L’échec de Fisker Automotive n’a pas échaudé son fondateur Henrik Fisker. Au contraire, le Danois est reparti à l’attaque avec des ambitions encore plus élevées. C’est désormais avec la marque Fisker Inc qu’il ambitionne de venir bousculer les ténors du marché de l’électrique, à commencer par Tesla. On a pu apercevoir les ambitions de l’homme d’affaires, au volant de la Fisker Ocean, la première voiture électrique de la marque.
Avec déjà 4 voitures électriques dévoilées, le plan produit du jeune constructeur est consistant. Si l’on met de côté la surpuissante Ronin, qui vise clairement un marché de niche, Fisker a globalement choisi de se concentrer sur des segments porteurs. Et si le succès est au rendez-vous, ce sera doute en partie grâce au crossover Pear, qui jouera un rôle particulièrement important en Europe.
Prix contenu et deux niveaux d’autonomie
Avec ses 4,55 mètres de long, le Pear est plus compact que l’Ocean. Logiquement, il sera aussi moins cher. Dans un nouveau communiqué détaillant les caractéristiques du véhicule, Fisker annonce un prix de 29 900 dollars (hors taxes) aux États-Unis, avant bonus et autres aides à l’achat. On peut donc s’attendre à un tarif supérieur à 30 000 euros sur le sol français.
Le Pear d’entrée de gamme offrira une autonomie d’environ 320 km sur le cycle d’homologation WLTP. Ce n’est pas énorme (voire même assez faible), mais Fisker commercialisera aussi une version grande autonomie, capable en théorie de parcourir 560 km entre deux charges. Attention toutefois, ces chiffres ne sont pas encore officiels : il s’agit d’estimations réalisées par le constructeur. Ils varieront aussi en fonction de la taille des jantes (20 pouces de série, 22 pouces en option). En ce qui concerne les batteries, on ne connaît à ce stade ni leur chimie, ni leur capacité.
En configuration de base, la puissance sera transmise aux seules roues arrière, mais les clients pourront aussi opter pour un Pear à 4 roues motrices. Les caractéristiques exactes de chacune des versions et leur configuration technique (puissance, nombre de moteurs, capacité batterie, etc) seront précisées ultérieurement. Pour l’heure, Fisker se contente de donner le 0 à 100 km/h, que le Pear pourra réaliser en 6,8 secondes. Un Pear « ExtremE » aux performances plus élevées verra également le jour.
Un habitacle simple et novateur
Six personnes pourront prendre place à bord, avec à l’avant une petite banquette pour 2 à la place du siège passager en option. Une configuration 5 places plus classique sera aussi proposée. La banquette arrière pourra être rabattue vers l’arrière pour créer un mode « Lounge ».
Décrit comme particulièrement robuste, le mobilier intérieur est d’une grande simplicité. Fisker l’a voulu ainsi pour répondre aux attentes des familles nombreuses ou même des sociétés d’autopartage. Ceux qui accordent beaucoup d’importance au système d’info-divertissement pourront avoir un écran central rotatif de 17,1 pouces, présent dans la liste des options. Le système d’exploitation, développé en interne, sera relié au réseau 5G.
Comme une Tesla, le Fisker Pear sera pourvu d’un frunk (ou coffre avant). Ce rangement pourra devenir isotherme en option. À l’arrière, l’accès au coffre réserve une surprise : la lunette et la malle glissent derrière le pare-chocs et disparaissent totalement. Ce système, nommé Houdini, devrait être plus pratique qu’un ouvrant classique en milieu urbain, où l’espace est souvent compté.
Fisker prévoit de fabriquer le Pear aux États-Unis, en s’appuyant sur l’expérience de Foxconn. Les premiers exemplaires doivent sortir des chaînes… en juillet 2025 ! Autrement dit, il se sera passé près de 2 ans entre la présentation et le lancement de la production. Pourtant, le véhicule est déjà prêt et ne devrait maintenant plus bouger. Selon Fisker, seuls les rétroviseurs caméras sont encore susceptibles d’évoluer.
Une excellente nouvelle
En tant que technophiles, l’information qui nous ravi le plus dans le communiqué de presse de Fisker, c’est l’adoption par la Pear d’une toute nouvelle architecture matérielle pour l’infodivertissement. Si vous avez suivi avec attention notre essai vidéo de la Fisker Ocean, vous devez vous rappeler que la lenteur et les bugs du système d’exploitation étaient rédhibitoires pour nous. En cause : un vieillissant processeur Intel de 2017 !
Mais ça, c’est de l’histoire ancienne, puisque Fisker annonce l’intégration d’un « ordinateur hautes performances » dans la Pear, répondant au nom de Fisker Blade. Conçu en interne, il promet une puissance de 6,2 Tflops. C’est certes moins que les 10 Tflops de la Tesla Model S qui est aussi puissante qu’une console de salon, mais c’est largement plus puissant que l’Intel Atom de la Fisker Ocean.
Priorité à l’Ocean
Avec une échéance aussi lointaine, Fisker peut tranquillement se concentrer sur le lancement de l’Ocean. Ce SUV électrique a d’indéniables qualités, mais des mises à jour logicielles lui feraient le plus grand bien… En l’état, il n’est pas encore en mesure de rivaliser avec un Model Y. Heureusement, Fisker a promis de vite corriger ses défauts de jeunesse.
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