Les ventes de voitures électriques ne cessent de progresser partout dans le monde. En France, cela fait déjà plusieurs mois qu’elles ont dépassé celles du diesel, ainsi qu’à l’échelle européenne. D’ailleurs, pour la toute première fois de l’Histoire, la part de marché des autos zéro-émission (à l’échappement) est passée au-dessus des 20 % sur le Vieux Continent.
Un nouveau gisement
Mais cette augmentation des ventes se traduit aussi par une hausse de la demande en matières premières. Et tout particulièrement en lithium. Et pour cause, ce matériau est présent dans la quasi-totalité des batteries, puisque les accumulateurs au sodium en sont encore à leurs débuts. Le problème, c’est que ce dernier n’est pas une ressource inépuisable et de nombreux spécialistes tirent la sonnette d’alarme.
Il se dit qu’une pénurie se prépare et que les ressources pourraient manquer. Selon une estimation, il faudra pas moins de 90 000 tonnes de lithium pour permettre de faire rouler 15 millions de voitures électriques d’ici à 2030 rien qu’en Allemagne. Or, la production annuelle est de 105 000 tonnes actuellement.
Va-t-on manquer de lithium au cours des prochaines années, tandis que Bruxelles veut en plus interdire la vente de voitures thermiques ? Rassurez-vous, la situation est loin d’être aussi alarmante qu’on le dit. Et la récente découverte d’un gisement en Belgique le confirme encore. Le quotidien La Libre explique que la société Hita a récemment trouvé du lithium dans l’eau qu’elle pompe près d’Anvers.
Ce gisement pourrait permettre de produire des batteries pour 125 000 voitures électriques par an, et ce même s’il ne donne que 100 mg/litre. Et ce alors que le seuil de rentabilité est fixé à l’heure actuelle à 150 g/litre. Une bonne nouvelle cependant, d’autant plus que d’autres gisements ont récemment été découverts, dont un aux États-Unis qui serait même le plus grand du monde avec 120 millions de tonnes.
Un prix en hausse ?
En début d’année, un autre avait été découvert en Inde, contenant plus de 5,9 millions de tonnes, tandis que la France possède aussi un gisement en Alsace. Ce dernier sera exploité par l’entreprise Lithium de France, qui prévoit d’investir 44 millions d’euros. De quoi produire des batteries plus propres tout en réduisant notre dépendance à la Chine. Autant dire que la pénurie n’est pas encore pour tout de suite.
Cependant, tout n’est pas rose non plus. Jean-Marc Baele, spécialiste en géologie interrogé par le média belge met en garde sur la possible hausse du coût. En effet, une exploitation en Europe est plus chère qu’en Asie, en raison du prix de la main-d’œuvre notamment. C’est la même chose pour la fabrication de voitures, comme le confirme MG, dont le tarif de sa MG4 sera revu à la hausse lorsqu’elle sera produite chez nous.
Faut-il s’attendre à une augmentation du prix des voitures électriques, bien que l’on nous promette la parité pour bientôt ? Pas forcément. En effet, le cours du lithium est globalement en train de chuter, et le gisement belge est trop petit pour influer durablement sur ce dernier. Cependant, un constructeur qui utiliserait du lithium européen uniquement et qui fabriquerait ses voitures sur le Vieux Continent risque de faire payer plus cher ses autos.
Et cela risque d’arriver, puisque la France veut pénaliser les marques utilisant des batteries produites en Chine en leur enlevant le bonus écologique. De plus, le gisement belge serait plus vertueux pour l’environnement, car l’exploitation du lithium issu de la géothermie a un impact moins nocif que les mines.
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