L’Europe pourrait faire un cadeau aux constructeurs chinois mais la France s’y oppose

 
Dans l’éventualité où l’Union européenne déciderait d’appliquer des droits de douane aux voitures électriques non fabriquées en Europe et vendues au Royaume-Uni, cette mesure pourrait être différée. Une telle situation serait principalement bénéfique pour les fabricants chinois.

Les marques venues de Chine sont de plus en plus nombreuses en Europe, et cela ne plaît pas réellement à Bruxelles. À tel point que plusieurs mesures ont été annoncées, mais pas seulement. En effet, la Commission, présidée par Ursula von der Leyen a ouvert une enquête il y a quelques jours contre le gouvernement chinois.

Une mesure stricte

Ce dernier est accusé de verser des aides financières à ses constructeurs nationaux afin de les aider à vendre leurs voitures moins chères. C’est notamment ce qui permet à Nio de survivre, même si Pékin se défend de ses accusations, dont l’Europe apporte pourtant des preuves. La situation est donc assez tendue entre cette dernière et la Chine, même si certaines marques comme BYD souhaitent calmer le jeu.

Ainsi, voilà qu’un nouveau rebondissement pourrait aider à apaiser les choses. Bruxelles pourrait s’apprêter à prendre une décision qui avantagerait fortement les constructeurs chinois, comme l’explique l’article du Financial Times. Mais de quoi s’agit-il exactement ? À vrai dire, cela a un rapport avec le Brexit. Dans le cadre de ce dernier, l’Europe avait dévoilé des règles strictes pour l’importation de voitures électriques au Royaume-Uni.

Nio ET5 Touring

Pour être exonérées de droits de douanes, ces dernières doivent avoir au moins 45 % de composants fabriqués en Europe ou outre-Manche. Pour les batteries, ce chiffre passe alors à 60 %. Si ces conditions ne sont pas respectées, une taxe de 10 % s’applique pour que les véhicules puissent traverser la manche. Cette mesure devait initialement s’appliquer à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.

Mais, le gouvernement britannique ne l’entend pas de cette oreille et a décidé de demander à l’Union européenne de lui accorder un délai supplémentaire. Ce que cette dernière serait sur le point d’accepter, même si aucune communication officielle n’a encore été faite sur le sujet. Ce qui ne devrait désormais plus tarder.

Un report à venir ?

Et pour cause, la grande majorité des États membres de l’Union européenne sont d’accord pour reporter la mise en place de cette mesure à 2027. Ce qui devrait profiter à tous les constructeurs du Vieux Continent, mais surtout à la Chine. En effet, et comme l’explique le site Automotive News, CATL est le plus gros fournisseur de batteries au monde, avec une part de marché de 36,3 %. Ce dernier est d’origine chinoise, tout comme BYD qui se place en seconde position.

Autant dire que ce report concernant les droits de douane devrait surtout avantager les constructeurs chinois, qui pourront plus facilement débarquer au Royaume-Uni à des prix toujours très bas. Rien n’est encore joué, car un pays s’oppose à ce coup de pouce et souhaite ne donner qu’un an de répit. Il s’agit de la France, qui refuse catégoriquement de « donner l’impression de céder aux demandes du Royaume-Uni ».

Même si ce report serait bénéfique aux constructeurs automobiles français comme Renault et Peugeot. Le gouvernement français estime que la Grande-Bretagne doit assumer les conséquences du Brexit, même si cela impliquerait de se priver d’un marché très demandeur de voitures françaises. La raison à cela serait la peur d’envoyer un mauvais signal aux entreprises spécialisées dans les batteries qui comptent s’implanter en France.

Elles sont nombreuses, comme ACC ou ProLogium, et pourraient être découragées si un report de trois ans était décrété. Refuser ce dernier montrerait alors que la France est bien décidée à rester sur sa position et bien décidée à laisser la place aux entreprises souhaitant s’installer et produire sur notre territoire, barrant ainsi la route aux firmes chinoises.

 


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