Michelin a trouvé la solution pour réduire drastiquement la pollution des pneus de voiture

 
L’équipementier français Michelin veut réduire les émissions de particules liées à l’usure des pneus. Ces dernières sont responsables d’une pollution méconnue et sont actuellement étudiées par les ingénieurs de la marque afin d’être éliminées au cours des prochaines années.

Au fil des années, les constructeurs et les pouvoirs publics font tout pour rendre les voitures plus propres. Cela passe notamment par le développement des motorisations électriques, ainsi que par le recyclage des batteries, entre autres. Mais un élément est parfois négligé.

Des pneus moins polluants

On peut penser à la carrosserie

, qui serait plus nocive que l’accumulateur, mais pas seulement. En effet, il ne faut pas oublier l’impact des pneus, qui est souvent mis de côté. Et pour cause, ces derniers s’usent à force d’être utilisés sur la route. Des particules sont générées par la friction entre la gomme et le bitume, qui est très abrasif. Et ces dernières ne sont pas sans risques, que ce soit pour l’environnement ou la santé.

Celles-ci sont microscopiques, puisqu’elles font l’épaisseur d’un cheveu. Elles sont composées de gomme de pneu et d’éléments minéraux, voire parfois de petits morceaux de la route. Elles se retrouvent ensuite en suspension dans l’air et dans l’eau, puis sont respirées ou avalées. C’est ce qu’explique l’équipementier Michelin dans son communiqué tout juste publié.

Et l’entreprise, qui commercialise notamment le premier pneu sans air du marché, veut évidemment agir pour réduire ces particules et leur impact. Et c’est pour cela que la firme française a lancé une grande étude sur le sujet l’an dernier, avec la création d’un laboratoire commun avec le CNRS et l’Université Clermont Auvergne. Le but ? Analyser et étudier ces micro-particules connues sous le nom de PM10, dont 1,3 % du total produit est en suspension dans l’air.

Taux de particules émises par marque de pneu

À vrai dire, cela fait déjà depuis 2005 que Michelin travaille sur le sujet, ce qui a donné deux publications scientifiques qui ont permis de faire avancer la recherche. Mais ce n’est pas tout, car les ingénieurs de la marque viennent tout juste de mettre au point un système permettant d’analyser avec précision ces particules. Ce dernier vient tout juste d’être présenté au salon Tire Technology Expo, qui se tient en ce moment à Hanovre.

Et comme on peut le voir sur les résultats de l’étude ADAC de 2022, Michelin est le meilleur équipementier en termes de particules fines émises par ses pneus sur 1000 km.

Un dispositif innovant

Mais en quoi consiste ce nouveau système ? Sur le principe, son fonctionnement est en fait assez simple. D’abord, deux systèmes d’aspiration sont installés sur le véhicule, un à l’avant et un à l’arrière. Ces derniers capturent alors toutes les particules rejetées par la voiture, que ce soit les pneus, les freins ou évidemment les gaz d’échappement pour une auto thermique. Puis, les différents éléments recueillis sont ensuite filtrés en fonction de leur taille, de 6 à 10 nanomètres.

Seules les particules issues des pneus sont conservées dans le cadre de cette étude. Elles sont identifiées et identifiées par un système de pyrolyse, puis arrivent à la phase d’échantillonnage. À ce moment-là, les scientifiques peuvent enfin quantifier la proportion de particules émises par les pneus. Ce qui permet de savoir que ces derniers engendrent 1 % de PM10 (inférieur à 10 micromètres) et 0,6 % de PM2,5 (inférieur à 2,5 micromètres).

Les particules sont ensuite analysées afin de savoir de quoi elles sont faites précisément. Ce qui permet à Michelin de pouvoir mieux travailler sur la composition de ses futurs pneus, afin de réduire les émissions. Une démarche qui va d’ailleurs de pair avec la norme Euro 7, qui va également définir des seuils de particules rejetées dans l’air. Les pneus qui ne répondront pas à ces nouvelles règles ne pourront plus être commercialisés.

En parallèle, les équipementiers travaillent aussi au développement des pneus durables, composés de matériaux recyclés. C’est le cas de Michelin, bien sûr, mais également de Goodyear et de Continental. La firme annonce l’arrivée d’une gomme intégralement conçue avec des matériaux recyclables ou recyclés d’ici à 2050.

 


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