Cela fait de nombreuses années déjà que la vitesse est au cœur des débats en France. Et pour cause, depuis l’abaissement de la limitation à 80 km/h sur certaines routes du réseau secondaire, le gouvernement continue à vouloir réduire la vitesse sur nos routes.
Une mesure étonnante
En 2020, on se rappelle par exemple que la Convention Citoyenne sur le Climat préconisait de baisser la limitation à 110 km/h sur toutes les autoroutes. Pour mémoire, la vitesse maximale sur les voies rapides est actuellement de 130 km/h, sous réserve qu’il ne pleuve pas. À cette époque, le gouvernement avait rejeté cette proposition, qui est depuis revenue sur la table.
Si la France a tendance à vouloir faire ralentir ses conducteurs, d’autres pays ont décidé de faire l’inverse. C’est le cas de l’Italie et de la République Tchèque, qui ont pris la décision d’augmenter la limitation de vitesse sur leurs autoroutes. De 130 km/h comme chez nous, elle devrait donc passer à 150 km/h au cours des prochains mois.
La décision est même déjà actée en Tchéquie, comme l’expliquent les journalistes de l’Automobile Magazine, et elle entrera en vigueur dès le 1er janvier 2024 sur certaines sections. Il s’agira uniquement des tronçons à 2X3 voies dotées d’une bande d’arrêt d’urgence. Les autres conserveront leur limitation initiale. Chez nos voisins transalpins, l’heure est encore au débat pour le moment, et depuis plus d’un an.
Le ministre des Transports Matteo Salvini estime que cette augmentation ne poserait aucun problème de sécurité, puisque la plupart des accidents ont lieu sur le réseau secondaire. Cette mesure concernerait là encore certaines portions seulement, et sous réserve de bonnes conditions routières. Les données accidentologies devront aussi être assez bonnes pour que cette idée soit appliquée.
Et en France ?
Bien sûr, la question qui nous brûle les lèvres est désormais la suivante : à quand une telle mesure en France ? Nous ne prenons pas vraiment de risques en affirmant que la réponse sera sans doute « jamais ». En effet, les dernières années nous ont prouvé que la tendance était plutôt à la baisse chez nous. En fin d’année dernière, le gouvernement avait même demandé aux fonctionnaires de rouler à 110 km/h sur les autoroutes.
Une mesure annoncée dans le cadre du plan de sobriété énergétique. Alors voir arriver une limitation à 150 km/h, autant dire que ce n’est qu’une utopie pour les automobilistes aimant la vitesse. D’autant plus que l’on sait que rouler plus vite est nocif pour l’environnement. C’est ce qu’avait prouvé une étude menée en 2014 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
Celle-ci affirmait que rouler 20 km/h moins vite permet de réduire les émissions d’oxydes d’azote et de particules fines de 20 %. De notre côté, nous avions prouvé lors d’un test grâce à un planificateur d’itinéraire que rouler plus vite augmente fortement la consommation d’électricité d’une voiture électrique, ce qui a forcément un impact sur le coût total du trajet, puisque les recharges sont plus fréquentes.
Circuler à 110 km/h permet de consommer environ 15 % d’énergie en moins, même si cela serait moins rentable sur le plan économique, comme l’avait affirmé le chercheur Christian Gollier. Cependant, la plupart des automobilistes effectuent de courts trajets au quotidien et ne roulent longtemps que six fois par an en moyenne. Autant dire que réduire sa vitesse n’a donc que des avantages, aussi bien en termes de consommation que pour l’environnement. À tel point que le gouvernement allemand envisage d’abaisser la limitation sur les fameuses Autobahn illimitées.
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