va-t-elle également s’appliquer aux véhicules électriques, généralement bien plus lourds que leurs équivalents thermiques en raison du poids des batteries ?

À vrai dire, cette question vaut d’être posée, tandis que l’on sait que le gouvernement veut serrer la vis sur le bonus écologique. Il pourrait s’inspirer de la Belgique, qui prévoit de son côté de taxer les voitures électriques en fonction de leur poids. Mais ce ne sera pas le cas, comme l’a expliqué le ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire aux journalistes du site Auto-Moto.

Ces derniers ont en effet pu interroger l’homme politique, qui ferme la route à cette mesure redoutée par les constructeurs et les clients. Ce dernier explique qu' »il ne faut pas confondre deux choses : le malus qui est exclusivement pour les véhicules thermiques et en revanche le bonus pour les véhicules en dessous d’un certain poids« , sans donner plus de détails pour le moment. En d’autres termes, les acheteurs d’une voiture électrique n’auront pas à payer un malus. Mais le bonus écologique continuera de s’appliquer sous la condition de respecter un poids maximal.

Il y a un mais…

De quoi rassurer les marques, notamment celles qui proposent des modèles dotés d’une grande autonomie comme Lucid, qui arrive doucement en Europe. Car dans ce cas, cela implique d’avoir de grosses batteries, qui pèsent très lourd au détriment de la consommation, alors en hausse. C’est d’ailleurs pour cela que certaines marques comme Ford ont fait le choix d’opter pour de plus petits accumulateurs. Et cela pourrait fortement les avantager dans le futur.

En effet, le gouvernement pourrait décider d’abaisser le seuil de 2,4 tonnes, comme l’a laissé entendre Bruno Le Maire. Ce dernier a en effet affirmé que le « véhicule électrique est particulièrement intéressant pour le climat lorsqu’il est léger« , ajoutant qu’il « serait regrettable que tout ce que nous gagnons comme émissions de CO2 en passant du thermique à l’électrique, nous le perdions par un alourdissement des véhicules« . Il se murmure alors que le bonus pourrait ne plus s’appliquer aux voitures électriques de plus de 1,6 ou 1,7 tonne.

À titre d’exemple, une Dacia Spring pèse 975 kg, contre 1,7 tonne pour la MG4 et la Renault Mégane E-Tech et 1,9 tonne pour la Tesla Model Y. Cette dernière pourrait donc être privée de bonus selon le poids maximum qui sera décidé par le gouvernement.

Et c’est en général la batterie qui est responsable du poids élevé. Outre la pollution engendrée lors de sa fabrication, bien que ce ne soit pas l’élément le plus nocif pour l’environnement, celle-ci nécessite une grande quantité de lithium en fonction de sa capacité. Or, on sait qu’une pénurie peut se profiler si la demande est trop forte. L’essor des accumulateurs au sodium ou des batteries solides pourrait résoudre cette équation.

Cette mesure pourrait en tout cas inciter les constructeurs à opter pour des packs plus petits, qui possèdent de nombreux avantages. D’autant plus que les infrastructures de recharge sont désormais largement suffisantes pour ne plus avoir besoin d’une grande autonomie. Surtout que celle des voitures actuellement proposées sont déjà suffisantes, contrairement à ce que pensent beaucoup d’automobilistes.


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