Les voitures électriques de Tesla sont reconnues pour leur rapport qualité / prix. C’est ce qui permet, notamment, à Tesla, d’être le premier constructeur de voitures électriques au monde, devant le chinois BYD et le groupe allemand Volkswagen. Mais la firme d’Elon Musk possède une botte secrète qui lui permet, pour le moment, de maintenir une avance technologique hallucinante avec le reste de l’industrie.
Il s’agit de la fonction Full-Self Driving (Capacité de Conduite Entièrement Autonome) qui n’est pas encore disponible en Europe. Mais elle est vendue aux États-Unis et au Canada depuis plusieurs années déjà. En 2022, l’un de nos journalistes s’était rendu à New-York pour tester cette fonction sur une Tesla Model S. Nous avons réitéré l’expérience cette année, à Las Vegas, à l’occasion du CES (Consumer Electronic Show).
Notre essai 2024 : mise à jour et vidéo au programme
L’occasion de tester une nouvelle version du FSD, qui évolue très régulièrement, au moins une fois par mois en moyenne. Mais l’occasion, aussi, de réaliser ce test en vidéo, afin que vous puissiez mieux vous rendre compte des capacités hors norme de ce système qui repose en grande partie sur l’intelligence artificielle.
Si vous ne connaissez pas le FSD, un rapide rattrapage s’impose. Il s’agit tout simplement d’une fonction de conduite autonome créée par Tesla. Elle permet au conducteur d’indiquer, via le GPS, la destination souhaitée. La voiture s’occupe du reste, c’est-à-dire d’amener le conducteur et les passagers à bon port. La voiture gère elle-même et de manière autonome l’intégralité des manœuvres (accélération, ralentissement, virage, dépassement et, depuis peu, stationnement). Le conducteur devient un simple spectateur, prêt à reprendre le volant si le système n’est pas à l’aise avec une (ou plusieurs) situation.
Pour tester le FSD, j’étais accompagné d’Omar, qui prenait pour la première fois le volant d’une voiture électrique, ainsi que d’Arnaud, pour immortaliser tout cela en vidéo. L’idée : avoir aussi bien un avis d’un néophyte que d’un habitué, puisque je roule en Tesla au quotidien depuis quatre ans désormais.
FSD vs Autopilot : les explications
Petite précision : en France, nous avons l’Autopilot. Il s’agit de la conduite semi-autonome de niveau 2, qui utilise le régulateur de vitesse adaptatif et le maintien dans la voie pour décharger certaines tâches au conducteur. Comme sur de nombreuses voitures modernes. Mais nous sommes à des années lumières du FSD, qui repose sur une technologie totalement différente, et qui évolue chaque mois, contrairement à l’Autopilot qui n’évolue plus vraiment.
Si à New-York, nous avions testé le FSD principalement en ville, cette fois-ci, nous étions confrontés à de nombreuses situations, sur plus de 1 000 km : autoroute, routes de campagnes et situations urbaines, notamment à Las Vegas.
Malheureusement, nous sommes arrivés trop tôt aux États-Unis : nous avons ainsi essayé la version v11 du FSD de Tesla, alors que la version v12 est sortie quelques semaines plus tard. Et dommage, car la v12 révolutionne clairement le FSD de fond en comble, avec une approche presque exclusivement basée sur l’intelligence artificielle. De quoi permettre de résoudre certains comportements erratiques comme nous avons pu en faire les frais lors de notre essai, comme vous le verrez plus loin (ou dans la vidéo).
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Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Est-ce que le FSD de Tesla fonctionne ? Oui ! Est-ce qu’il est révolutionnaire face aux fonctionnalités des autres constructeurs ? Oui ! Est-ce qu’il est parfait ? Non !
Plus de 1 000 km en FSD : diablement efficace
Sur les plus de 1 000 km que nous avons parcourus à travers l’Ouest américain, nous avons tenté d’activer le FSD le plus souvent possible. Pour les besoins de ce test, bien évidemment, mais aussi et surtout parce que cette fonction est tout simplement efficace, pratique, sécurisante et reposante. Quand je décris le FSD, j’aime bien faire le parallèle avec la conduite accompagnée (supervisée) qui existe en France. Il faut voir le FSD comme le conducteur effectif. Le conducteur devient alors l’accompagnant, qui continue de prêter attention à la route, et qui se tient prêt à reprendre le volant. Mais il est moins concentré, puisque les actions (l’accélération, le freinage, la direction) sont entre les « mains » de l’ordinateur qui prend les décisions.
Les voyages deviennent alors beaucoup plus agréables et moins fatigants. Il est clair que les premières minutes sont aussi impressionnantes que stressantes. On voit le volant bouger tout seul et la voiture prendre les bonnes décisions, mais de manière très rapide. On a l’impression d’avoir affaire à un conducteur pressé. Un peu plus de progressivité, surtout lors des premières utilisations, ne ferait pas de mal.
Une fois qu’on a passé la période de stress, vient la période de tranquillité. Surtout quand on sait que les Tesla en FSD ont largement moins de chance d’avoir un accident que lorsqu’elles sont conduites par un humain. Mais nous n’avons malheureusement pas pu retirer nos mains du volant.
Les mains sur le volant, de l’histoire ancienne
En effet, la version v11 du FSD réclamait encore que le conducteur pose ses mains sur le volant, pour prouver à la voiture qu’il était encore présent et qu’il était prêt à intervenir. Avec la v12, c’est désormais la caméra intérieure de la voiture qui s’occupe de vérifier que le « conducteur » regarde bien la route.
Pourquoi ? Car Tesla joue un peu avec les réglementations. Le FSD est une simple aide à la conduite. Pas une conduite 100 % autonome d’un point de vue réglementaire. Comme peut l’être, par exemple, la conduite autonome de niveau 3 de Mercedes. Ainsi, en cas d’accident avec le FSD activé, c’est le conducteur qui reste responsable. Alors qu’à partir du niveau 3, comme chez Mercedes, c’est le constructeur qui devient responsable.
Quoi qu’il en soit, le FSD fonctionne merveilleusement bien et il est désormais possible de retirer totalement ses mains du volant. Mais ça serait mentir que de dire qu’il est parfait. Nous avons eu quelques situations étranges, dont une clairement dangereuse. La voiture n’a pas marqué l’arrêt à un stop : elle s’est arrêtée 1 à 2 mètres après ce dernier. Il n’y avait pas de circulation à ce moment là, et si une voiture était venue du mauvais côté, on laisse le bénéfice du doute : la Tesla aurait pu la voir et freiner plus tôt.
On a tenté de comprendre pourquoi la voiture n’a pas marqué l’arrêt. Selon notre analyse, c’est à cause de la ville dans laquelle nous étions (Beatty), une petite bourgade à l’entrée de la vallée de la mort. Avec des routes sans aucun marquage au sol. De quoi rendre la tâche plus difficile à un ordinateur. Mais ce n’est pas une raison évidente.
La v12 du FSD : le Graal ?
On est déçu de ne pas avoir pu tester la version v12 du FSD, car elle est censée régler de nombreuses problématiques du FSD, comme les arrêts aux stops. La v12 permet aussi à la voiture d’aller se garer toute seule en arrivant à destination, en cherchant une place libre à proximité. La v11 se contentait de nous amener à l’adresse indiquée et de s’arrêter sur la chaussée. Au conducteur, ensuite, de reprendre le volant pour garer l’auto.
De mon point de vue, il est clair que lorsque le FSD sera disponible en Europe, je sauterai sur l’occasion. Précisons que le FSD pourrait arriver en Europe au cours de l’année 2025. La réglementation est en train de changer et Tesla prévoit de faire la demande d’homologation de son système sur le Vieux-Continent d’ici la fin 2024.
Enfin, faut-il encore savoir quel sera son coût. Pour le moment, il est vendu en France dans un pack logiciel à 7 500 euros qui intègre d’autres fonctions en attendant l’activation du FSD en Europe. Aux USA, il fut un temps vendu 15 000 dollars avant de baisser à 8 000 dollars. Il est également disponible en location mensuelle sans engagement, à 99 dollars par mois. Pratique pour prendre l’option lors des départs en vacances par exemple.
L’avis du « néophyte »
Mais qu’en pense un conducteur qui n’est pas habitué à toute cette débauche de technologie ? Je laisse la parole à Omar, qui a pu conduire la Tesla en FSD sur plusieurs centaines de kilomètres pour boucler ce papier. En espérant qu’on se retrouvera dans un autre papier, avec, cette fois-ci, un essai du FSD en France.
Le mot d’Omar :
J’aurais pu disserter sur la découverte de la conduite à une seule pédale, surprenante mais agréable, et avec un volant Yoke, qui lui m’était insupportable. Mais ces expériences passent clairement au second plan face aux frissons que procure le Full Self Driving. J’avais pourtant eu le temps de me préparer psychologiquement en voyant, depuis le siège arrière, mes collègues Arnaud et Vincent tester la fonction pendant les deux premiers jours de notre périple. Malgré cet avant-goût, j’ai été submergé par une véritable panique lors des premières secondes… minutes de conduite avec le FSD.
J’ai d’abord rapidement été tenté par l’envie de critiquer à foison cette nouvelle technologie dans un élan de conservatisme un chouïa aigri et, mine de rien, après avoir vu la voiture griller un stop littéralement 2 minutes après m’être installé à la place du conducteur. J’avais peur, mon cerveau n’arrivant pas à faire confiance à un tel bolide autonome. Je devais me forcer à ne pas (trop) toucher le volant, particulièrement lors des virages où l’énorme volant Yoke virevoltait à droite à gauche.
Pour aller plus loin
On a roulé avec le FSD de Tesla : on vous raconte cette expérience hors du commun
Ce n’est que progressivement que j’ai commencé à m’habituer et même à apprécier le Full Self Driving. C’est absolument impressionnant et exaltant de voir cette voiture prendre d’elle même des décisions telles que le changement de voie ou le dépassement, parfois par la droite en plus comme l’autorise le code de la route étasunien dans certaines conditions. Encore plus effrayant. Et puis quel plaisir de pouvoir profiter des paysages, magnifiques de surcroît pendant notre voyage, l’esprit quasi tranquille. Je dis « quasi tranquille », car je pense avoir fait du zèle jusqu’au bout du voyage en ce qui concerne le fait de garder un œil sur la route. Quoi qu’il en soit, je n’ai rien d’un conducteur aguerri, rien d’un amateur de bagnole et rien d’un fan de Tesla. Mais le passionné de tech a vécu un voyage extraordinaire.
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