Les constructeurs chinois de voitures électriques veulent former une alliance massive pour conquérir le monde

 
Bien conscients qu’il y a une part importante du marché à prendre, les constructeurs chinois de voitures électriques, sous l’impulsion du géant BYD, comptent former une coalition et ainsi s’imposer comme les nouveaux leaders mondiaux dans le domaine. Sauf que certains marchés, à l’image de l’Amérique du Nord et de l’Europe, ne comptent pas se laisser faire.

BYD veut non seulement s’imposer comme le premier constructeur mondial dans le domaine de la voiture électrique, et il est le seul actuellement à pouvoir défier Tesla, mais il compte aller encore plus loin. En effet, BYD propose désormais de prendre la tête d’une alliance de constructeurs chinois pour organiser une sorte de coalition et partir à la conquête du marché mondial.

BYD invite les autres constructeurs chinois à unir leurs forces pour « démolir les vieilles légendes » et faire de la Chine une puissance automobile mondiale.

« Je pense que le moment est venu pour les marques chinoises de s’imposer dans le monde », a déclaré Wang Chuanfu, président et fondateur de BYD. Il a ajouté : « Il y a 1,4 milliard de personnes qui ont besoin, avec émotion, de voir une marque de leur pays devenir un leader à l’échelle mondiale. »

Un appel qui suscite quelques interrogations

Pour lancer cet appel, qui semble plutôt agressif et rappelle quelques mauvais passages de l’histoire, Wang Chuangfu a présenté une image comportant 12 logos d’autant de constructeurs automobiles. Cependant, tous n’ont pas forcément réagi avec enthousiasme. Certains ont approuvé l’initiative, tandis que d’autres l’ont accueillie avec méfiance.

Pour les constructeurs qui semblent intéressés par cette idée, cette initiative de BYD pourrait servir à mettre fin à la bataille des prix qui anime le marché intérieur et contribuer à rassembler les constructeurs chinois dans la poursuite d’un objectif commun. Pour les seconds, en revanche, l’idée de BYD pourrait être perçue comme une menace et pourrait pousser l’Europe et les États-Unis à prendre des mesures plus sévères en matière d’exportation.

C’est notamment le cas de l’Europe, et en particulier de la France, qui va mettre en place, dès l’année prochaine, un bonus indexé aux émissions de CO2 « globales » des voitures électriques. Autrement dit, plus elle viendra de loin, moins elle sera concernée par une quelconque aide. Une mesure qui, de façade, n’est pas annoncée comme protectionniste, mais dans le fond, l’est très largement.

Difficile de rassembler tout le monde

Pour en revenir à cette fameuse coalition, parmi ceux qui ont réagi avec enthousiasme, il y a William Li, le PDG de Nio, qui a déclaré sur Weibo : « Nous devrions tous tirer des leçons du succès de BYD », et Li Xiang, le PDG de Li Auto, qui a reposté la vidéo de BYD avec des commentaires plus élogieux.

Wang Yuanly, le directeur général de Great Wall Motor, a quant à lui déclaré que les constructeurs chinois devaient apprendre à s’accommoder de la concurrence et a ajouté : « Si nous devons rester ensemble tout en gardant de la rancune dans nos cœurs, autant nous battre en premier ».

Rappelons toutefois que les relations entre Great Wall et BYD sont tendues : en mai dernier, le premier a déposé un rapport indiquant que deux modèles produits par le second ne respectaient pas les normes d’émission, avec évidemment des poursuites juridiques à la clé.


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