Depuis quelques années, les constructeurs automobiles se livrent une bataille acharnée sur la voiture électrique, alors que l’Union européenne va interdire la vente d’autos thermiques dès 2035. Outre la production de véhicules, les marques veulent également fabriquer elles-mêmes leurs propres batteries.
Un projet repoussé
Bien sûr, on pense évidemment à BYD, le plus grand concurrent de Tesla, qui était déjà spécialisé dans ce domaine avant de concevoir des voitures. Mais ce n’est pas tout, car d’autres constructeurs ont également décidé d’allier leurs forces afin d’avoir la main sur la fabrication d’accumulateurs, tout en diversifiant leurs activités. C’est le cas de Mercedes et Stellantis, qui se sont associés à TotalEnergies afin de créer la co-entreprise ACC (Automotive Cells Company) qui a vu le jour en 2020. Première entreprise à produire des batteries en grande série sur le sol français, cette dernière possède une usine dans le Nord.
Mais ce n’est pas tout, car la société franco-allemande avait également pour ambition d’aller encore plus loin et d’ouvrir deux nouveaux centres d’assemblage. Le premier devait être inauguré à Kaiserslautern, en Allemagne tandis que le second était prévu pour être implanté dans la ville de Termoli, en Italie. Ces deux sites devaient alors être respectivement opérationnels à partir de 2025 et 2026. Mais il n’en sera finalement rien. Et pour cause, et comme le rapporte le site américain Bloomberg, ACC a décidé de mettre ses projets sur pause.
Une décision qui peut sembler surprenante et qui a notamment été appuyée par le groupe Stellantis, qui possède notamment Peugeot, Jeep ou encore Opel et Citroën. Mais quelle est la raison de ce changement aussi soudain qu’inattendu, à l’heure ou de plus en plus de constructeurs veulent s’implanter en Europe pour y produire leurs batteries ? En fait, plusieurs choses expliquent cette stratégie. La première est avant tout la baisse de la demande pour les voitures électriques, comme l’expliquent les journalistes de BFM TV.
En effet, à l’échelle du Vieux Continent, les ventes sont en légère chute, même si la part de marché reste stable en France avec 17 % en avril dernier. Cette petite dégringolade s’explique en partie par la réduction des aides à l’achat comme le bonus écologique, puisque certains pays comme la France et l’Allemagne ont serré la vis. Chez nous, certains modèles très appréciés comme la Dacia Spring, la MG4 ou encore la Tesla Model 3 n’y ont désormais plus le droit, entraînant logiquement une baisse des immatriculations.
Une erreur stratégique
Mais ce n’est pas la seule raison qui explique ce revirement de situation pour ACC. En effet, il faut savoir que l’entreprise franco-allemande ne produit que des batteries NMC (nickel – manganèse – cobalt). Une technologie notamment appréciée par Stellantis, qui a fait le choix de l’intégrer sur toutes ses voitures électriques, comme la Peugeot e-208 ou encore la Jeep Avenger que nous avions pu essayer un peu plus tôt. Car cette chimie possède l’avantage d’offrir une plus grande densité d’énergie que le LFP (lithium – fer – phosphate) dépourvu de cobalt.
Problème, elle est aussi plus coûteuse à produire, et cela se répercute logiquement dans le prix affiché pour les clients. Or, à l’heure où les constructeurs tirent les tarifs vers le bas, avec notamment l’arrivée de la Renault 5 E-Tech, Stellantis doit s’adapter. C’est notamment pour cela que la firme a offert un pack LFP à sa nouvelle ë-C3 que nous avons pu tester.
Ce qui lui permet de démarrer sous la barre des 25 000 euros pour rivaliser avec la future Volkswagen ID.2. C’est notamment pour cela qu’ACC affirme également être en train de travailler sur cette technologie.
En attendant, Stellantis se fournit auprès du géant chinois CATL, qui possède également une usine en Europe. Mais le groupe français préfère évidemment faire appel à l’entreprise tricolore, afin de proposer des voitures encore plus propres. Un nouveau calendrier pour les usines italiennes et allemandes sera communiqué d’ici à la fin de l’année, tandis que le site français situé à Douvrin continue de fonctionner. La création d’une seconde ligne de production est quant à elle toujours d’actualité.
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