Voiture électrique : l’industrie chinoise toque à la porte de l’Italie avec de grands enjeux à la clé

 
Le groupe chinois Dongfeng est actuellement en pourparlers avec le gouvernement italien, afin d’implanter une usine pour ses voitures électriques sur le territoire. Il s’agirait du second constructeur après Fiat à produire des véhicules en grande série en Italie.

Vous le savez sans aucun doute, les constructeurs chinois sont de plus en plus nombreux à venir tenter leur chance en Europe. Et cela ne plaît pas du tout à Bruxelles, qui veut tout faire pour limiter cette offensive.

Une production européenne ?

Plusieurs mesures ont été dévoilées, dont une hausse des droits de douane, largement contestée par le gouvernement chinois qui vient de saisir l’Organisation mondiale du Commerce à ce sujet. En parallèle, les marques venues de l’Empire du Milieu continent d’affluer en masse chez nous, et certaines ont trouvé la parade pour échapper à la taxation très élevée sur les voitures électriques. Elles envisagent tout simplement de produire leurs véhicules directement en Europe.

C’est notamment ce que va faire BYD, qui va construire une usine en Hongrie, de même que MG, qui a quant à lui jeté son dévolu sur l’Espagne. Mais ce n’est pas tout, car une autre entreprise chinoise veut aussi s’implanter sur le Vieux Continent. Il s’agit du groupe Dongfeng, qui a dévoilé l’an dernier son incroyable Mengshi M-Hero 917. L’entreprise commercialise également une Peugeot 408 électrique compatible avec l’échange de batterie, comme les voitures de Nio.

Dongfeng Fukang ES600

La firme produit toutes ses voitures électriques en Chine, mais cela pourrait désormais bientôt changer. Elle serait actuellement en pleine discussion avec le gouvernement italien afin d’envisager l’implantation d’une usine sur le territoire. Et ce alors que l’Italie veut justement accroître la production automobile. Pour l’heure, seul le groupe Stellantis fabrique des autos à grande échelle sur place, et les pouvoirs publics veulent aller encore plus loin. Un assemblage de la Leapmotor T03 était initialement envisagé à Mirafiori, avant de prendre place en Pologne.

Le ministre des Entreprises, Adolfo Urso explique que « ce n’est qu’avec l’entrée sur le territoire d’un autre constructeur automobile que nous pourrons atteindre l’objectif d’un million de voitures produites » chaque année, comme l’indique le site de BFM. Ainsi, et selon l’agence de presse italienne Ansa, les discussions portent sur « la construction d’une usine de production en Italie qui servirait de plaque tournante pour toute l’Europe ». Car Dongfeng produira des voitures pour les clients transalpins, mais il prévoit aussi d’inonder tout le marché européen.

Rien n’est encore fait

Pour le moment, rien n’a encore été officiellement acté, d’autant plus que d’autres constructeurs chinois ont également été sollicités par le gouvernement italien, dont BYD. Mais aucune décision n’a été prise à ce stade. Quoi qu’il en soit, le projet de Dongfeng de s’installer en Europe pourrait également avoir des répercussions positives sur l’économie. En effet, ce dernier pourrait également impliquer des entreprises italiennes, sans que d’autres détails n’aient été évoqués. Une « participation publique minoritaire » serait également envisagée.

Néanmoins, cette nouvelle pourrait ne pas vraiment plaire au groupe Stellantis, qui devrait voir l’arrivée d’un constructeur chinois d’un très mauvais œil. À cause de la concurrence que cela engendrerait, mais aussi parce que l’entreprise franco-italienne est en froid avec le gouvernement italien, en raison de la délocalisation de sa production dans d’autres pays, dont la Pologne. C’est d’ailleurs ce qui avait provoqué le changement de nom de l’Alfa Romeo Milano, désormais appelé Junior, du fait de son assemblage à Tichy.

Fiat Topolino // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Même chose pour la Topolino, qui ne peut plus arborer le drapeau italien à la demande du gouvernement Meloni, car elle n’est pas produite sur le territoire. Le constructeur a également décidé de retirer celui qui se trouve sur sa 600e pour la même raison, afin de ne pas mettre le feu aux poudres. Quoi qu’il en soit, Adolfo Urso rappelle ne pas vouloir se précipiter quand au choix du constructeur chinois qui produira ses autos en Italie. Selon lui, cette décision demande du temps et ne doit pas être prise à la légère.


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