1 600 emplois supprimés : ce géant européen des batteries de voitures électriques traverse une grosse crise

 
La jeune entreprise suédoise Northvolt fait actuellement face à de très grandes difficultés avec sa production de batteries pour voitures électriques en Europe. Alors qu’elle subit de nombreuses annulations de commandes, elle est désormais contrainte de se séparer de 1 600 salariés.
Usine Northvolt

Depuis quelques années, l’industrie de la voiture électrique se développe en Europe, avec de nombreuses entreprises qui souhaitent s’implanter et produire sur le Vieux continent. On pense à certains constructeurs comme BYD ou MG, mais également à des spécialistes des batteries.

Northvolt en zone de turbulences

C’est par exemple le cas de Northvolt, une jeune entreprise fondée en 2015 spécialisée dans la production d’accumulateurs pour les voitures électriques. La première usine de la firme avait été inaugurée en 2021 en Suède, tandis que les premières livraisons ont démarré quelques mois plus tard, au cours de l’année 2022. Très vite, plusieurs constructeurs se sont intéressés au projet, annonçant le soutenir de manière financière. Ce fut le cas de BMW ainsi que de Volkswagen.

Mais le vent a rapidement tourné pour l’entreprise suédoise, qui doit aujourd’hui faire face à d’importantes difficultés. En effet, en raison d’un grand nombre de déchets et de coûts de traitement élevés, Northvolt a été contrainte de réduire sa production. Une situation qui nous rappelle également celle de l’usine d’ACC, qui produit les cellules pour la Peugeot e-3008, entre autres. Et cette situation a poussé certains constructeurs comme BMW à annuler des commandes, équivalentes à plusieurs milliards d’euros.

Forcément, cela a un impact pour l’entreprise scandinave, sur laquelle planait des menaces de licenciements. Et bien c’est désormais chose faite. Dans un communiqué, la firme annonce qu’elle va devoir se séparer de 1 600 de ses salariés au cours des prochains mois. Ce dernier explique que « Northvolt présente aujourd’hui un périmètre d’opérations révisé en Suède afin de s’assurer que ses ressources soient concentrées sur l’accélération de la production dans la fabrication de cellules à grande échelle à Northvolt Ett ».

Plusieurs sites appartenant à la société sont concernés par cette mesure, puisque ce sont 1 000 postes qui seront supprimés à Skellefteå, 400 à Västerås et 200 à Stockholm. Northvolt précise que « tous les licenciements font l’objet de négociations syndicales en cours ». Cependant, tout n’est pas perdu pour l’entreprise, puisque cette dernière assure qu’elle maintient ses engagements concernant la construction de trois autres sites, dont un prévu à Montréal, au Québec. 

Un sacrifice nécessaire ?

Bien évidemment, on se doute que cette décision n’a pas été prise de gaîté de cœur par les dirigeants de l’entreprise, qui a été contrainte de revoir des ambitions et ses objectifs à la baisse à la suite du retard accumulé. Peter Carlsson, PDG et cofondateur de Northvolt, explique que « la redéfinition des activités est essentielle pour garantir la pérennité de l’activité et des coûts. Pour y parvenir, une réduction des effectifs d’environ 20 % au niveau mondial et de 25 % en Suède est nécessaire ».

Néanmoins, la société prévoit de mettre en place des mesures pour limiter l’impact de cette décision sur l’économie des villes où elle est implantée. De plus, elle prévoit de soutenir les salariés concernés dans leur recherche d’emploi et de les assister s’ils doivent déménager. Quoi qu’il en soit, cette décision devrait retarder le développement de la très prometteuse batterie au sodium sans lithium actuellement en cours. Cette dernière devrait notamment permettre d’abaisser les coûts de production et donc le prix des futures voitures électriques.

Pour rappel, Northvolt a également démarré la construction d’une usine en Allemagne qui devrait être achevée en 2028. Le site prévu au Canada devrait quant à lui avoir pas moins de 18 mois de retard, tandis que le projet d’une usine de cathodes à Borlänge a été annulé, de même que celui de Gdansk, en Pologne. La firme recherche d’ailleurs des repreneurs afin de racheter la partie qui avait déjà été construite. Espérons désormais qu’elle finisse par se relever, alors qu’elle mise désormais sur une stratégie de recentrage de son activité afin de réduire les coûts et le retard.


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