Voiture électrique : la batterie sans lithium semble encore plus révolutionnaire que ce que l’on pensait

 
Les batteries au sodium (sans lithium) ont franchi une grande étape début 2024 avec le début de production de la première voiture électrique qui en est dotée. L’occasion de découvrir ses caractéristiques techniques, qui sont loin d’être larguées par rapport à des batteries lithium traditionnelles.

Nous vous en parlions tout début 2024 : la première voiture électrique dotée d’une batterie au sodium sortait des chaînes de production. Les premières livraisons client viennent d’avoir lieu, permettant de mieux connaître l’autonomie et les puissances de charge de cette voiture à la batterie d’un nouveau genre.

Et c’est globalement une bonne nouvelle : alors qu’on pensait que les batteries au sodium limitaient l’autonomie par rapport à une batterie au lithium comparable, la voiture propose des chiffres au final assez comparables, comme le rapporte le site chinois Auto Home. On développe.

Une petite autonomie, mais tout à fait concurrentielle

Penchons-nous sur la voiture. Il s’agit de la JAC Yiwei Hua Xianzi, une toute petite voiture de 3,65 m de long. Si elle existe déjà avec des batteries au lithium traditionnel, on apprend que cette version « sodium », dotée de batteries NiHa d’une capacité totale de 23,2 kWh, a de quoi lui offrir une autonomie de 230 km… sur la norme chinoise CLTC.

Une norme qui, comme on le sait, est beaucoup plus optimiste que notre norme européenne WLTP. Il faudrait compter environ 200 km si elle était homologuée sur cette dernière, ce qui reste très acceptable au vu de la capacité de la batterie. Autre information : une charge rapide est annoncée, permettant de recharger de 10 à 80 % en 20 minutes.

Pour comparer, la Renault Twingo E-Tech, dotée d’une batterie lithium de 22 kWh, est homologuée à 195 km WLTP, tandis qu’elle peut se recharger de 0 à 80 % en 40 minutes. Voilà qui vient tordre le cou aux idées conçues autour des batteries au sodium.

Un argument supplémentaire pour cette nouvelle chimie

C’est quelque chose qu’on pensait acquis : la densité énergétique d’une batterie au sodium est moindre que celle d’une batterie au lithium. Pourtant, celle de la JAC avance un chiffre de 140 Wh/kg, un chiffre proche des ± 160 Wh/kg d’une batterie LFP (lithium — fer — phosphate) qui équipent les voitures électriques d’entrée de gamme (et qui devraient être amenées à se déployer).

JAC Yiwei Hua Xianzi

Un autre point fort des batteries au sodium, c’est leur prix : puisqu’elles n’ont ni lithium, ni cobalt, ni manganèse, elles peuvent se targuer de coûter bien moins cher qu’une batterie lithium. De plus, elles fonctionnent bien mieux sous basses températures, talon d’Achille des batteries « traditionnelles ».

Bref, quand bien même nous n’avons encore pas assez de recul pour savoir s’il s’agit d’un cas isolé ou d’une généralité (pour rappel, il s’agit de la première voiture électrique à batterie au sodium en vente), cette nouvelle donne de l’espoir sur les capacités de cette nouvelle technologie, alors que tout le monde n’est pas encore convaincu.

Deux dernières bonnes nouvelles pour en revenir à notre JAC : une version « sodium » de 300 km CLTC (environ 260 km WLTP) verra le jour dans la seconde moitié de 2024, et l’entreprise est associée à…Volkswagen ! De quoi espérer une arrivée en Europe pour faire encore un peu plus baisser les prix de nos voitures électriques ?


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