« Les pneumatiques sont le seul point de contact entre le véhicule et la route » : les mots viennent d’Andrea Casaluci, PDG de Pirelli, qui prend la parole lors du Festival of Speed de Goodwood, au Royaume-Uni. Un rappel essentiel, et qui motive à lui seul des avancées technologiques dans ce secteur.
Pirelli, comme MG ou Polestar, n’est d’ailleurs pas venu les mains vides à Goodwood : outre sa gamme Elect, développée pour les voitures électriques et hybrides, la marque italienne en a profité pour dévoiler la nouvelle génération de ses Cyber Tyres, ses pneus connectés. Partons à sa découverte.
Une troisième génération encore plus connectée
Vous avez peut-être déjà entendu parler de ces Cyber Tyres, puisqu’ils ont fait leur première apparition en 2021 avec la McLaren Artura, une supersportive hybride rechargeable. Pirelli présente donc trois ans plus tard la troisième génération de ses pneus connectés, qui permettent désormais à la voiture de modifier ses réglages par elle-même.
Le principe : un capteur est disposé dans chaque pneumatique, pouvant détecter leurs pressions et températures, sans oublier sa « carte d’identité » (pneu hiver, semi-slick, quatre saisons, etc). Ces données sont ensuite envoyées ou bien dans un cloud, ou bien dans un calculateur spécifique de la voiture via Bluetooth, avant d’être transmises au calculateur en charge de la dynamique de conduite du véhicule.
Un capteur « doté de sa propre batterie », nous append Piero Misani, le Chief Technical Officer de Pirelli, « capable de durer toute la durée de vie du pneumatique ». Un capteur non remplaçable car logé dans la gomme, afin d’obtenir « les informations les plus précises possibles ». Poids de l’ensemble ? « 20 grammes », répond P. Misani. « Une masse négligeable », nous assure-t-il.
L’intérêt ? L’avantage majeur mis en avant par Pirelli, c’est la possibilité donnée à la voiture de modifier ses paramètres de conduite (accélérations, aides à la conduite) de façon bien plus précise et en temps réel. « En temps normal », ajoute Piero Misani, « la calibration de l’ABS ou de l’ESP se base sur une moyenne. En connectant les pneus, la voiture peut s’adapter en temps réel aux conditions ».
Un exemple concret : le premier véhicule à être équipé de ces nouveaux Cyber Tyres n’est autre que la Pagani Utopia, une des voitures les plus exclusives au monde, avec un V12 de 864 ch et une production limitée à 99 exemplaires. L’électronique de la Pagani est ainsi capable de s’adapter automatiquement au pneu monté, qu’il soit dédié à la piste ou aux conditions hivernales.
Bientôt plus de fonctionnalités (et plus de voitures compatibles)
Une diffusion pour le moment très contenue, donc, que Andrea Casaluci explique : « cette voiture à édition limitée nous a permis de faciliter le développement », sans oublier que le coût est moins un problème, puisque chaque Utopia coûte 2,2 millions d’euros.
Une simple étape, manifestement, puisqu’A. Casaluci annonce déjà que des partenariats avec des « marques premium » seront annoncés « dans les prochains mois ». P. Misani se permet même d’ajouter qu’une « marque de voitures non européenne » est déjà en relation avec Pirelli, et qu’elle a « développé son propre calculateur », sans toutefois s’avancer plus.
Notons enfin que cette troisième génération a déjà une V2 dans les cartons. Une version « qui sera capable de détecter l’aquaplaning (lorsqu’une couche d’eau se forme entre le pneumatique et la route, NDLR)« , nous précise Piero Misani, « en calculant la surface de contact de chaque pneu ». De quoi raccourcir le délai de traitement de l’information, et donc de limiter les dégâts.
Une fonctionnalité qui s’appuiera sur l’IA et le machine learning, de même que la détection de l’usure du pneu, utile ici aussi pour que la voiture se paramètre en conséquence – et avertisse le conducteur en cas de danger. Patience cependant : « cette V2 n’arrivera pas sur le marché avant 3 à 4 ans », s’empresse-t-il de nous préciser.
Pour aller plus loin
Tesla Model S Plaid : à quoi sert son pneu connecté Michelin ?
Un système encore embryonnaire, donc, mais Pirelli n’est pas la seule marque de pneumatique à se pencher sur la connectivité. Michelin et Continental s’y intéressent aussi, mais dans des domaines différents : si Pirelli joue la carte de la sécurité, Michelin y voit des bénéfices dans le sport auto (même si la Model S en est dotée), tandis que Continental s’y intéresse pour la maintenance et la gestion des flottes. Bref, des applications diverses et prometteuses, mais qui doivent encore réussir leurs développements à grande échelle.
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