Voici à quel point la pluie fait grimper la consommation de votre voiture électrique

Et pourquoi ce n’est pas grave

 
Si de nombreux paramètres influent sur l’autonomie des voitures électriques, la météo est souvent négligée. Pourtant, la pluie peut aussi augmenter fortement la consommation et avoir un impact sur l’autonomie de la voiture et la durée du trajet.
BYD Seal

Avec une part de marché à 17 % en avril 2024, les voitures électriques se portent bien en France. Cependant, certains détails font encore peur aux automobilistes, comme le prix et l’autonomie.

En effet, ils sont encore très nombreux à exiger de pouvoir parcourir au moins 400 kilomètres en une seule charge pour envisager l’achat d’une telle motorisation. Et ce même si l’on sait que l’intérêt d’une telle autonomie est limité, d’autant plus que les bornes de charge sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses.

Un impact à ne pas négliger

De plus, l’autonomie n’est en fait pas une science exacte, et de nombreux paramètres varient sur cette dernière, car font grimper la consommation. Outre le poids de la voiture, le style de conduite et le profil de la route jouent aussi, de même que les conditions météo.

On sait que des températures trop basses comme en hiver font fondre l’autonomie comme neige au soleil (même si toutes les autos ne sont toutefois pas logées à la même enseigne sur ce point). Mais un autre élément est quant à lui souvent mis de côté. Il s’agit de la pluie, qui a également un impact pourtant non négligeable sur la distance pouvant être parcourue en une seule charge. Et pour cause, l’eau sur la chaussée créée une résistance au roulement sur le pneu.

Ainsi, la voiture devra utiliser plus de puissance pour rester à la même vitesse. Sans parler que l’eau qui frappe la carrosserie constitue un obstacle supplémentaire, un peu comme quand on a le vent de face, tandis que la viscosité de l’air augmente. Tout cela créée donc un cocktail favorable à la surconsommation.

Mais dans quelle mesure ? Cela risque t-il d’avoir un impact sur la durée d’un même trajet ou est-ce en fait totalement négligeable ? Les journalistes du site Automobile Propre ont voulu répondre à cette question et ont mené leur propre expérience.

Renault Scénic E-Tech // Source : Renault

Pour cela, ils ont testé plusieurs modèles, à savoir la Cupra Born, la Peugeot e-3008 et le Renault Scénic E-Tech. Les essayeurs ont ensuite emmené les voitures sur l’autoroute, sous une pluie battante et à une vitesse de 110 km/h, afin de mesurer leur consommation.

Globalement, cette dernière est en hausse, avec un écart oscillant entre 17,3 et 21,9 % entre un sol sec et détrempé à la même vitesse. C’est cependant la Cupra Born qui s’en sort le mieux, avec une consommation en hausse de seulement 3,9 kWh/100 km contre 4,1 kWh/100 pour les deux autres.

Un détail à prendre en compte

Cependant, les choses changent légèrement en prenant en compte un autre élément : la vitesse. Sur le réseau autoroutier, cette dernière est limitée à 130 km/h en temps normal et 110 km/h sous la pluie. Or, en comparant la consommation sur le sec et sur le mouillé en roulant à ces vitesses respectives et non à 110 km/h dans les deux cas, cela change tout. Certes, l’eau augmente la consommation, mais cet écart est en fait compensé par la baisse de la vitesse. À tel point qu’il est même plus économique de rouler dans ces conditions.

Cupra Born // Source : Cupra

Le Scénic E-Tech consomme en effet 6,7 % de moins sous la pluie à 110 km/h que sur le sec à 130 km/h. Un écart qui est annoncé à 4 % pour la Cupra Born VZ XL et à 2,9 % pour la Peugeot e-3008, dont nous avons récemment pris le volant.

Si la consommation grimpe effectivement sur un sol mouillé, cela n’est donc pas une fatalité, à condition toutefois de réduire légèrement sa vitesse, ce qui est de toute façon rendu obligatoire par le code de la route. Et ce notamment en raison du risque d’aqua-planning et donc de perdre de contrôle.

Peugeot E-3008 // Source : Peugeot

Ainsi, et comme le précisent les journalistes, l’autonomie ne devrait pas trop pâtir des conditions météo défavorables, mais vous risquez simplement de perdre un peu plus de temps en roulant moins vite. À 110 km/h, six minutes supplémentaires sont nécessaires tous les 100 kilomètres, ce qui reste globalement négligeable. À noter également que les pneus ont aussi un impact important, et qu’il est judicieux d’opter pour des gommes conçues pour un usage sous la pluie.

Quant aux essuie-glaces, ils restent négligeables sur la consommation globale de la voiture, alors que certains éléments ont plus d’importance, comme le dégivrage ou encore le chauffage de l’habitacle.


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