« Voyager en voiture, c’est la liberté » : on a rencontré Mali, qui a relié Shanghai à Paris en voiture électrique

 
Après Daniel, arrivé à Paris depuis la Chine au volant de sa Xiaomi SU7 électrique, nous avons rencontré une autre touriste chinoise arrivée en France par la route. Voici Mali, une influenceuse chinoise, partie depuis Shanghai à bord de sa Li Auto Mega, un immense van, connu pour être la voiture électrique qui se recharge le plus vite au monde. Rencontre.
Mali et sa Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Vous l’avez peut-être déjà lu : il y a quelques jours, nous avons rencontré Daniel, qui a rejoint Paris depuis la Chine à bord de sa Xiaomi SU7, la première voiture électrique de la marque. Une épopée qu’on pourrait aisément qualifier d’unique… mais il n’est pas le seul à avoir tenté l’expérience.

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Car oui, au même moment se trouvait à Paris une autre voiture électrique chinoise ayant fait le chemin par la route. Il s’agit d’une Li Auto Mega, une des voitures électriques les plus impressionnantes du monde, et elle appartient à Mali, une influenceuse chinoise. Nous sommes partis à sa rencontre, voici son aventure.

La rencontre en vidéo

Un voyage (un peu) plus chaotique

La recharge, un sujet

Autant Daniel indique bien volontiers n’avoir jamais eu de problème lors des 17 000 kilomètres du voyage au volant de sa Xiaomi électrique, autant Mali ne semble pas avoir été aussi emballée par l’expérience.

Partie près de Shanghai, elle a commencé par traverser la Mongolie avant d’arriver en Russie, puis de passer en Lettonie, la Pologne, l’Allemagne, la Belgique (où elle a participé au festival électro Tomorrowland) avant d’arriver en France.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Durant cette épopée, qui a duré plus de deux mois (pauses touristiques & professionnelles comprises) et 20 000 kilomètres, jamais la Li Auto n’est tombée en panne mécanique ou d’énergie, mais on sent bien que la recharge a été un sujet pour Mali.

« Tout s’est bien passé », nous explique-t-elle, « à part les recharges ». « J’ai téléchargé tellement d’applications », poursuit-elle. « C’est compliqué ! ». Notons tout de même qu’elle a toujours trouvé de quoi se recharger… même si un arrêt de 96 heures a été contraint en Russie, manifestement parce qu’elle a raté une station de charge rapide.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Elle avait certes planifié son trajet, notamment via ces fameuses applications, mais que cette mésaventure prouve que les complications peuvent encore rapidement arriver dans les territoires assez peu maillés en bornes de recharge.

Une très belle expérience

Ce sujet refermé, Mali l’admet sans problème : ce voyage fut une superbe expérience, n’arrivant pas à choisir son pays traversé préféré. Avec tout de même une tendresse pour la Mongolie : « c’était magique ! », s’exclame-t-elle.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Lorsqu’on l’interroge sur la motivation derrière ce voyage, Mali nous répond du tac au tac : « voyager en voiture, c’est la liberté », nous explique-t-elle. « En avion, il faut toujours se dépêcher. En voiture, on peut profiter du voyage, aller où on veut, s’arrêter autant qu’on veut, filmer ce qu’on veut ».

Cette expédition européenne n’est d’ailleurs pas terminée, puisque Mali compte bien y passer l’été. Prochaine destination : Barcelone, puis les Pays-Bas et la Scandinavie, avant de repartir en Chine, toujours par la route.

La voiture : un coup de cœur raisonné

La Li Auto Mega, une voiture hors du commun

Maintenant qu’on en sait plus sur le voyage, intéressons-nous à cette fameuse Li Auto Mega. Pour rappel, il s’agit d’un van électrique dont on a parlé à plusieurs reprises sur Frandroid. Et pour cause, il s’agit tout bonnement de la voiture électrique qui se recharge le plus vite au monde, pouvant passer de 10 à 80 % de sa batterie en à peine plus de 10 minutes !

Une batterie gigantesque de 102,7 kWh, de quoi offrir au Li Auto Mega une autonomie de 710 km, selon les optimistes normes CLTC. « Je peux faire 500 km en conditions réelles », précise Mali, « et je peux aller jusqu’à 600 km en une charge ».

Les prises de la Li Auto Mega // Source : Frandroid

Une voiture que Mali semble avoir choisi pour tout à fait autre chose que ces performances hallucinantes, même si les recharges semblent réellement se dérouler entre 10 et 15 minutes : « j’ai à peine le temps de passer aux toilettes », dit-elle dans un sourire.

« Je l’ai choisie parce qu’elle est très différente », nous dit-elle. Tout d’abord au niveau de son style, pour le moins atypique – « futuriste et très high-tech », selon ses mots. Il est vrai que ce Mega casse les codes, avec cette carrosserie très effilée, cet énorme bandeau lumineux à l’avant ou ces jantes quasi-pleines.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Une plastique qui ne plaît pas à tous, aussi bien en France que dans son pays d’origine : « beaucoup de gens en Chine la comparent à une tombe ! », se lamente-t-elle. Pas très sympa.

Une voiture d’un luxe inouï, mais adaptée à son métier

L’autre grand facteur d’achat pour Mali, c’était son espace intérieur – assez logique, vu les 5,35 m de long. Elle qui possède déjà une Mercedes-Benz Classe E Coupé voulait plus grand, pour une raison toute simple, en rapport direct avec son métier d’influenceuse : « Je voulais pouvoir me changer à l’intérieur », explique-t-elle.

Un espace intérieur qui lui a d’ailleurs permis d’arriver jusqu’à Paris avec sa sœur, son compagnon, son photographe et son assistant avec armes et bagages, sans le moindre problème.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Sans le moindre problème… et dans un luxe effarant. Les quatre premiers sièges sont dignes d’une Première Classe : individuels, inclinables (avec repose-jambes déployable), chauffants, massants, ventilés, disposant tous d’une recharge par induction… Rien de manque. On trouve même un réfrigérateur ! Même le troisième rang (les 5°, 6° et 7° places) est bien loti, avec beaucoup de place.

Un niveau de technologie hallucinant

Ce luxe se traduit aussi par l’accumulation technologique dans l’habitacle de cette Li Auto.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

La planche de bord en est un bon exemple, avec deux énormes écrans de 15,7 pouces (au centre et pour le passager), tandis que le conducteur a droit à un petit écran directement sur le volant pour afficher les informations nécessaires à la conduite, secondé par une vision tête-haute.

Les passagers ne sont pas en reste, avec un troisième écran (de 15,7 pouces lui aussi) pouvant se déployer à la demande depuis le plafond.

Un point particulièrement saisissant repose sur la commande vocale, qui permet d’expédier quasiment toutes les fonctionnalités de la voiture. Il suffit d’appeler la voiture (« Li Xian ») pour « réveiller » la fonction et d’énoncer sa commande avec un ton et une diction totalement normaux. Impressionnant.

Reste que plusieurs fonctions à bord, comme la navigation ou le streaming, n’étaient pas disponibles en France, tandis que plusieurs fonctionnalités de conduite autonome ont également disparu dès le passage de la frontière – un problème également rencontré par Daniel et sa SU7.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Dommage, car ce Li Auto Mega est capable de conduire quasiment seul en Chine, notamment via son LiDAR et sa palanquée de caméras réparties partout sur la carrosserie.

Bilan : une voiture qu’elle adore, un trajet qu’elle ne refera pas

Au global, Mali est très satisfaite de sa voiture, qu’elle a acheté en mars 2024. Elle loue avec plaisir son confort, son habitabilité et son style, qu’elle aime décidément beaucoup. Elle reste lucide et liste plusieurs points à parfaire, comme sa taille, qui le rend difficilement manœuvrable (d’autant plus dans une ville comme Paris).

Son prix est également très élevé, puisque ce Mega est affiché 559 000 yuans, soit 71 600 euros environ. Cela peut paraître peu à nos yeux d’européens, surtout vu les prestations offertes pour ce prix, mais c’est énorme pour la Chine : l’excellente Xiaomi SU7, par exemple, se facture à partir de 215 900 yuans, soit deux fois moins cher. En Europe, il faudrait compter largement plus de 100 000 euros si cette voiture était un jour vendue ici.

Enfin, comme on l’aura compris, la partie recharge l’embête un peu. « Aucun problème pour la Chine », s’empresse-t-elle d’ajouter, grâce à la densité et la rapidité des chargeurs, mais ce voyage lui aura tout de même servi de leçon.

Il est possible de manœuvrer la Li Auto Mega depuis son smartphone // Source : Frandroid

C’était sa première fois en Europe, et elle nous le confie : « c’était le trajet le plus difficile pour y arriver ». Conclusion : « la prochaine fois, je viendrai en famille… et en avion ».

Nous aurons donc pu rencontrer deux personnes arrivées en France depuis la Chine en voiture électrique. Deux voyages a priori très semblables, mais aux ressentis finalement très différents.

Li Auto Mega // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Reste que ces deux voitures, à peine sorties et débordant de technologies, n’ont pas connu le moindre problème mécanique ou électronique malgré la distance et la diversité des situations rencontrées. Un bilan remarquable, et qui prouve bien que les chinois n’ont plus beaucoup de leçons à recevoir de quiconque dans le domaine de la voiture électrique.


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