Nouveau rebondissement dans le feuilleton des batteries au sodium ! Si cette technologie restait quasi exclusivement développée par les chinois, avec notamment la commercialisation d’une première voiture électrique début 2024, les choses sont a priori en train de changer.
Un communiqué de presse de Stellantis (qui possède Peugeot, Citroën, Fiat ou Jeep) nous apprend en effet que le groupe vient d’investir dans Tiamat, une entreprise française dérivée du CNRS, qui développe justement ces batteries d’un nouveau genre. Une rentrée d’argent qui permettra à Tiamat de poursuivre ses recherches et de fabriquer une usine, et à Stellantis de baisser les prix de ses futures voitures électriques. On fait le point.
Des promesses remarquables
Un tour sur le site internet de Tiamat impressionne. La société vise en effet des objectifs assez élevés, comme une durée de vie de 5 000 cycles de charge/décharge en conservant 80 % de la capacité initiale à la fin, tandis qu’une charge en « cinq minutes » est promise, mais sans préciser de chiffre de puissance ou de taille de batterie.
Stellantis, de son côté, insiste sur la supériorité de la batterie au sodium par rapport aux batteries lithium-ion actuelles en conditions hivernales, où ces dernières perdent souvent en puissance et en capacité. Autre argument : dénuée de lithium ou de cobalt, une batterie au sodium est plus « facile » (dans le sens où le sodium est abondant sur Terre) et moins chère à fabriquer.
Pour qui ? Pour quand ?
Les batteries au sodium ont peut-être beaucoup d’arguments, mais tout n’est évidemment pas parfait : leur densité énergétique n’est pour le moment pas aussi bon que les batteries lithium. En d’autres termes, pour un volume et un poids donné, une batterie sodium stockera moins d’énergie qu’une batterie lithium.
Stellantis semble en être conscient et annonce que son investissement servira à Tiamat pour construire une usine en France, qui fabriquera d’abord des batteries sodium pour des « outillages électriques et [des] applications de stockage stationnaire ». Il faudra attendre la deuxième génération de batteries pour qu’elles arrivent sur des voitures électriques du groupe.
Pour revenir sur la Chine, où beaucoup de projets (et d’usines) sont en cours, ces batteries sont utilisées dans des petites voitures, où les besoins en autonomie ne sont pas forcément très importants. Basculons sur Stellantis, et on pourrait tout à fait concevoir que les prochaines générations de micro-citadines, comme la Citroën Ami ou la Fiat Topolino, puissent en bénéficier.
De quoi encore faire baisser les prix, alors que Stellantis paraît déjà bien parti ; la Citroën ë-C3 à 23 300 euros (hors bonus écologique) en est un bon exemple. À suivre, donc, dans quelques années.
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