Les constructeurs ont trouvé une astuce pour continuer à annoncer des chiffres de consommation délirants avec les voitures hybrides rechargeables

 
Les voitures hybrides rechargeables affichent une autonomie électrique de plus en plus grande, dépassant pour certains la barre des 100 kilomètres. L’une des raisons, c’est l’adaptation des constructeurs à une nouvelle réglementation européenne, afin de contourner en partie celle-ci. Et de pouvoir continuer d’annoncer des chiffres de consommation délirants.

Si les ventes de voitures électriques ont bien progressé au fil des années, notamment en Europe, certains aspects freinent encore les clients. Parmi eux, le prix mais également l’autonomie.

Une autonomie en forte hausse

En effet, de nombreux automobilistes ont encore peur de sauter le pas, craignant de se retrouver en panne. Et, ce puisque beaucoup veulent pouvoir parcourir au moins 400 kilomètres en une seule charge. Quoi qu’il en soit, c’est aussi pour cette raison que les voitures hybrides rechargeables ont le vent en poupe, puisqu’elles permettent de profiter des avantages de l’électrique, mais sans les inconvénients.

Et pour cause, il n’est pas indispensable de recharger son véhicule puisqu’il est possible de rouler avec la batterie vide si l’on ne trouve pas de borne ou que l’on a pas le temps de recharger. Ce qui pose d’ailleurs un souci, puisque cela fait évidemment augmenter la consommation de carburant et les émissions de CO2. Mais si Bruxelles veut interdire cette motorisation en Europe à partir de 2035, elle devrait encore avoir de beaux jours devant elle en attendant. Et ce en raison de son autonomie qui ne cesse de grimper.

C’est ce que révèle un article publié par le site Automotive News Europe. Ce dernier indique en effet que les voitures hybrides rechargeables peuvent aujourd’hui rouler très loin sans avoir besoin de se recharger et en roulant en mode 100 % électrique. Il prend notamment l’exemple de la nouvelle Skoda Superb iV, qui peut atteindre les 135 kilomètres en une seule charge selon le cycle d’homologation WLTP. Et ce alors que la précédente version se contentait de seulement 56 kilomètres.

Cette augmentation, on la doit bien évidemment à la hausse de la taille des batteries embarquées, qui deviennent de plus en plus grosses au fil des années. Le pack de la nouvelle Suberb affiche une capacité de 25,7 kWh, soit le double de la précédente génération. Il se rapproche ainsi de l’accumulateur de la Dacia Spring, avec 26,8 kWh pour une voiture qui est quant à elle 100 % électrique et qui affiche une autonomie maximale de 230 kilomètres WLTP.

Pas que des avantages

Mais la berline hybride du groupe Volkswagen n’est pas la seule dans ce cas, puisque l’on peut également citer le SUV MG HS, qui peut parcourir jusqu’à 121 kilomètres en une seule charge, uniquement en mode électrique. Chez Renault, le nouveau Rafale peut quant à lui atteindre la barre des 100 kilomètres sans avoir besoin de se recharger. Des chiffres très impressionnants, mais la question de leur utilité se pose évidemment. Après tout, pourquoi l’autonomie des voitures PHEV augmente-t-elle autant ? En fait, cela a à voir avec une nouvelle réglementation européenne.

Aujourd’hui, le cycle d’homologation estime qu’une auto hybride rechargeable roule 70 à 85 % du temps en électrique. Or, ce n’est pas vrai du tout, puisque l’ONG Transport & Environment a relevé qu’en réalité, ce pourcentage est plutôt situé entre 11 et 15 %. En cause, le fait que les conducteurs ne rechargent quasiment jamais leurs voitures PHEV.

Ce qui explique pourquoi elles consomment et polluent bien plus que prévu. Ce qui a été confirmé par un rapport de la Commission Européenne, qui indique que ces véhicules consomment et émettent 3,5 fois plus de CO2 que leur valeur d’homologation.

Les constructeurs ont donc décidé d’installer des batteries plus grandes, afin qu’accroître l’autonomie et de réduire la fréquence de charge. De ce fait, il est possible de rouler plus longtemps en électrique, même si le conducteur ne passe pas à la borne.

Ce qui améliore les chiffres d’émissions et de consommation « officielle » pour les marques, qui ont tout intérêt à continuer de vendre des hybrides rechargeables. Cette motorisation a vu ses immatriculations grimper de 4,9 % en Europe en mai, contre seulement 2,5 % pour les modèles électriques.