Vous avez déjà entendu parler de Denza ? Il y a de très fortes chances pour que la réponse soit négative. Et c’est bien normal. Si la marque a déjà plus d’une dizaine d’années, elle n’est pour le moment vendue qu’en Chine. Celle-ci fut créé en 2010 par le constructeur BYD, qui a fait ses premiers pas en Europe lors du dernier Mondial de l’auto de Paris au mois d’octobre et qui commence à vendre ses voitures chez nous.
Mais la firme n’est pas seule dans ce projet, puisqu’elle a en fait créé une co-entreprise avec Mercedes pour donner naissance à Denza. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais la firme allemande a finalement décidé de lever un peu le pied sur ce projet, en raison du manque de succès de cette division haut de gamme. À tel point que cette dernière a laissé le contrôle à 90 % à BYD, sans cependant se détacher totalement de cette aventure.
C’est dans ce contexte qu’est né le Denza D9, un grand van électrique qui fut officiellement dévoilé en octobre dernier mais qui n’avait pas fait le chemin jusqu’au salon de Paris. Et pour cause, ce véhicule était jusqu’alors uniquement destiné à la Chine, tandis que le marché européen n’est pas forcément friand de ce type de silhouette. Ce qui a d’ailleurs poussé Renault à transformer son Scénic en SUV, que nous avons pu découvrir à l’IAA de Munich.
C’est aussi pendant cet évènement que BYD a décidé d’officialiser l’arrivée de Denza en Europe, en emmenant son D9 dans ses bagages. L’occasion de découvrir cet étonnant véhicule électrique, qui pourrait notamment séduire les professionnels du transport haut de gamme, grâce à ses nombreux atouts. À commencer par son intérieur spacieux et sa charge rapide.
Design : il ne passe pas inaperçu
Lorsque l’on regarde ce nouveau Denza D9 pour la toute première fois, on ne peut pas vraiment dire que ce dernier nous laisse indifférent. Que l’on aime ou pas, on a forcément un avis sur cette voiture, qui affiche une silhouette massive de grand van électrique comme on n’en voit pas beaucoup en Europe et qui nous rappelle le Zeekr 009. En effet, nous sommes plus friands de citadines et autres compactes que de modèles massifs, plutôt appréciés aux États-Unis et en Chine. Et dire que ce véhicule est grand est un doux euphémisme, puisqu’il affiche une longueur de 5,25 mètres pour 1,96 mètre de large et 1,92 mètre de haut.
Un beau bébé donc, qui ne devrait absolument pas passer inaperçu une fois qu’il arpentera les rues des villes européennes. Mais savez-vous que sous cette carrosserie exubérante se cache en fait une voiture bien connue dans nos contrées ? En effet, le nouveau Denza D9 partage de nombreux éléments avec le Mercedes Vito. Ce qui permet à la firme chinoise de réduire les dépenses en développement, tout en profitant de l’expertise de la marque allemande. Pourtant, en regardant le van électrique sous toutes les coutures, difficile de trouver le lien de parenté entre les deux modèles.
Si l’un se veut très sobre et élégant, celui que nous avons sous les yeux se veut plus clinquant, afin avant tout de séduire une clientèle chinoise. Nous retrouvions une grande calandre chromée, qui pourrait avoir un peu de mal à trouver une place dans le cœur des européens. Surtout quand on sait que ce matériaux est de plus en plus délaissé, car très polluant à produire. C’est notamment pour cela que certaines marques comme DS ou Peugeot font désormais l’impasse dessus. Cette face avant très imposante est complétée par des optiques qui paraissent presque toutes petites par rapport au reste. L’arrière se veut quant à lui bien plus conventionnel, avec son dessin assez sobre.
De profil, le van en impose aussi, avec sa silhouette massive et son empattement généreux affiché à 3,11 mètres. Si le porte-à-faux avant est assez court, donnant presque une impression de dynamisme au véhicule, celui à l’arrière est bien plus long. Ce qui permet d’offrir un coffre très spacieux, mais pas seulement, comme nous allons le voir un peu plus bas. Le véhicule repose sur des jantes de 18 pouces et se décline en seulement cinq couleurs très sobres selon le site de la marque, avec du noir, du gris, du blanc ainsi que du bleu et du beige.
Habitacle : classe business sur roues
L’accès à bord se fait par de grandes portes coulissantes, ce qui permet de ne pas avoir besoin de beaucoup plus de place que celle que prend déjà le véhicule quand il est fermé. Et puis il faut avouer que cela fait beaucoup plus classe qu’une ouverture classique ! Ensuite, il faut littéralement monter en voiture, alors que la garde au sol est assez haute tout de même. Comme les Rolls-Royce, le Denza D9 est un véhicule qui s’appréciera bien plus en étant confortablement installé à l’arrière qu’à conduire, du fait de son grand gabarit, mais aussi du confort des places arrière.
Les sièges sont en effet épais et bien rembourrés, tout en offrant en plus un maintien qui semble assez satisfaisant. Et ce même si l’on se doute que le van n’est pas conçu pour les routes sinueuses. Pensé pour une clientèle haut de gamme, et sans doute très apprécié des gestionnaires de flottes d’hôtels de luxe, entre autres, le D9 est évidemment très habitable. Les passagers à l’arrière profitent d’une garde au toit très généreuse et d’un large espace aux jambes, même pour les plus grands gabarits. Sans parler de la place pour les coudes, puisque les sièges sont indépendants et dotés de leur propre accoudoir.
Mais rassurez-vous, les occupants qui prendront place sur la 3ème rangée, équipée cette fois-ci de trois sièges accolés ne seront pas en reste non plus, bien au contraire. Et ce grâce à la ligne de toit très droite du van, ainsi qu’à son hayon vertical, qui laisse aussi de la place pour un grand coffre. Ce dernier affiche un volume de 410 litres, qui peut atteindre les 2 310 litres une fois les deux dernières rangées rabattues.
À noter que les sièges sont chauffants, ventilés et massant mais aussi réglables électroniquement avec une petite télécommande intégrée dans l’accoudoir. Les rangements sont nombreux dans le poste de conduite, qui se dote aussi d’un compartiment réfrigéré et chauffant à l’avant.
Enfin, les passagers de la 2ème rangée peuvent profiter d’un chargeur à induction pour le smartphone et de petits écrans tactiles dans le prolongement des accoudoirs. Deux autres sont également installés sur le dossier des sièges avant afin de se divertir durant les longs trajets. Globalement, les finitions sont très convaincantes, de même que la qualité globale des matériaux, qui n’a absolument rien à envier aux standards européens. Le poste de conduite est agréable à regarder et sans fausse note, tandis que le tout est plutôt bien agencé.
Infodivertissement : tout ce qu’il faut, où il faut
Si les passagers sont évidement traités comme des rois dans ce Denza D9, comme nous l’avons vu un peu plus haut, le conducteur n’est pas non plus en reste. En effet, ce dernier profite bien sûr de sièges confortables et offrant une multitude de réglages, mais ce n’est pas tout. Car il peut aussi compter sur la marque chinoise pour lui proposer une vraie expérience digitale dans le poste de conduite spacieux du van électrique. Il ne faut ici pas s’attendre à une débauche d’écrans impressionnants, comme dans une Mercedes EQS par exemple. Ici, la présentation reste tout de même assez conventionnelle.
Nous retrouvons cependant une grande dalle tactile rectangulaire d’une diagonale de 15,6 pouces, qui n’est évidemment pas sans nous rappeler celle de la Tesla Model 3. Cette dernière intègre le système d’info-divertissement Denza Link 5G, et non l’HarmonyOS conçu par Huawei qui équipe notamment la nouvelle Avatr 12 récemment officialisée. Pourquoi une telle précision ? Et bien tout simplement car les rumeurs évoquaient un partenariat entre les deux entreprises chinoises, ce qui avait été démenti par le géant du smartphone, qui travaille déjà avec d’autres constructeurs.
Comme son nom l’indique, le système de Denza est compatible avec la 5G, et ce de série dès la finition d’entrée de gamme comme le confirme le configurateur en ligne. Pour en revenir à la dalle numérique, cette dernière affiche des graphismes modernes, avec plusieurs widgets sur l’écran d’accueil, un peu à la manière des smartphones. Ce qui nous rappelle par exemple le nouveau Ford Explorer, entre autres. Ce dernier est associé à un grand combiné numérique de 10,25 pouces affichant toutes les informations relatives à la conduite. Un affichage tête-haute de 12 pouces vient également compléter le tout.
Le tout est agréable à regarder et facile à utiliser, même si un essai plus complet sera indispensable pour nous permettre de mieux prendre en main ce poste de conduite très technologique. Celui-ci est aussi bien équipé, puisqu’il se dote d’écrans à l’arrière comme nous l’avions évoqué plus haut. Attention, car ces derniers sont disponibles à partir du 3ème niveau de finition. Le nouveau Denza D9 est également doté de la reconnaissance vocale et d’une caméra 360 degrés, entre autres. Une belle dotation pour le van haut de gamme, qui offre assurément des prestations très convaincantes.
Motorisation, autonomie et recharge
Si le Denza D9 se décline également en hybride rechargeable, c’est évidemment la version 100 % électrique qui nous intéresse ici, d’autant plus qu’il est probable que seule cette dernière fasse la route jusqu’en Europe. On sait pour rappel que les voitures thermiques et hybrides rechargeables seront toutes interdites à la vente à partir de 2025 dans l’Union européenne. De plus, une récente étude a également prouvé que ce type de motorisation était nocif pour l’environnement. Dans sa déclinaison zéro-émission (à l’échappement), le van électrique n’est proposé qu’en une seule version, avec une seule batterie.
Cette dernière affiche une capacité de 103 kWh et fait appel à la technologie Blade développée par BYD. Il s’agit d’une chimie LFP (lithium – fer – phosphate), qui possède l’avantage d’être moins coûteuse qu’un pack NMC (nickel – manganèse – phosphate). En contrepartie, la densité d’énergie pouvant être stockée est un peu plus faible. Ce qui signifie que pour une même autonomie, une batterie LFP doit être plus grosse, ce qui n’est pas forcément une bonne chose car cela fait grimper la consommation, au détriment de l’autonomie. Celle du Denza D9 reste plus que raisonnable tout de même, puisqu’elle est annoncée à 620 kilomètres.
Attention, car ce chiffre s’entend selon le cycle chinois CTLC, bien plus optimiste que notre WLTP actuel, qui donnerait alors plutôt 527 kilomètres. Mais l’un des gros atouts de ce véhicule électrique, c’est surtout sa charge rapide. Si la batterie peut encaisser jusqu’à 166 kW seulement en courant continu, seulement 15 minutes sont nécessaires pour récupérer 230 kilomètres. Mais comment cela est-il possible ? Et bien grâce à ses deux ports de charge, qui nous rappellent la technologie brevetée par General Motors quelques mois plus tôt. Il est possible de recharger le véhicule deux fois plus vite qu’avec un seul, à condition de trouver une borne délivrant suffisamment de puissance.
Le van électrique revendique pas moins de 312 chevaux dans sa version à deux roues motrices et 374 chevaux avec une transmission intégrale. Il est également doté de tout un arsenal technologique, dont la conduite autonome de niveau 2, qui fonctionne grâce à 24 capteurs répartis tout autour de la carrosserie. Une fonction de stationnement sans intervention du conducteur serait aussi proposée, sans doute semblable à la fonction Smart Summon de Tesla. Enfin, le Denza D9 est aussi doté d’une fonction capable d’enregistrer automatiquement sa position lorsqu’il est stationné pour le retrouver plus facilement.
Prix et disponibilité
Pour le moment, on ne sait pas encore avec précision quand le nouveau Denza D9 sera officiellement commercialisé en Europe, mais il faut sans doute tabler sur une arrivée dans le courant de l’année prochaine. Cela reste toutefois à confirmer par le constructeur chinois, qui commercialise déjà chez nous les BYD Atto 3, Han EV et Tang, ainsi que la Dolphin et la Seal.
En ce qui concerne le prix, ce dernier devrait démarrer autour des 45 000 euros environ, ce qui laisse une petite chance pour que le van soit éligible au bonus écologique. Cependant, le gouvernement veut le supprimer pour les voitures n’étant pas fabriquées en Europe. C’est pour cela que la firme souhaite justement implanter des usines sur le Vieux Continent…
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