Bonne nouvelle pour la voiture électrique en 2025 : les modèles abordables arrivent enfin

 
La progression des ventes de voitures électriques n’est pas forcément aussi bonne qu’espérée par les constructeurs, mais le durcissement des normes va contraindre ces mêmes constructeurs à devoir faire des efforts pour mieux vendre leurs voitures électriques. En 2025, la voiture électrique devrait retrouver des couleurs, notamment grâce aux modèles sous la barre des 25 000 euros.

Quasiment tous les constructeurs sont en train de tirer la sonnette d’alarme concernant les ventes de voitures électriques, qui peinent à décoller en 2024 à cause, notamment, de la baisse des subventions dans la plupart des pays européens. De plus, la norme CAFE ne sera vraisemblablement pas repoussée à 2027 comme l’avait pourtant demandé Luca de Meo, patron du groupe Renault et Président de l’ACEA, l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles. Ce qui pousse les constructeurs dans leurs retranchements.

Selon une récente étude de Transport & Environnement, le marché des véhicules électriques en Europe serait sur le point de connaître une forte accélération en 2025. En effet, selon leurs estimations, les voitures 100 % électriques devraient représenter entre 20 et 24 % des ventes de véhicules neufs sur le continent dès l’an prochain, contre seulement 12,5 % en moyenne actuellement.

Forcer les ventes par la contrainte

Mais comment expliquer un doublement de la part de marché des voitures électriques en l’espace d’un an ? En fait, T&E pense que ce rebond sera propulsé par le renforcement des normes européennes sur les émissions de CO2, mais aussi par l’arrivée de nouveaux modèles plus abordables.

En effet, à partir du 1er janvier 2025, les constructeurs seront soumis à des exigences plus strictes en matière de réduction des émissions de CO2. Cette régulation imposera aux constructeurs de diminuer les émissions moyennes de leurs véhicules neufs, ce qui poussera à l’adoption massive des VE, moins émetteurs de CO2 que les modèles thermiques ou même les hybrides rechargeables.

Luca de Meo, PDG de Renault

En réalité, et comme l’a si bien énoncé Luca de Meo, les constructeurs pourraient plutôt réduire la production de voitures thermiques, ce qui, intrinsèquement, augmentera la part des voitures électriques. Est-ce que ça veut dire qu’il s’en vendra plus qu’en 2024 ? Pas forcément, mais s’il se vend moins de thermique, évidemment que la part d’électrique augmentera. On estime qu’il faudrait produire deux millions de modèles thermiques en moins en 2025 pour entrer dans les clous, ce qui pourrait impliquer la fermeture de huit usines en Europe d’après l’ACEA.

Pour aller plus loin
« Maintenant on fait la course » : pourquoi les patrons de Renault et Peugeot s’opposent sur la voiture électrique

Les voitures électriques « pas chères » arrivent

Mais dans les faits, il y aussi un autre facteur à prendre en compte : les constructeurs lanceront des modèles électriques plus accessibles, avec pas moins de sept nouveaux modèles à moins de 25 000 euros attendus dès fin 2024, dont la Renault 5 E-Tech et la Citroën ë-C3. Ces véhicules contribueront à hauteur de 60 % à l’atteinte des objectifs de réduction de CO2, selon les estimations de T&E.

Malgré cette prévision de croissance, certains constructeurs, inquiets par la stagnation actuelle du marché des VE, tentent de repousser l’échéance des nouvelles normes à 2027. Ils invoquent une « clause spéciale de crise » qui permettrait de décaler l’application des réglementations.

Renault 5 E-Tech

Pour l’association T&E, tout comme pour Stellantis ou encore BMW, cette demande est infondée : selon eux, le ralentissement du marché est temporaire et les constructeurs se préparent à un basculement rapide vers l’électrique une fois la législation entrée en vigueur.

En d’autres termes, ils n’auront pas d’autres choix que de vendre des voitures électriques pour éviter de lourdes amendes. En effet, si le marché en restait là, ils écoperaient de 13 milliards d’euros d’amendes l’année prochaine, de quoi mettre plus d’un constructeur dans une situation délicate, ce qui aurait évidemment de graves répercussions sur la production et l’emploi.

D’après le Commission européenne, et même Carlos Tavares, patron de Stellantis, les constructeurs ont eu assez de temps pour travailler sur des voitures qui émettent moins de CO2, que ce soit avec les voitures électriques, ou bien même avec les modèles PHEV. La décision ne date pas d’hier, et les constructeurs qui seraient les moins prêts seront ceux qui souffriront le plus l’année prochaine, car l’Europe ne compte leur faire aucun cadeau.

Si malgré tout, certains groupes peinent à atteindre leurs objectifs, une autre solution s’offre à eux : le pooling, c’est-à-dire s’associer avec d’autres constructeurs pour réduire leurs émissions moyennes. Ainsi, Volkswagen pourrait s’allier avec Tesla pour abaisser la part de VE nécessaire dans ses ventes à 17 % au lieu de 22 %, tandis que Ford pourrait bénéficier d’un partenariat avec Volvo pour limiter cette part à 9 % contre 21 % sans alliance.


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