Pourquoi BMW et MG n’ont pas le droit de dire que leurs voitures électriques sont « zéro émission »

 
Le gendarme de la publicité au Royaume-Uni vient d’interdire deux publicités de BMW et MG, qui annonçaient que leurs voitures électriques étaient « zéro émission ». Une affirmation trompeuse d’après l’organisme britannique, même s’il ne faut pas oublier qu’une voiture thermique reste plus polluante sur l’ensemble de sa durée de vie.
BMW i5 Touring // Source : BMW

La voiture électrique est-elle propre ? C’est une question dont on connaît la réponse (et elle est positive), mais certains constructeurs peuvent parfois survendre les bienfaits écologiques de leurs modèles 100 % électriques – du moins au goût de certains.

BMW et MG se sont ainsi vu supprimer deux publicités Google, dans lesquels ils affirmaient que leurs gammes électriques étaient « zéro émission », sans développer. Et ça n’a pas plu au régulateur de la publicité britannique, comme nous le rapporte Auto Express.

Une affirmation jugée incomplète

Le média britannique a ainsi pu s’entretenir à un porte-parole de l’Advertising Standards Authority (ASA), l’équivalent de notre ARPP en France, chargé de contrôler la véracité des publicités qu’on retrouve dans les médias nationaux. L’occasion d’en savoir plus sur la raison de cette interdiction.

MG4 XPower

Les voitures électriques ne sont pas « zéro émission », donc. « Même si nous avons admis que cela était vrai lors de la conduite, nous avons déterminé que cela était trompeur, car ils produisaient toujours des émissions lors de leur fabrication ou, selon la source électrique, lors de la recharge », nous annonce l’ASA. D’où la demande de retrait.

Un petit rappel

Et ils ont parfaitement raison. Si le moteur électrique ne produit, par définition, aucune pollution en marche, la fabrication d’une voiture électrique pollue plus qu’une voiture thermique, notamment à cause de l’extraction des matières premières nécessaires à la batterie et de sa fabrication. La recharge, quant à elle, dépendra du mix énergétique de chaque pays.

Pour autant, les études sont formelles : sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique polluera, au global, beaucoup moins qu’une voiture thermique. La dernière en date indique un bilan carbone inférieur de 45 % en faveur des VE sur son cycle de vie, avec une « bascule » à 45 000 km.

BMW et MG ne sont pas les premiers sur le sujet

Auto Express nous rappelle, en parallèle, que cette histoire n’est pas la première dans le domaine. L’ASA, toujours elle, a déjà demandé l’interdiction de publicités de voitures électriques, sur un autre sujet assez épineux : l’autonomie.

Pour le coup, il s’agissait de Kia et de Mercedes-Benz, et les raisons sont un peu plus nébuleuses. En gros, les publicités mentionnaient les autonomies homologuées par le cycle européen WLTP, comme l’ensemble des autres constructeurs, mais indiquaient en parallèle qu’une recharge à 80 % était préférable pour la durée de vie de la batterie – une idée très largement répandue, mais peut-être pas si exacte que ça.

Mercedes-Benz EQB

L’ASA a donc trouvé qu’il y avait donc un décalage avec l’autonomie annoncée, qui impliquait une batterie à 100 %, et les indications de charge des constructeurs, justifiant ainsi les interdictions.

De manière générale, il faut savoir que les publicités automobiles, quelles que soient leurs motorisations, sont très lourdement réglementées ; l’ARPP, par exemple, dispose d’un nombre de « recommandations » à suivre assez phénoménal.


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