La voiture électrique a beau se vendre de mieux en mieux, au point de dépasser le diesel en Europe, de nombreux détracteurs y opposent encore leurs arguments. À commencer par l’autonomie, qui reste il est vrai, un sujet d’inquiétude pour les automobilistes. Or, on sait pourtant qu’il n’est pas utile que celle-ci soit trop importante, bien au contraire.
Une innovation de taille
En effet, qui dit grande autonomie dit grande batterie, en tout cas pour le moment. Et plus la taille est grande, plus le poids est élevé, ce qui impacte directement la consommation qui risque de flamber. Si certains constructeurs et équipementiers travaillent au développement de solutions alternatives comme les batteries solides, celles-ci ne verront pas le jour avant la fin de la décennie. En attendant, les marques font le choix d’implanter des packs plus petits, comme Ford, mais avec une vitesse de recharge ultra-rapide.
Mais d’autres cherchent des solutions pouvant être développées à plus court terme. C’est notamment le cas du groupe Stellantis, qui prévoit de toutes ses marques deviennent électriques à l’horizon 2030. Si le groupe franco-italien s’intéresse aussi au carburant synthétique, le développement de solutions pour ses voitures zéro-émission (à l’échappement) est au cœur de ses priorités pour le moment.
C’est ainsi que la firme vient d’annoncer dans un communiqué avoir noué un partenariat avec Saft, une filiale de TotalEnergies spécialisée dans le développement de batteries de pointe. Les deux entreprises dévoilent aujourd’hui le fruit de leurs recherches, qui ont duré près de quatre ans en collaboration avec trois laboratoires du CNRS. Un vaste projet qui a nécessité pas moins de dix millions d’euros d’investissements, à moitié financé par le gouvernement.
Le résultat s’appelle IBIS, qui n’est autre que l’acronyme de Intelligent Battery Integrated System (Système intégré de batterie intelligente). Pour l’heure, il prend la forme d’un démonstrateur stationnaire, mais à terme cette technologie sera intégrée dans les futures voitures électriques des marques du groupe, de Peugeot à Fiat en passant par Jeep et Citroën.
Des voitures plus légères et moins chères
Mais concrètement, en quoi consiste ce projet de recherche ? Ce dernier prend la forme d’une technologie adaptable à tous les types de batteries, qu’il s’agisse d’une technologie LFP (lithium – fer – phosphate) ou NMC (nickel – manganèse – cobalt). Celle-ci remplace l’unique chargeur et l’unique onduleur par des cartes électroniques montées au plus près des cellules lithium-ion. Un courant alternatif alimentant le moteur est ensuite créé directement à partir des batteries.
Ce dispositif permet de réduire considérablement le poids de la batterie et sa taille. Ce qui se répercute dans le coût de production et permet de réduire le prix des voitures pour les clients. De plus, ce système augmente l’autonomie de 12 % environ et offre plus de puissance pour la même quantité d’énergie. De plus, ce dernier est plus fiable et permet d’accroître la durée de vie des cellules.
Enfin, il permettrait aussi de faire grimper la puissance pouvant être encaissée par la batterie lors de la charge selon les informations de l’AFP, relayées par le site Connaissance des Energies. Un premier prototype devrait être installé et testé dans une voiture électrique du groupe d’ici à l’année prochaine, mais on ne connaît pas encore la date à laquelle ce dispositif sera implanté sur un modèle de série.
Par ailleurs, cette technologie sera également utilisée pour le stockage stationnaire de l’énergie, en offrant une emprise au sol réduite ainsi qu’un entretien plus facile. Une innovation indispensable, alors que les besoins dans ce domaine sont en hausse, puisque cette solution permet de moins dépendre du réseau électrique, actuellement sous tension. Concrètement, l’énergie est accumulée lorsque celui-ci est moins utilisé puis réutilisée quand il est plus sollicité. De plus, cela permet de faire des économies, en stockant l’électricité pendant les heures creuses et en s’en servant en heures pleines.
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