Pourquoi les voitures électriques chinoises vendues en Europe sont hors de prix ? La preuve par les chiffres

La preuve par les chiffres

 
Les voitures électriques chinoises vendues en Europe sont chères, parfois très cher même. Il existe bien des exceptions comme la MG4 et la Dacia Spring. Mais, dans tous les cas, les voitures électriques chinoises sont bien plus chères en Europe qu’en Chine. On vous montre les chiffres et on vous explique pourquoi.
MG4
MG4

Nos collègues du site Numerama se sont attelés à une tâche longue, complexe, mais très intéressante. Ils ont analysé les prix de vente des voitures électriques chinoises en Europe… et en Chine. De quoi faire ressortir des différences phénoménales dans certains cas, ce qui permet aussi de tordre le cou à certaines idées reçues.

Les voitures chinoises pas chères ? Pas vraiment

La première, c’est qu’une voiture électrique chinoise serait forcément moins chère, et donc plus abordable que son homologue européenne. Mais cela n’est pas automatique comme l’a prouvé BYD avec son arrivée en France, ou Nio en Allemagne. Pourtant, il existe des voitures électriques chinoises abordables en Europe, à l’image de la MG4 ou encore de la Leapmotor T03. Mais elles font plutôt figure d’exceptions.

Les BYD Han et Atto 3 devant la Tour Eiffel à Paris
Les BYD Han et Atto 3 devant la Tour Eiffel à Paris

Le document de Numerama permet d’y voir plus clair. Il liste l’ensemble des voitures électriques chinoises vendues aussi bien en Chine qu’en Europe. Et pour chaque modèle, on retrouve le prix de vente en Chine et sur le Vieux Continent. Ce qui permet de s’apercevoir que tous les constructeurs n’ont pas tous la même stratégie, mais qu’un point commun ressort immédiatement.

Toutes les voitures électriques de ce classement sont vendues plus cher en Europe qu’en Chine, après conversion de leur prix TTC de yuan en euros. Tesla est le constructeur le moins gourmand, avec un surcoût de « seulement » 25 à 28 % lorsque la voiture est vendue en France. Chez MG, on est plutôt autour des 65 %. Mais attention, certains font encore pire, à l’image de BYD, qui double tout simplement ses tarifs (+ 100 %) lors de l’exportation en France avec ses Dolphin, Atto 3, Seal ou encore Han et Tang.

Rendez-vous sur le site de Numerama pour découvrir toutes les données de l’étude et aller plus loin.

Pourquoi de telles différences de prix ?

Comment expliquer ces différences de prix entre la Chine et l’Europe ? Et, surtout, comment expliquer les différences entre les constructeurs ? Plusieurs éléments de réponses peuvent être avancés.

La première information à connaître, c’est que les voitures électriques chinoises importées en Europe doivent subir une taxe d’importation de 10 %. Celle-ci pourrait potentiellement être plus élevée dans les mois à venir, si l’Europe se décide à agir en ce sens comme elle l’a sous-entendu. Les frais logistiques (transport, stockage, etc.) liés à l’importation doivent également être pris en compte.

MG4

En Chine, la TVA sur les voitures électriques est de 13 % (du prix hors taxes), contre 20 % en France. Ce qui permet d’expliquer un peu plus les différences de prix.

Mais tout cela ne suffit pas à justifier une augmentation par deux des prix d’une voiture électrique entre sa production en Chine et sa livraison en France. D’autres éléments plus stratégiques et confidentiels entrent alors en compte.

C’est notamment le cas de la construction d’un nouveau réseau (commercial et de service après-vente) dans un pays, qui coûte cher, ou encore l’image de marque renvoyée par des prix « élevés » face à la concurrence, comme nous avons pu le voir dans notre dossier dédié au sujet.

Made in Europe au secours des prix ?

Finalement, les voitures électriques (réellement) abordables en Europe pourraient davantage provenir de nos constructeurs nationaux. Et c’est plutôt bien parti, comme on peut le voir avec la future Citroën ë-C3 qui sera vendue à partir de 19 990 euros en 2025. On peut également citer la future Renault R5 électrique et, en Allemagne, la Volkswagen ID.2 et sa petite sœur l’ID.1.

Citroën ë-C3
Citroën ë-C3

Du côté des constructeurs chinois, certains souhaitent construire des usines en Europe pour une production plus localisée. Mais cela pourrait alors passer par une augmentation des coûts de production, et donc des prix de vente. Mais c’est une condition sine qua non pour pouvoir continuer à bénéficier du nouveau bonus écologique.


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