La voiture électrique à 100 euros par mois ne coûtera finalement pas 100 euros par mois

 
Lors de la journée de la filière automobile, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a évoqué les contours de la fameuse « voiture électrique à 100 euros par mois » promise par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle. Mauvaise nouvelle, si la voiture en elle-même pourrait bien coûter 100 euros par mois, c’est hors assurances. Les mensualités vont donc vite grimper.
La Renault Twingo E-Tech fera partie des voitures électriques éligibles au leasing social

C’était une promesse de campagne du président Emmanuel Macron en 2022 et, deux ans plus tard, elle s’apprête enfin à prendre forme après beaucoup d’interrogation quant à sa faisabilité.

Le fameux leasing social, la voiture électrique à 100 euros par mois réservée aux plus modestes, va entrer en vigueur dès le 1er janvier 2024 via un décret à paraître ces prochaines semaines. Mieux encore, les préenregistrements auront lieu dès le mois de novembre. Mais attention, il n’y en aura pas pour tout le monde et, surtout, le coût total ne sera pas forcément celui promis par le gouvernement. Explications.

La voiture électrique à… 150 euros par mois ?

À l’occasion de la journée de la filière automobile, organisée par la PFA (Plateforme automobile) le mardi 24 octobre, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a ainsi donné les contours de cette mesure.

Dans les faits, il s’agira donc d’un contrat de type LLD (location de longue durée) ou LOA (location avec option d’achat) qui s’étendra sur une durée de trois ans, avec une résiliation gratuite en cas de décès, d’invalidité ou de perte d’emploi du locataire.

L’État prendra en charge le premier loyer et, comme annoncé, il n’y aura pas d’apport. Pour arriver à cette somme, la mesure est biberonnée à grands coups de subventions.

Citroën ë-C3
La nouvelle Citroën ë-C3 fera partie du listing des voitures concernées

Ainsi, selon des documents que se sont procurés nos confrères de chez Capital, les aides devraient atteindre jusqu’à 13 000 euros en comptant le bonus écologique actuel de 7 000 euros, complété par une enveloppe de l’État, elle-même plafonnée à 16 % du prix du véhicule visé ou à 5 000 euros. Ces aides ne sont pas cumulables avec la prime à la conversion.

Bonne nouvelle aussi, les voitures d’occasion sont également comprises dans cette mesure, avec un plafond du montant total d’aide fixé à 6 000 euros (en comprenant le bonus écologique et l’aide pour le leasing social). Reste à savoir quels véhicules d’occasion seront concernés et s’il s’agira uniquement des modèles électriques ou bien de voitures Crit’Air 1.

Malheureusement, il y a un petit « hic » auquel n’avait pas forcément pensé le gouvernement en communiquant sur une offre à 100 euros par mois.

Fiat 500 Electrique
La mignonne petite Fiat 500e est aussi éligible

Il s’agit des mensualités pour la voiture et seulement la voiture, pas les assurances qui peuvent accompagner le financement et qui sont souvent obligatoires si vous souhaitez que la captive en charge de la validation du dossier donne son feu vert. Les véhicules seront loués par des réseaux comme Arval, Sofinco du groupe Crédit Agricole ou BNP Paribas Personal Finance.

Le gouvernement a dû revoir un peu sa copie, notamment en termes de budget, et les mensualités finales tourneraient donc davantage autour de 150 euros plutôt que 100 euros.

Quelles seront les conditions à remplir ?

Comme énoncé plus haut, en ce qui concerne les conditions et critères d’éligibilité, le leasing social sera destiné aux ménages les plus modestes, dont le revenu fiscal annuel de référence ne dépasse pas 14 089 euros.

Sans surprise, il ne sera pas possible de cumuler deux aides successives par foyer. Aussi, d’après une source proche du dossier et relayée par le magazine Capital, le dispositif concernera 50 % de ces ménages les plus modestes, avec seulement 20 000 contrats maximum signés en 2024.

C’est peu, et il y a de fortes chances pour que tous les dossiers soient déjà clos après les préenregistrements qui ouvriront dès le mois prochain.

Pour quelles voitures électriques ?

Comme pour les modèles concernés par le bonus écologique l’année prochaine qui prendra en compte l’empreinte carbone, le gouvernement va dévoiler un listing ces prochaines semaines des voitures électriques éligibles à cette mesure.

Bruno Le Maire en a déjà donné trois : la Citroën ë-C3 récemment présentée et disponible à partir du premier semestre 2024, la Renault Twingo E-Tech et la Fiat 500e.

Dacia Spring
Fabriquée en Chine, la Dacia Spring n’y aura pas le droit

Mauvaise nouvelle pour la Dacia Spring, qui est produite en Chine, et qui, malgré des prix avantageux, devrait être exclue de cette mesure et aussi perdre son bonus écologique par la même occasion. Ce sera aussi le cas pour la MG4, même si le constructeur profite de cet effet d’annonce pour proposer sa berline compacte électrique à 99 euros par mois jusqu’à la fin de l’année.

On imagine bien évidemment que dans le lot, la Renault 5 E-Tech prochainement présentée pourra en bénéficier, tout comme la Peugeot e-208. Mais pour cela, Renault et Peugeot devront sans doute encore légèrement ajuster leurs prix. Les véhicules électriques éligibles devront respecter le score environnemental du nouveau bonus CO2, ne pas coûter plus de 47 000 euros et peser moins de 2,4 tonnes.


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