La guerre entre l’Europe et les voitures électriques chinoises se poursuit encore et encore, alors qu’elle a débuté l’an dernier. Et pour cause, Bruxelles n’apprécie pas vraiment l’invasion massive de ces autos sur son territoire, et compte tout faire pour ralentir le rythme, à grands renforts de mesures en tout genre.
Un retour en arrière
L’Union européenne avait déjà dévoilé l’année dernière une série de mesures afin de freiner l’invasion des constructeurs chinois, tels que MG, BYD ou encore Xpeng. Mais cela n’avait visiblement pas suffi. Quelques mois plus tard, elle ouvrait une vaste enquête, accusant ces marques de concurrence déloyale, bénéficiant de subventions versées par le gouvernement chinois afin d’afficher des prix très bas. De quoi faire de l’ombre aux entreprises basées en Europe, qui se lancent également massivement dans l’électrique.
Après des mois de rumeurs, Bruxelles avait finalement annoncé une hausse des droits de douane pour les voitures produites en Chine, avec des taux variant en fonction des constructeurs. Ceux qui avaient suffisamment collaboré dans le cadre de l’enquête sont moins durement touchés que les autres. Une mesure qui avait fait voir rouge Pékin, qui s’est exprimé quelques jours plus tôt, fustigeant cette décision prise par l’Europe. Un apaisement des relations entre les deux puissances est-il envisageable ?
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Et bien il semblerait que la réponse soit oui. Enfin, en théorie tout du moins. En effet, l’Union européenne semble prête à faire un pas pour ne pas attiser la colère de la Chine, qui l’accuse de porter « atteinte à une concurrence loyale » et de compromettre « la transformation verte mondiale et la coopération ouverte ». Selon le site américain Bloomgerg, Bruxelles a décidé de réduire les taxes douanières pour deux grands groupes chinois, à savoir SAIC Motor, qui possède notamment MG, de même que Geely.
Pour mémoire, ce dernier est la maison-mère de Volvo, Polestar, Lynk & Co ainsi que de Lotus et Zeekr, entre autres. Des marques qui sont toutes présentes sur le continent européen depuis plusieurs décennies pour certaines. À partir du 4 juillet prochain, ces deux groupes devaient respectivement écoper de droits de douane de 38,1 et 20 %, dans le but de réduire leurs importations chez nous. Mais ces chiffres seront finalement revus très légèrement à la baisse de quelques points.
Une tentative d’apaisement ?
SAIC Motor sera soumis à une taxe de 37,6 % sur ses voitures électriques, dont la MG4, tandis que le pourcentage de Geely passe à 19,9 %. Autant dire que cette baisse est très légère, et qu’elle risque dans les faits de ne pas changer grand-chose. Il s’agit en fait très probablement d’une volonté de la part de Bruxelles d’envoyer un signal au gouvernement chinois, montrant qu’elle est prête à faire un effort pour apaiser les tensions entre les deux continents.
Mais cela sera-t-il suffisant ? Sans doute pas, malheureusement. Et pour cause, la Chine a récemment accusé l’Europe de « créer et d’aggraver les tensions commerciales », mais pas seulement. Elle envisage également d’imposer des droits de douane à 25 % sur les voitures étrangères à grosse cylindrée importées sur son territoire. Sans parler du fait que l’Empire du Milieu a également ouvert une enquête sur les spiritueux venus d’Europe, ainsi que sur le porc. La guerre ne ferait-elle que commencer ?
Sans doute, alors que le prix des voitures chinoises devrait fortement grimper en Europe, comme le souhaite justement Bruxelles, qui veut réduire les importations sur son territoire. Si cette mesure inquiète même les constructeurs originaires du Vieux Continent, la firme chinoise Nio ne semble quant à elle pas trop contrariée. Tandis qu’elle prépare le lancement de sa nouvelle marque Firefly chez nous, elle affirme que cette dernière devrait rester compétitive malgré la hausse des taxes.
Précisons que même avec 30 % de droits de douanes, les voitures électriques BYD vendues en Europe devraient encore être rentables pour le constructeur chinois selon une récente estimation par Rhodium Group.
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