Si le tentaculaire groupe Stellantis (regroupant 14 marques, dont Peugeot, Citroën, Fiat, DS, Jeep ou encore Opel) dispose d’une large gamme de voitures électriques, son patron, Carlos Tavares, n’a jamais caché son scepticisme dans la course effrénée à l’électrification du secteur.
Il ne se laisse pourtant pas abattre, et a profité de l’inauguration d’une ligne de production dédiée aux voitures électriques dans l’usine Stellantis de Kragujevac en Serbie (qui y assemblera la Fiat Grande Panda) pour affirmer sa position vis-à-vis de la concurrence chinoise en Europe. Et il n’y est pas allé de main morte.
« Nous sommes prêts à nous battre »
C’est une dépêche Reuters qui nous relate la prise de parole de C. Tavares. Il commence par une mise en garde : « Nous allons être mis au défi, et je dirais même brutalement mis au défi par l’offensive chinoise sur le marché européen », a-t-il déclaré, avant de se reprendre.
« Chez Stellantis, nous sommes prêts à nous battre. Nous allons leur montrer que nous travaillons dur, que nous disposons de la bonne technologie et que nous sommes un concurrent très féroce », a-t-il ainsi poursuivi. Une position qui peut étonner, alors que le groupe franco-italien a lui-même intégré une marque chinoise dans son portefeuille, Leapmotor, avec une volonté d’assembler et de vendre leurs voitures électriques dans les usines et les points de vente de Stellantis.
Pour aller plus loin
Ca y est, les toutes premières voitures électriques chinoises fabriquées en Europe sont là
Pour autant, Stellantis paraît être bien armé dans la « guerre des prix » menée par les marques chinoises, notamment via leurs voitures basées sur la plateforme Smart Car : les Citroën ë-C3, ë-C3 Aircross, Opel Frontera et Fiat Grande Panda annoncent ainsi des tarifs bien plus accessibles que les autres modèles du groupe.
La Serbie, un élément clef dans l’offensive électrique européenne ?
C. Tavares était donc en Serbie pour l’ouverture d’une nouvelle ligne dédiée aux voitures électriques dans l’usine ex-Fiat de Kragujevac, suite à un accord de 190 millions d’euros signé entre le pays et Stellantis en 2022. « Une opportunité énorme pour nous », y a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, puisque la Serbie est « le seul pays de la région des Balkans occidentaux à produire des [voitures] électriques ».
Reste que cette usine n’est pas le seul atout de la Serbie dans le domaine de la voiture électrique, puisque son sous-sol est riche en lithium. Le pays a ainsi autorisé Rio Tinto, une des plus grandes entreprises minières du monde, à ouvrir une mine permettant d’extraire à terme 58 000 tonnes de lithium par an, de quoi alimenter environ 1,1 million de véhicules électriques (environ 17 % du marché européen).
Le pays a, en parallèle, signé un accord avec l’Union européenne permettant aux pays membres d’accéder à ses ressources, mais aussi à la fabrication des batteries et des voitures électriques – Mercedes-Benz s’est déjà montré intéressé. L’idée : regagner en souveraineté en se détachant du monopole chinois, tout en abaissant le bilan écologique de la production des voitures électriques.
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