Il y a deux ans, les constructeurs chinois étaient arrivés en force au Mondial de Paris. Et cette année, ces derniers sont encore plus nombreux, alors que l’on en compte désormais pas moins de 150 dans l’Empire du Milieu. Si l’on vous demande d’en citer quelques unes, vous allez peut être répondre BYD, qui vient de devenir le plus grand groupe chinois, ou encore MG, voire Xpeng. Mais avez-vous pensé à GAC ? La réponse est sans doute négative, et cela n’a rien d’étonnant, bien au contraire.
Car le constructeur, fondé en 1997 n’est pour le moment pas encore présent en Europe, même s’il collabore avec Alfa Romeo et Fiat. Mais cela devrait bientôt changer, puisque la firme est présente au Mondial de Paris pour la toute première fois. L’occasion de se montrer au public français, mais également de faire découvrir ses modèles, et notamment sa marque Aion. Nous avions déjà évoqué cette dernière dans nos colonnes à travers l’incroyable Hyper SSR, désormais rebaptisée Hyptec SSR pour l’Europe. Mais la firme commercialise aussi des autos plus conventionnelles, comme l’Aion V.
Il s’agit d’un SUV compact, qui nous rappelle assez vaguement ce que propose notamment Citroën. Ce dernier avait été révélé pour la toute première fois un peu plus tôt dans l’année, à l’occasion du salon de Pékin. Sa commercialisation a quant à elle déjà démarré en Chine depuis cet été, et voilà que le véhicule électrique a désormais pour ambition de sonder les clients français. Le but ? Évaluer l’engouement de ce dernier, afin d’envisager une commercialisation. Nous avons de notre côté pu nous installer à son bord, et nous vous proposons de découvrir nos premières impressions.
Extérieur : un style pétillant et tout en rondeur
Il faut savoir que le GAC Aion V n’est pas réellement nouveau sur le marché. En effet, le modèle que nous avons sous les yeux est en fait la 2ème génération du SUV, la première ayant été dévoilée en mai 2020, en plein cœur de la pandémie de Covid-19. Quatre ans plus tard, voilà que la seconde mouture arrive sur le marché, avec un style totalement différent, à tel point que l’on pourrait penser qu’il s’agit en fait de deux modèles distincts. Les lignes sont beaucoup plus arrondies, sans pour autant qu’elles manquent de caractère, bien au contraire.
D’ailleurs, la voiture attire beaucoup les regards et la curiosité, comme en témoignent les nombreux visiteurs sur le stand de la marque. À l’avant, nous découvrons de grandes optiques rectangulaires, qui encadrent une calandre totalement pleine, afin d’améliorer l’aérodynamisme. Cependant, le Cx (coefficient de traînée) n’a pas été communiquée de manière officielle par le constructeur chinois. Plus bas, on découvre un bouclier ouvert afin de refroidir le moteur. Des prises d’air noires factices donnent un look plus dynamique au véhicule.
De profil, ce dernier affiche une silhouette particulièrement cubique, avec une ligne de toit très droite. Ici, pas de carrosserie de SUV coupé, pourtant très à la mode depuis quelques années. L’ensemble reste assez conventionnel et consensuel d’ailleurs, tandis que la voiture est bien posée sur ses roues. Un choix de jantes de 18 et 19 pouces en aluminium est proposé en fonction de la version choisie. Le constructeur chinois affirme que le style global de son Aion V s’inspire d’un tyrannosaure-rex, sans forcément donner beaucoup de détails à ce sujet.
Un choix surprenant, mais après tout, pourquoi pas ? Selon la firme, les feux avant représenteraient notamment les griffes du dinosaure. À l’arrière, le hayon arbore des lignes taillées à la serpe, tout comme les flancs qui se parent de protections latérales noires. La signature lumineuse est bien différente de l’avant, puisque le SUV opte ici pour des feux verticaux et fait l’impasse sur le bandeau à LED apprécié par de nombreux constructeurs. Le véhicule mesure 4,60 mètre de long pour 1,85 mètre de large et 1,66 mètre de haut, ce qui le place légèrement sous la Tesla Model Y en termes de dimensions.
Habitacle : tout le confort d’un grand
Il est maintenant temps de voir si le poste de conduite de ce nouveau GAC Aion V est aussi séduisant que l’extérieur. Et sans hésitation, la réponse est oui, même s’il ne fait pas vraiment preuve d’une grande originalité. Nous retrouvons une présentation assez conventionnelle, qui nous rappelle ce que proposent une myriade d’autres constructeurs, comme Tesla ou encore Xpeng sur le G6 que nous avions essayé. La planche de bord est particulièrement épurée, sans aucun bouton physique. Ce qui profite à l’esthétique, mais beaucoup moins à l’ergonomie et à la sécurité.
Mais une chose est sûre, le SUV électrique affiche un positionnement particulièrement haut de gamme, puisqu’il est livré de série avec une sellerie en « cuir luxueux » selon le site officiel du constructeur. Rien que ça. Le volant est recouvert du même matériau et les sièges sont réglables électriquement, chauffants, ventilés et massants, mais pas sur la version de base. La fonction massage est particulièrement agréable, mais qu’elle ne concerne pas les sièges arrière, ce qui est le cas sur certains modèles comme le Xpeng G9.
Les matériaux sont en tous cas de bonne facture et les ajustements sont dignes des productions européennes, prouvant une fois encore que les constructeurs traditionnels risquent d’avoir du souci à se faire. Si le modèle exposé possède une sellerie marron très originale qui lui permet de se distinguer de la concurrence, elle peut ne pas plaire à tout le monde. Cependant, d’autres configurations un peu plus discrètes sont également disponibles pour l’Aion V. Celui-ci fait du confort de ses passagers l’un de ses principaux atouts.
Il propose en option un rangement pouvant servir de réfrigérateur et de congélateur et pouvant maintenir au chaud des aliments. Ce qui nous rappelle notamment le Yangwang U8 que nous avions essayé. Avec son empattement de 2,78 mètres, le SUV compact est dans la moyenne du segment et offre une habitabilité plus que correcte. Les plus grands se sentiront aussi à l’aise aux places arrière, qui sont également très confortables et bien rembourrées. Au total, cinq personnes peuvent prendre place à bord, tandis que la banquette peut se rabattre afin de faire passer le volume de coffre de 427 à 987 litres. Il est aussi possible d’acheter en option un matelas afin de dormir dans la voiture.
Infodivertissement : de l’intelligence artificielle et beaucoup de technologies
Intéressons-nous maintenant un peu plus à la partie technologique de la voiture, qui n’a encore une fois rien à envier à ses concurrentes, bien au contraire. En effet, l’Aion V possède une dotation plutôt généreuse, puisqu’il est livré de série dès le premier niveau de finition avec un grand écran tactile central de 14,6 pouces, en position horizontale. De quoi évidemment nous rappeler ce que propose Tesla sur l’ensemble de ses modèles. Celui-ci est propulsé par le système d’info-divertissement ADiGO, qui affiche des graphismes modernes et très épurés.
Résultat, la tablette est agréable à prendre en mains et la réactivité est particulièrement appréciable. Il est plutôt facile de trouver ses repères et d’accéder aux diverses applications. En revanche, on ne sait pas encore si le conducteur pourra utiliser Android Auto à bord de la voiture, mais le site du constructeur précise qu’Apple CarPlay est déjà pris en charge, de même que les applications chinoises HiCar4.0 et Carlink. Étant donné que le véhicule est compatible avec les mises à jour OTA (over the air) à distance, de nouvelles fonctionnalités pourront être ajoutées tout au long de sa vie.
Il est aussi possible de télécharger diverses applications directement depuis la dalle tactile, et ce quelle que soit la version. Contrairement à ce qui se fait chez Tesla, cette dernière est associée à un combiné d’instrumentation numérique, dont la diagonale n’a pas encore été communiquée. Le nouveau GAC Aion V fait également appel à l’intelligence artificielle, notamment avec sa commande vocale, qui est disponible dès le premier niveau de finition sur la version chinoise. Nul doute que ce sera aussi le cas sur la déclinaison destinée à l’Europe.
Celle-ci permet de gérer de nombreux paramètres en fonction de la finition choisie, allant de la navigation au réglage des essuie-glace en passant par la climatisation et même la ventilation des sièges. Véritable concentré de technologie, le SUV est également livré avec plusieurs prises USB-C à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’un chargeur à induction pour le smartphone. La connexion Wi-Fi fait également partie de la dotation de série, de même que la prise 12 volts. Enfin, la voiture est compatible avec une application mobile dédiée, permettant de contrôler les portes, la recharge ou encore le préchauffage de l’habitacle.
Motorisation, autonomie et recharge
Cette seconde génération du GAC Aion V se décline en plusieurs versions, avec pour commencer, deux motorisations électriques différentes. La voiture propose deux niveaux de puissance, à savoir 150 et 165 kW, ce qui équivaut respectivement à 203 et 224 chevaux. Il faut savoir que ces deux variantes sont des tractions, et qu’aucune transmission intégrale n’est malheureusement proposée sur le SUV. Peut-être qu’elle arrivera un peu plus tard, mais rien n’a été dit pour le moment par le constructeur chinois à ce sujet. Dans tous les cas, le 0 à 100 km/h est réalisé en 7,9 secondes.
Trois batteries différentes sont également installées sous le plancher de ce nouvel arrivant dans le catalogue. Il s’agit de packs LFP (lithium – fer – phosphate), qui affichent des capacités de 62 kWh, 75 kWh et 90 kWh. De quoi offrir une autonomie comprise entre 520 et 750 kilomètres. Il faut savoir que ces chiffres sont exprimés selon le cycle chinois CLTC, qui est bien plus optimiste que notre WLTP européen. Il faudra plutôt s’attendre à parcourir au maximum 637 kilomètres avec notre homologation, ce qui est déjà plus que suffisant.
Et largement assez pour rassurer les automobilistes qui veulent une grande autonomie, alors que cela n’est d’ailleurs même pas forcément nécessaire. En ce qui concerne la recharge, le GAC Aion V fait l’impasse sur l’architecture 800 volts, lui préférant du 400 volts. La capacité de charge atteint cependant les 3C, ce qui signifie que la puissance pouvant être encaissée peut atteindre trois fois la capacité de la batterie. Ainsi, le pack de 90 kWh peut recevoir en théorie jusqu’à 270 kW, comme sur la Porsche Taycan. De quoi récupérer pas moins de 370 kilomètres en seulement 15 minutes.
Selon le site CNEVPost, cinq petites minutes suffisent à gagner 125 kilomètres, toujours selon le cycle CLTC. Il faut également savoir qu’une version de l’Aion V compatible avec l’échange de batterie serait également en préparation, comme les voitures de son rival chinois Nio. Pour rappel, GAC a construit sa première station de « battery swapping » en avril 2022, et en août 2023, il en comptait 14 dans son pays natal. Enfin, le véhicule est livré de série avec une pompe à chaleur, le préchauffage de la batterie et la charge bidirectionnelle.
Prix et disponibilité
Pour le moment, aucune information n’a été donnée sur une éventuelle commercialisation de cette GAC Aion V en France. Cependant, la voiture est déjà commercialisée en Chine depuis plusieurs mois, avec un prix de départ affiché à 129 800 yuans, ce qui équivaut à environ 16 831 euros selon le taux de change actuel.
Un montant évidemment particulièrement bas, mais qui ne le sera pas autant si le véhicule fait la route jusqu’à chez nous. Et pour cause, il sera soumis à la hausse des droits de douane, ce qui se répercutera sur le prix final. On peut envisager un tarif d’au moins 25 000 voire 30 000 euros en Europe.
De plus, il n’aura pas le droit au bonus écologique à cause de sa production dans l’Empire du Milieu. Rival de la Tesla Model Y mais également des Peugeot e-3008 et autres Renault Scénic, ce nouvel arrivant dans le catalogue a été conçu pour être vendu en dehors de son pays natal. Il devrait donc bientôt finir par débarquer sur nos routes. Mais la question est évidemment : quand ?
Comme le précise Numerama, « GAC prévoit de commercialiser ses GAC Aion dès cette année dans quelques pays européens, et devrait couvrir l’ensemble du marché européen en 2028. Le groupe songe même à implanter une usine en Europe« .
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