Pourquoi la voiture électrique va avoir du mal à s’imposer tout de suite dans les flottes d’entreprise

 
Alors que le gouvernement impose des quotas de voitures électriques aux entreprises, ces derniers sont en fait peu respectés. Et cela ne devrait pas changer de sitôt, puisque la proposition de loi récemment publiée a été reportée.

Les ventes de voitures électriques continuent d’accélérer en France, puisqu’elles ont affiché une part de marché de 17 % au mois d’avril 2024. Une bonne nouvelle, tandis que les pouvoirs publics font tout pour inciter les automobilistes à acheter cette motorisation.

Une loi finalement reportée

Il faut dire que cette dernière est plus écologique par rapport à une voiture thermique sur l’ensemble de son cycle de vie, ce qui a récemment été prouvé par une nouvelle étude. Mais ce n’est pas tout, car elle coûte aussi moins cher à l’usage et en termes d’entretien.

Ainsi, de plus en plus d’entreprises ont décidé de jeter leur dévolu sur la voiture électrique pour leur flotte. Cependant, ce n’est pas encore suffisant pour le gouvernement, qui veut aller plus loin. Dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités, ce dernier avait instauré des quotas pour les grandes entreprises.

Sont concernées celles dont la flotte dépasse les 100 véhicules, qui devaient avoir au moins 10 % d’électriques en 2022. Un chiffre qui est ensuite passé à 20 % en 2024 et qui devrait atteindre les 40 % à l’horizon 2027. Mais ce n’est pas tout, car à partir du 1ᵉʳ janvier 2030, les voitures électriques ou hybrides rechargeables devront représenter au moins 50 % de la flotte de chaque entreprise privée. Mais ça, c’est en théorie, car dans la pratique, c’est en fait bien différent.

En effet, de nombreuses sociétés ont tout simplement décidé de tricher en achetant principalement des voitures hybrides rechargeables (PHEV), qui ne sont malheureusement pas toujours bien utilisées. Les conducteurs ne pensent pas à passer à la borne, ce qui fait que ces autos deviennent très polluantes, comme l’avait prouvé une étude menée par l’ONG Transport & Environment. Mais cela pourrait enfin changer, puisque le gouvernement a décidé d’agir pour éviter les abus. Et cela par l’intermédiaire de Damien Adam, député Renaissance.

Ce dernier a récemment déposé une proposition de loi, qui prévoit des sanctions financières pour les entreprises qui ne respectent pas les quotas et qui optent pour des véhicules PHEV en lieu et place des autos électriques. Comme l’indique l’agence française AFP (Agence France Presse) relayée par Autoactu, ce texte a été examiné par l’Assemblée Nationale, mais il ne devrait pas entrer en vigueur de sitôt. Ce dernier ne pourra pas être à nouveau inscrit à l’ordre du jour pour la suite de l’examen avant les élections européennes, qui auront lieu le 9 juin prochain.

De petits assouplissements

Ce projet de loi devrait concerner pas moins de 3 500 entreprises en France qui possèdent plus de 100 voitures dans leur flotte. Mais alors qu’il ne devrait pas être appliqué tout de suite, ce dernier a déjà subi de nombreuses modifications et quelques assouplissements. Et pour cause, les délais ont été décalés d’un an pour les quotas, puisque les 20 % de voitures électriques devront finalement être atteintes en 2025 et non plus en 2024, tandis que les 30 % sont prévus en 2026. Enfin, 90 % de la flotte devra être électrique en 2032.

De plus, les sanctions sont également moins sévères que prévu, puisque si elles étaient prévues à 5 000 euros par voitures, elles sont finalement descendues à 2 000 euros. Elles augmenteront ensuite crescendo au fil des années. Il faut savoir que certaines professions comme les taxis et les VTC feront l’objet d’un décret à part. Quoi qu’il en soit, ce texte est loin de faire l’unanimité auprès de la classe politique, et ce pendant que l’Union Européenne veut que les flottes soient entièrement électriques à partir de 2030.

Une mesure plutôt cohérente, puisque Bruxelles va également interdire la vente de voitures thermiques neuves sur l’ensemble du territoire à partir de 2035, soit seulement cinq ans après. En parallèle, le gouvernement va continuer à proposer un bonus écologique jusqu’en 2027 afin d’inciter les automobilistes à opter pour cette motorisation, tandis que le leasing social devrait faire son retour dès l’an prochain. Pour mémoire, ce dernier a été interrompu pour 2024, car le quota de véhicules disponibles a déjà été atteint depuis le début de l’année.


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