Pourquoi les prix des voitures électriques chinoises ne devraient pas augmenter tout de suite en Europe

 
C’est presque fait, il ne manque plus que l’aval de la Commission européenne : les voitures électriques fabriquées en Chine et importées en Europe vont être plus lourdement taxées. Mais cela ne devrait pas se voir sur les prix. Du moins pour l’instant. On vous explique pourquoi.

Sans grande surprise, en fin de semaine dernière, malgré un « non » de certains pays comme l’Allemagne qui craint des représailles pour ses marques nationales en Chine, les 27 pays membres de l’UE ont approuvé la hausse des droits de douane pour les voitures électriques fabriquées en Chine.

Le texte doit encore passer devant la Commission européenne pour valider le taux des droits de douane qui va s’appliquer aux constructeurs, un taux variable en fonction des groupes. Tesla verra ainsi ses véhicules frappés d’une surtaxe de 7,8 % (uniquement pour la Model 3 fabriquée en Chine), BYD de 17 %, Geely de 18,8 %, tandis que SAIC subira une taxe maximale de 35,3 %. Les groupes ayant collaboré à l’enquête seront taxés à hauteur de 20,7 %, contre 35,3 % pour ceux qui ne l’ont pas fait.

MG et BYD ont prévu le coup

Évidemment, une telle augmentation des frais de douane devrait engendrer une hausse des prix pour les clients. Mais les constructeurs chinois de véhicules électriques, notamment SAIC (propriétaire de MG Motor) et BYD, n’envisagent pas d’augmenter les prix de leurs modèles en Europe cette année, malgré l’instauration de ces nouvelles taxes.

Cette décision de maintenir les prix inchangés semble être une stratégie pour préserver leur part de marché face à la concurrence, et cela signifie surtout que les constructeurs chinois ont encore de la marge sur leurs produits, tout en sachant qu’ils sont privés de bonus écologique en France depuis le début de l’année, et qu’ils ont ajusté, dans le cas de MG, la plupart des prix de leur modèle comme s’ils bénéficiaient du bonus.

Justement, dans le cas de MG, le constructeur a annoncé que les nouveaux tarifs douaniers n’auront pas d’impact sur les prix de ses véhicules électriques en France pour l’année 2024. La filiale française a qualifié ces tarifs de « disproportionnés » et a estimé qu’ils pourraient freiner la transition écologique de l’Europe. Pour ne pas pénaliser ses clients et pour maintenir une part de marché stable, MG Motor France a décidé de maintenir les prix de ses modèles 100 % électriques. Le constructeur a aussi largement gonflé ses stocks récemment en important beaucoup de MG4 et de ZS électrique, avant la hausse des droits de douane, afin de proposer en cette fin d’année des produits au même prix.

De son côté, BYD, le n°2 mondial de la voiture électrique derrière Tesla, est également touché par ces mesures, mais la marque s’attend à maintenir les prix de ses véhicules électriques comme ils le sont déjà jusqu’à la fin de l’année.

Les constructeurs européens ne sont pas épargnés

Du côté européen, certaines marques produisent en Chine et seront aussi pénalisées. Volkswagen, via sa marque espagnole Cupra, a exprimé son inquiétude face à ces tarifs qu’il qualifie de « punitifs ». L’avenir du modèle électrique Cupra Tavascan, fabriqué en Chine, pourrait être menacé, mais le constructeur a assuré qu’il mettra tout en œuvre pour que ces nouvelles taxes n’entraînent pas de hausse des prix pour les livraisons en 2024.

Comme énoncé plus haut, les nouveaux tarifs imposés par l’Union européenne oscillent entre 7,8 % pour Tesla, qui bénéficie de peu de subventions en Chine, et jusqu’à 35,3 % pour les constructeurs n’ayant pas coopéré à l’enquête. En intégrant la taxe d’importation actuelle de 10 %, certains fabricants pourraient être soumis à un total de 45 % de droits de douane.

Cela pourrait affecter non seulement MG et BYD, mais aussi d’autres marques comme Tesla (qui vient, à contre-courant, de baisser les prix de sa Model 3 !), BMW et son iX3, les Mini électriques, la Dacia Spring, le Volvo EX30, ainsi que tous les modèles Polestar et Smart exportés de Chine.

Afin de contourner ces mesures, Volvo prévoit de commencer la production du SUV EX30 à Gand, en Belgique, dès le premier semestre 2025.


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