Quand le gouvernement a lancé son plan de voitures électriques à loyer bas, il ne pensait pas qu’il aurait autant de succès : mais tout le monde voulait sa part. Avec des offres alléchantes (une LOA de 3 ans, sans apport initial et avec option d’achat) — des citadines à moins de 100 euros par mois et des voitures familiales à 150 euros, sans compter l’assurance et l’entretien — le deal était trop bon pour être ignoré. Pour rappel, ce leasing social était destiné aux personnes gagnant moins de 15 400 euros par an, roulant plus de 8 000 km ou vivant loin de leur boulot, le plan semblait parfait sur le papier.
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Victime de son propre succès
Mais voilà, l’initiative a été victime de son propre succès. Plus de 90 000 personnes se sont manifestées : le gouvernement a été dépassé par les événements. Roland Lescure, Ministre délégué chargé de l’Industrie de France, a dû reconnaître que oui, ils allaient doubler la mise à 50 000 voitures (au lieu de 25 000). Cela va faire une grosse facture : l’État finance chaque location à hauteur de 13 000 euros maximum. Ce qui donne un budget estimé à 650 millions d’euros.
Finalement, l’avalanche de demandes a poussé le gouvernement à arrêter les frais plus tôt que prévu. Un décret va officialiser la fin du programme pour 2024, une sortie de route anticipée. Cela dit, pour ceux qui ont déjà passé commande, pas de panique : vous aurez votre voiture électrique.
Stellantis s’est gavé
C’est surtout Stellantis (les marques comme Peugeot, Citroën, Fiat, Opel) qui a raflé la mise, tandis que Renault, avec sa R5 E-Tech, va arriver après la bataille. Le groupe Renault a annoncé, en effet, officiellement avoir enregistré 20 000 commandes de véhicules électriques à bas loyer, contre plus de 40 000 pour Stellantis.
Chez Stellantis, la Citroën ë-C3 (54 à 89 euros/mois) est un véritable succès, mais également la Peugeot 208 électrique (99 euros/mois) et la Fiat 500 (49 euros/mois), chez Renault. Deux des quatre véhicules étaient en fin de vie : Zoé, fin mars, et la Twingo (40 à 100 euros/mois) dont la production court toujours et n’a pas encore de fin. Il restait donc la Mégane E-Tech (150 euros/mois) et le Kangoo électrique (150 euros/mois). Il y avait aussi la Volkswagen ID.3 pour 109 euros/mois, ou encore la Hyundai Kona Electric (95 euros/mois).
En fin de compte, l’incroyable engouement pour le leasing social perturbe sérieusement la stratégie de production des constructeurs, contraints de se plier à cette nouvelle dynamique. Cette situation pourrait, à terme, les confronter à un surplus de véhicules retournés en fin de location, s’ajoutant à ceux qu’ils gèrent déjà en propre.
Le dispositif de leasing social sera probablement révisé pour prévenir une surcharge de demandes. Une approche envisagée consiste à instaurer un quota mensuel plutôt qu’annuel, ce qui aiderait à répartir plus équitablement les demandes sur l’année, réduisant ainsi les périodes d’attente. Pour les constructeurs prévoyant de lancer de nouveaux modèles dans l’année, cela implique que ces véhicules ne seront éligibles au leasing social que l’année d’après.
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