Après Volkswagen, ce loueur bascule aussi vers l’abonnement de voitures

 
VW ne veut plus vendre de voitures, Avis lance son abonnement automobile. En l’espace de quelques jours, deux géants de l’industrie ont confirmé une tendance qui pourrait bien redéfinir notre rapport à la voiture.

Il y a quelques jours à peine, Volkswagen a annoncé son intention de cesser la vente de voitures neuves pour se concentrer sur un modèle d’abonnement.

Pour aller plus loin
Pourquoi les ventes de voitures ne sont plus si importantes pour Volkswagen

Aujourd’hui, c’est au tour d’Avis, le géant américain de la location, de confirmer cette tendance avec le lancement de son service « Avis Switch« . Ces deux annonces, coup sur coup, laissent présager un changement radical dans notre façon de concevoir et d’utiliser l’automobile.

Avis Switch : le loueur s’adapte à l’ère de l’abonnement

Avis, entreprise centenaire et pilier de la location automobile, a annoncé le 26 août 2024 le lancement de son service d’abonnement automobile flexible, baptisé « Avis Switch ».

Pour Aivs, c’est « une bouffée d’air frais sur le marché de la location de voitures« . Mais au-delà de la simple location, c’est bien un nouveau modèle économique qui se dessine.

Le service propose une gamme de véhicules allant de la petite citadine au break premium, avec des tarifs mensuels adaptés à chaque catégorie. Les offres incluent un kilométrage de base, extensible via des forfaits supplémentaires. Point intéressant : la durée minimale d’engagement n’est que d’un mois.

VW et Avis : deux approches d’un même phénomène

Si l’annonce d’Avis peut sembler moins radicale que celle de Volkswagen, elle s’inscrit néanmoins dans la même tendance de fond : le passage d’un modèle basé sur la propriété à un modèle centré sur l’usage.

Avis, de son côté, adapte son modèle de location pour répondre à une demande croissante de flexibilité. Avec Switch, l’entreprise se positionne à mi-chemin entre la location traditionnelle et l’abonnement longue durée à la Volkswagen.

Et c’est loin d’être nouveau : l’abonnement automobile n’est pas un concept monolithique. De nombreuses entreprises expérimentent déjà différentes formes d’abonnement, chacune avec ses particularités.

Prenons l’exemple de Lynk & Co, une marque du groupe chinois Geely, qui propose déjà des abonnements en France.

Le groupe Stellantis, quant à lui, a introduit en France ce qu’il appelle une « location moyenne durée ». Ce modèle permet aux abonnés de mettre fin à leur contrat ou de changer de véhicule après quelques mois, parfois même sans préavis.

Volkswagen et Suzuki ont opté pour une approche hybride en France. Ils proposent un abonnement en option d’une souscription LOA (Location avec Option d’Achat) ou LLD (Location Longue Durée).

Cette formule, baptisée « Volkswagen Flexibilité » chez le constructeur allemand, permet aux clients ayant souscrit une offre en LLD ou LOA de payer un forfait supplémentaire mensuel. Ce forfait leur donne la possibilité de mettre fin à leur souscription ou de changer de véhicule à leur convenance.

Enfin, pour répondre aux besoins spécifiques des propriétaires de véhicules électriques, certains constructeurs ont mis en place des abonnements multimodaux. Peugeot, par exemple, propose le « Mobility Pass » à 18 euros par mois. Cette offre permet aux souscripteurs d’une LLD Peugeot électrique d’accéder à un véhicule thermique à tarif préférentiel pendant 30 jours dans l’année. D’ailleurs, des initiatives similaires sont proposées par Renault-Nissan.

Du côté des loueurs, Sixt a déjà une offre « Sixt Auto+« . e service propose un abonnement automobile tout compris, qui inclut non seulement l’utilisation du véhicule, mais aussi l’assurance, l’entretien, les réparations, et même le changement de pneus saisonniers dans certains pays.

Les clients peuvent choisir parmi une large gamme de véhicules, des petites citadines aux SUV haut de gamme, et peuvent changer de véhicule tous les mois s’ils le souhaitent.

Les raisons d’une mutation

Cette évolution rapide du marché s’explique par plusieurs facteurs convergents. D’abord, on observe une évolution des mentalités, particulièrement chez les jeunes générations, moins attachées à la propriété et privilégiant l’usage. Les contraintes économiques jouent également un rôle majeur : face à l’augmentation du coût de la vie, l’achat d’une voiture devient un investissement lourd pour de nombreux ménages.

Les enjeux environnementaux ne sont pas en reste. L’abonnement permet une meilleure gestion du parc automobile et favorise le renouvellement vers des véhicules plus propres. Enfin, la révolution technologique en cours, notamment l’essor du numérique, facilite grandement la mise en place de ces nouveaux modèles économiques.

Malgré l’enthousiasme affiché par les constructeurs et les loueurs, cette transition vers l’abonnement n’est pas sans poser de questions. Comme la protection des données, ou encore l’accessibilité (avec des tarifs mensuels souvent élevés).

Enfin, il ne faut pas négliger l’aspect culturel. Dans de nombreux pays, la voiture reste un symbole fort d’indépendance et de réussite sociale. Le passage à l’abonnement sera-t-il accepté partout de la même manière ?


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