Dire qu’elle se faisait désirer est un bel euphémisme. Car cela fait un petit bout de temps que l’on entend parler de la Microlino, cette petite voiture électrique décrite par beaucoup comme un revival de la mythique BMW Isetta produite entre 1955 et 1962. Et pour cause, c’est au salon de Genève en 2016 que l’adorable petite auto fait ses premiers pas devant un public sans doute un brin surpris. Puis, plus vraiment de nouvelles jusqu’à la fin de l’année 2022. À ce moment-là, le Mondial de l’automobile de Paris ouvre ses portes, et la citadine électrique est bel et bien présente, à la surprise générale.
Nous avions eu la chance de pouvoir la photographier, mais surtout la conduire très brièvement dans les rues de la capitale. Quelques mois plus tard, le petit quadricycle lourd fait à nouveau parler de lui, alors qu’il fait enfin son arrivée sur le marché français. À cette occasion, la marque Micro nous a convié à prendre le volant de celle qui adopte un étonnant positionnement, à mi-chemin entre la moto et la voiture. Mais entre sa première présentation, sous forme de concept et cette nouvelle version, il s’est passé pas mal de temps, ce qui a permis à la marque, plutôt connue pour ses trottinettes, de peaufiner sa petite création.
Et si celle-ci affiche une taille riquiqui, avec moins de trois mètres de longueur, elle possède en fait de nombreux atouts et cache quelques petites surprises. Et surtout, elle n’a rien à envier à certaines rivales, dont la Citroën Ami à laquelle on pense bien sûr en premier. Mais que vaut vraiment cette Isetta 2.0 sur la route ? Pour le savoir, nous avons pris son volant pour une petite virée au coeur de Paris !
Fiche technique
Modèle | Microlino (2022) |
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Dimensions | 2,519 m x 1,473 m x 1,501 m |
Puissance (chevaux) | 17 chevaux |
Niveau d’autonomie | Conduite assistée (niveau 1) |
Vitesse max | 90 km/h |
Prise côté voiture | Type 2 |
Prix entrée de gamme | 14990 euros |
Prix | 14990 |
Fiche produit |
Design : délicieusement rétro
Une chose est sûre, cette Microlino est loin de passer inaperçue. Et pour cause, la citadine adopte un style reconnaissable au premier coup d’œil, qui n’a pas manqué d’interpeller les passants, nombreux à nous photographier durant notre essai. Digne descendante de l’Isetta, cette nouvelle arrivante sur le marché reprend quelques éléments de la citadine allemande, comme la silhouette tout en rondeur ainsi que les feux placés sur les côtés. Ces derniers sont évidemment à LED, tout comme la bande lumineuse qui traverse la face avant dès la finition Dolce de milieu de gamme. Cette version se distingue également par divers éléments chromés ainsi que par de jantes blanches très originales.
Le faciès de la citadine électrique se veut très épuré, et ne comporte pas de calandre, même pas suggérée d’une quelconque manière. Ça change, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose, bien au contraire. Mais c’est surtout de profil que la Microlino interpelle le plus. Et pour cause, elle affiche une silhouette très étonnante, presque triangulaire. Heureusement que les larges stickers apposés sur les flancs indiquent le nom du modèle, car de nombreux passants s’interrogeaient justement sur l’identité de notre OVNI sur roues. Deux styles de jantes de 13 pouces sont disponibles dans le configurateur, en blanc et en noir et surtout sans aucun surcoût.
Au total, pas moins de six couleurs sont proposées sur la finition Dolce, tandis que la variante Competizione se décline avec des teintes de gris, noir, bleu et vert foncé. Pour notre part, nous avons opté pour le rouge Milano, associé à un toit blanc donnant un look vintage à notre voiture. À l’arrière aussi, la citadine électrique se montre évidemment très originale, avec là encore une fine bande de LED qui traverse tout le bouclier. Celle-ci est surmontée du nom de la marque inscrit en toutes lettres, alors que vous ne trouverez aucun logo sur la carrosserie de la voiture, sauf le nom de la marque sur l’avant.
Affichant une longueur de seulement 2,25 mètres, la Microlino porte plutôt bien son nom et se faufile partout en ville, comme nous avons pu le tester durant notre prise en mains. D’ailleurs, la marque fait de sa petite taille un argument de choc, affirmant en effet qu’il est possible de stationner trois exemplaires de la citadine dans une seule place de parking. En revanche, la firme suisse ne communique pas sur le Cx (coefficient de trainée) de sa petite auto au design tout en rondeur.
Habitabilité : surprenante !
Pas besoin d’être devin pour se douter que l’habitabilité de cette Microlino n’est pas franchement son point fort. Si le constructeur ne communique malheureusement pas sur son empattement, ce dernier semble à peine dépasser le mètre cinquante tout au plus. Alors forcément, quand on entre à bord, on s’attend à se retrouver serrés comme des sardines. Et pourtant, notre attachante petite citadine électrique se révèle en fait très surprenante. Mais avant d’enter dans le détail, attardons nous quelques secondes sur l’accès à bord. Pas de portes de chaque côté de l’auto, comme sur n’importe quel autre véhicule classique, mais une seule et unique ouverture à l’avant. Une simple pression sur un bouton permet de la déverrouiller.
Ensuite, il suffit de monter dans le véhicule puis de s’installer sur la petite banquette conçue pour accueillir deux personnes, le conducteur et son passager. Et contre toute attente, celle-ci est plutôt confortable, même si elle reste sommaire. En effet, si elle peut s’avancer et se reculer manuellement, elle ne se sépare pas en deux. Ce qui signifie que les occupants ont plutôt intérêt à faire peu ou prou la même taille. Un sytème différent de la Citroën Ami et de la Fiat Topolino, où le siège passager est quant à lui totalement immobile. À noter également que le dossier ne s’incline pas, mais il est heureusement plutôt bien positionné, avec un angle assez confortable.
Si la voiture semble conçue pour les petits gabarits, on déplore tout de même que le volant soit un peu trop éloigné lorsque l’on ne mesure pas 1,80 mètre, ce qui peut nuire au confort de conduite. Sans surprise, les matériaux ne sont pas vraiment très raffinés, et on remarque bien sûr la présence de plastiques très durs et grainés un peu partout. Le tissu gris de la banquette est assez joli, et on le retrouve également sur la planche de bord. Celle-ci est évidemment très sommaire mais reste fonctionnelle. Seul petit bémol, il est très difficile de trouver comment ouvrir la porte et sortir de la voiture une fois que l’on est à l’intérieur. Il faut en effet presser un petit bouton caché derrière la barre noire sur lequel est incrusté l’écran tactile.
La micro-citadine se révèle donc assez spacieuse, bien plus que ce à quoi nous aurions pu nous attendre en la regardant pour la première fois. Bien sûr, il vaut mieux éviter d’installer deux grands gabarits à bord, car la cohabitation risque d’être compliquée. Mais là où la voiture nous surprend le plus, c’est en ce qui concerne le coffre. Ce dernier est en effet très spacieux, puisqu’il affiche un volume généreux de 230 litres. À titre de comparaison, la Fiat 500e ne propose que 185 litres, malgré une longueur de 3,63 mètres. Une sacrée différence au profit de la Microlino !
Infodivertissement : le strict minimum
Vous l’avez compris, cette Microlino ne s’encombre absolument pas du superflu et se veut avant tout fonctionnelle. Pas d’artifices, chaque élément a une utilité. Et donc la voiture ne fait évidemment pas dans la débauche d’écrans, dans le but également de réduire les coûts de production. Elle ne s’équipe donc pas de dalle numérique à proprement parler, mais elle possède tout de même un petit écran tactile. Pas question de profiter de la navigation GPS, d’Apple CarPlay ou d’Android Auto car celui-ci ne comprend que quelques fonctionnalités.
Il s’agit majoritairement de réglages, notamment pour la ventilation, qui fait un bruit de sèche-cheveux à pleine puissance. Attention, la voiture n’est pas dotée de la climatisation. Derrière le petit volant à trois branches au design plutôt flatteur, le conducteur remarque également un petit combiné numérique. Ce dernier arbore une présentation moderne et très réussie et affiche toutes les informations importantes pour la conduite de manière claire. Nous retrouvons notamment la vitesse, l’autonomie restante ainsi que la consommation d’électricité et le niveau de régénération au freinage.
Deux simples petits commodos sur la colonne de direction permettent d’activer les clignotants ainsi que les essuie-glace, et c’est tout. Pas de fonctions high-tech sur ce véhicule, qui propose vraiment le minimum syndical en termes de technologie. Il faut en effet se rappeler qu’il s’agit d’un simple quadricycle lourd et non d’une vraie voiture à proprement parler et qu’il est normal qu’elle ne possède pas une dotation très généreuse. Cependant, au vu de son prix, nous aurions pu nous attendre à un peu mieux tout de même. On apprécie en revanche la présence de quatre prises USB classiques. Il n’y a en revanche pas de port USB-C.
Si l’on souhaite profiter de la navigation GPS, il faut alors utiliser son smartphone et le support dédié. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, car cela évite par exemple de se retrouver avec un écran rapidement obsolète ou mal conçu. D’autant plus que de plus en plus de constructeurs proposent ce type de solution dont Dacia ou encore Citroën avec son concept Oli. Une manière là encore de limiter les coûts de production ainsi que le prix final payé par le client, qui est déjà assez élevé comme ça, vous verrez par la suite.
Conduite : taillée pour la ville
Il est maintenant temps de tourner la petite clé, un mouvement auquel nous ne sommes plus vraiment habitué, afin de démarre la citadine électrique. Forcément, on s’attend à un bruit de moteur thermique à l’ancienne mais ce n’est que le silence qui envahit le poste de conduite, puisque notre petite auto est bien propulsée par un bloc électrique. Celui-ci affiche logiquement une puissance très réduite, affichée à seulement 12,5 kW, ce qui équivaut à environ 17 chevaux pour un couple de 89 Nm. Une seule configuration est proposée, alors que trois tailles de batteries sont disponibles dans le catalogue.
Ces chiffres font que la Microlino peut être conduite à partir de 16 ans, avec le permis B1 (125 cc) puisqu’elle fait partie de la catégorie L7E.
Elle est en effet plus puissante qu’une Citroën Ami, qui est quant à elle considérée comme un quadricycle léger (accessible à partir de 14 ans et bridée à 45 km/h), comme l’Estrima Biro par exemple, alors bridée à 8 chevaux seulement. Et cette différence se ressent vraiment à la conduite, puisque notre modèle d’essai est assez amusant, même si sa vitesse de pointe ne peut pas excéder les 90 km/h.
Ici, on ne parle donc évidemment pas de 0 à 100 km/h mais de 0 à 50 km/h, qui est réalisé en cinq secondes. Ce qui est plutôt honorable et assez pour profiter de démarrages assez vifs au feu rouge. Il est également possible d’enclencher le mode Sport, qui offre une réponse plus franche de l’accélérateur. Et ça se sent vraiment !
Contre toute attente, la citadine électrique se montre très fun, grâce notamment à ses dimensions réduites et ses porte-à-faux riquiqui. Sa direction est souple, mais informative et son diamètre de braquage extrêmement court fait que la voiture peut tourner dans un mouchoir de poche. Le stationnement est aussi un jeu d’enfant, même si la visibilité pourrait être améliorée par l’ajout d’un rétroviseur intérieur. D’autant plus que ceux installés sur les côtés sont un peu trop petits à notre goût. Le poids réduit de la Microlino, affiché à seulement 435 kilos hors batterie la rend encore plus agile, tandis que le freinage est plutôt correct pour ce type de véhicule.
Bien sûr, l’amortissement n’est pas le plus confortable du marché et la voiture a tendance à être un peu ferme sur les ralentisseurs et autres imperfections de la chaussée. Heureusement que la banquette est assez confortable ! On apprécie également la bonne insonorisation de notre Microlino, bien aidée par le fait qu’elle ne puisse de toutes façons pas rouler bien vite. Enfin, et même si l’on se sent tout petit dans cette voiture qui ne possède ni airbags, ni ABS et ni ESP, le sentiment de sécurité est présent. Cela grâce au comportement assez sain du véhicule, ainsi qu’à son châssis autoporté en aluminum, comme chez Tesla par exemple.
Autonomie, batterie et recharge
Cette nouvelle petite Microlino embarque une batterie NCM (nickel – colbalt manganèse), une technologie adoptée par la majorité des constructeurs. Si elle est un peu plus onéreuse que le LFP (lithium – fer – phosphate), cette dernière possède l’avantage d’offrir une plus grande densité d’énergie. Ce qui signifie que pour une même taille, une batterie NCM pourra emmagasiner plus d’électricité. Et c’est un vrai atout, car cela permet d’offrir une autonomie plus généreuse, sans faire grimper le poids de l’accumulateur et donc de la voiture. Car on sait qu’un pack trop gros possède aussi de nombreux inconvénients.
La citadine électrique se décline en trois versions, avec des capacités de batteries bien distincts, à savoir 6, 10,5 et 14 kWh. Des packs qui lui permettent d’afficher une autonomie respective de 91, 177 et 230 kilomètres. Attention, car ce n’est pas le cycle d’homologation WLTP qui est utilisé ici, puisque la Microlino est un quadricycle lourd et non une voiture à proprement parler. C’est donc le cycle WMTC qui est ici pris en compte, comme pour la Ligier Myli par exemple, que nous avons testé quelques semaines plus tôt. À titre de comparaison, la Citroën Ami est équipée d’une batterie unique de 5,5 kWh et affiche une autonomie de 75 kilomètres.
Malheureusement, le combiné numérique de la citadine ne permet pas de connaître la consommation, tandis que le constructeur ne communique pas sur cette information. Cependant, on sait que ce type de véhicule consomme environ deux fois moins qu’une voiture électrique classique. Il faut également prendre en compte les pertes liées à la recharge, qui sont souvent mises de côté, mais qui jouent pourtant beaucoup, comme nous l’expliquions précédemment.
Mais quid de la recharge de notre adorable petite auto ? Sans grande surprise, celle-ci n’est pas compatible avec les bornes rapides et il faudra se contenter de 1,35 kW pour la batterie de 6 kWh et de 2,6 kW sur celles de 10,5 et 14 kWh.
Résultat, il faut compter 4 heures pour les packs de 6 et 14 kWh sur une prise domestique classique et 3 heures pour celui d’une capacité de 10,5 kWh. Il vaut mieux ne pas être trop pressé, tandis que la Microlino ne peut pas être rechargée sur une wallbox en courant alternatif, car elle n’est pas dotée de chargeur de type 2. Ce qui est au contraire le cas de sa rivale, la Ligier Myli. Espérons que cela change dans le futur pour notre petite voiture suisse…
Prix, concurrence et disponibilité
La Microlino est accessible à partir de 17 990 euros dans sa version Urban d’entrée de gamme, associée de série à la batterie de 6 kWh. Il est cependant possible d’opter pour une variante plus performante, avec la Dolce qui se décline avec les trois packs. Celle-ci est également équipée d’une bande lumineuse à LED à l’avant ainsi que de détails chromés et d’options d’aménagement intérieur exclusives. Pour cela, il faut débourser pas moins de 19 990 euros. Enfin, la finition Competizione est livrée de série avec l’accumulateur de 10,5 kWh et le toit ouvrant, pour la coquette somme de 21 990 euros.
Dans tous les cas, la citadine est éligible au bonus écologique de 900 euros, qui pourrait être revu à la hausse même si cela n’a pas encore été confirmé par le gouvernement. Une version de lancement Pioneer Series est aussi proposée, moyennant 22 990 euros mais celle-ci est limitée aux 999 premiers exemplaires. Elle est livrée avec la batterie de 10,5 kWh ainsi qu’une plaque gravée du numéro de la voiture. Pour ce prix-là, vous aurez aussi le droit à une trottinette électrique Micro Explorer, une livraison prioritaire ainsi que l’accès à des événements exclusifs.
La citadine électrique chasse évidemment sur les terres de la Citroën Ami, qui démarre à partir de 7 990 euros, mais ce n’est pas la seule rivale de notre Microlino. Nous pouvons également citer la Ligier Myli, qui affiche un tarif de 12 499 euros, ainsi que la Dacia Spring. Si celle-ci ne fait pas partie de la même catégorie, ses prix restent assez proches puisqu’elle débute à 20 800 euros et est éligible au bonus de 5 000 euros, ce qui donne 15 800 euros une fois ce dernier déduit. On peut également citer la nouvelle Xev Yoyo, que nous avions également essayée ainsi que la Renault Twizy, qui commence à 11 400 euros, bonus déduit, mais dont la commercialisation vient de s’interrompre en attendant la Mobilize Duo.
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