Citroën et Fiat passent une très mauvaise année 2024 : pourquoi leurs voitures électriques pourraient leur faire remonter la pente

 
Les immatriculations de voitures neuves en Europe ont baissé de 3 % en septembre. Stellantis, géant européen regroupant (entre autres) Peugeot, Citroën et Fiat, pourrait en être l’un des responsables, avec des ventes en chute libre. Reste que ses voitures électriques pourraient lui faire regagner des couleurs.
Citroën ë-C3 Aircross // Source : Citroën

Imaginez qu’un groupe automobile soit si puissant que ses résultats en baisse puissent influencer tout le marché d’un continent tel que l’Europe.

C’est pourtant la question qui se pose aujourd’hui avec les résultats des immatriculations européennes du groupe Stellantis, qui détient et distribue en Europe 14 marques, dont Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep, Opel et bien d’autres.

Des ventes en chute libre

Selon le communiqué de JATO Dynamics, 1 119 320 voitures neuves ont été immatriculées en Europe en septembre, soit environ 40 000 de moins qu’en septembre 2023, ce qui correspond à une baisse de 3 % par rapport à l’année précédente.

De son côté, Stellantis enregistre une baisse globale de 25 % des immatriculations en septembre 2024 par rapport à septembre 2023, soit près de 50 000 unités en moins. Le groupe connaît des difficultés à l’échelle européenne, avec des activités en baisse dans 22 des 28 marchés. Sur les deux principaux marchés, la France et l’Italie, les résultats sont en recul, avec des baisses respectives de 17 % et 34 %. En termes de marque, Fiat (-43%) et Citroën (-41%) sont les plus touchées.

Parts de marché des groupes Volkswagen et Stellantis en Europe // Source : JATO

Selon Felipe Munoz, analyste mondial chez JATO Dynamics, « Stellantis peut considérer ces résultats comme un indicateur que le moment est venu de rafraîchir son offre et de repositionner sa gamme de véhicules électriques pour garantir que la tendance à la baisse ne se poursuive pas. »

Chez le concurrent Renault, l’heure est à la nouveauté. Après avoir présenté et lancé la Renault 5 E-Tech électrique, c’est désormais la Renault 4 qui fait ses débuts au Mondial de l’Auto et qui devrait arriver dans les concessions au printemps prochain. La nouvelle Twingo est, quant à elle, prévue pour 2026 avec un tarif débutant sous les 20 000 euros hors bonus. Sans compter une gamme hybride récente et pertinente. Ces nouveautés ont éclipsé celles de Citroën (ë-C4 et Ami) ou de Leapmotor (T03, C10 et C16) au Mondial de l’Auto.

Le salut par l’électrique ?

En revanche, le marché de l’électrique se porte mieux au niveau européen. Sur l’ensemble des marchés européens, soit 28 pays, on enregistre une hausse de 14 % des immatriculations en septembre 2024 par rapport à la même période en 2023.

Ce sont 212 197 voitures électriques qui ont été vendues en septembre 2024. Si le marché des voitures électriques continue sur cette lancée, il y a un espoir d’amélioration pour Stellantis.

Si le groupe est empêtré dans des problèmes de fiabilité (et de confiance) sur ses motorisations thermiques, les motorisations électriques n’ont pas de gros problèmes connus. De plus, l’offensive sur la voiture électrique est assez conséquente en 2024 et 2025.

Ainsi, les Peugeot E-3008 et E-5008 sont bien placés sur le marché, offrant des autonomies convaincantes, et même sept places en profitant du bonus écologique. La Citroën ë-C3, bien que connaissant quelques soucis de jeunesse, reste un produit bien positionné, et sera rejointe prochainement par sa version SUV, l’ë-C3 Aircross, sans oublier la Fiat Grande Panda, sa jumelle technique, promettant elle aussi des tarifs serrés.

N’oublions pas l’arrivée de Leapmotor dans le giron de Stellantis, avec une T03 qui vient opposer une solide concurrence à la Dacia Spring. Les prix des Peugeot E-208, Opel Corsa Electric et Citroën ë-C4 ont baissé pour plus de compétitivité, et le retour de la Lancia Ypsilon vient affronter la Renault 5 et la Mini Cooper E.

Fiat Grande Panda // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Sur le segment électrique, Stellantis ose même le sport et les émotions, notamment avec le surprenant Alfa Romeo Junior Veloce de 280 ch. On espère retrouver les mêmes sensations avec l’Abarth 600e et la Lancia Ypsilon, qui reprendront ce moteur dans les prochains mois.

Le groupe mise donc gros sur l’électrique. Une situation un peu contrainte puisque, comme l’ensemble des constructeurs présents en Europe, Stellantis doit augmenter les ventes d’électriques pour éviter des grosses amendes en 2025.


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