Dans la galaxie du groupe chinois Geely, certaines marques résonnent à l’oreille du grand public européen, comme Volvo, Smart ou Lotus. D’autres sont plus confidentielles, et Lynk & Co en fait partie.
Une marque pourtant distribuée en Europe depuis 2020 avec un SUV hybride rechargeable, le 01, mais qui part à la conquête du marché 100 % électrique avec son 02. Reprenant la plateforme de ses cousins, les Volvo EX30 et Smart #1, il veut surfer sur les valeurs de Lynk & Co en mettant en avant un style original et des fonctionnalités inédites.
Suffisant pour se faire une place au soleil ? Pour le savoir, nous sommes partis à sa découverte à Milan. Avec, en avant-première, un petit tour au volant d’une version de présérie.
Lynk & Co 02Fiche technique
Modèle | Lynk & Co 02 |
---|---|
Dimensions | 4,46 m x 1,84 m x 1,57 m |
Puissance (chevaux) | 272 chevaux |
0 à 100km/h | 5,5 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 180 km/h |
Taille de l’écran principal | 15,4 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 35495 euros |
Essayez-la | Fiche produit |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage presse organisé par la marque.
Lynk & Co 02Extérieur : un style dans l’air du temps
Côté carrosserie, ce Lynk & Co 02 s’offre un style très contemporain avec une silhouette de SUV coupé. On pourra trouver une ressemblance assez frappante avec le Toyota C-HR hybride, mais le Lynk & Co s’offre tout de même une pléthore de détails assez sophistiqués.
Les optiques, notamment, sont singulières. À l’avant, deux traits verticaux au sommet du capot font office de signature lumineuse, tandis que la zone « fonctionnelle » est soigneusement cachée dans le bouclier. À l’arrière, un bandeau lumineux traversant fait office de spoiler, bénéficiant donc à l’aérodynamisme.
D’autres éléments finissent par flatter l’œil. Les grandes jantes (19 à 20 pouces), le pavillon en couleur contrasté ou encore l’absence de lécheurs de vitres (coquetterie partagée avec le Peugeot E-3008) rendent ce 02 assez qualitatif au premier abord.
Niveau dimensions, il faudra compter 4,46 m de long pour 1,84 m de large et 1,57 m de haut. Des dimensions qui le placent dans la catégorie âprement disputée des SUV électriques familiaux (segment C), où il retrouvera, entre autres, les Renault Scénic E-Tech, Peugeot E-3008 et Ford Explorer.
Lynk & Co 02Habitacle : de la place et des astuces
Une présentation dans les standards
À bord, le Lynk & Co 02 s’offre une présentation bien plus dans la norme, et assez profondément inspiré de celle du Zeekr X, un autre de ses cousins. La planche de bord, par exemple, reprend les derniers canons avec une architecture très horizontale, où un écran trône en son centre.
Les matériaux font la part belle aux matériaux éco-responsables et/ou recyclés, et tournent le dos au cuir pour les sièges et le volant – à la forme pour le moins étrange, mais très agréable à prendre en main.
Des petits gadgets sont disséminés ici et là, comme un éclairage d’ambiance assez sophistiqué, un double chargeur par induction pour smartphone ou une caméra d’intérieur (obturable), pouvant prendre les occupants en photo ou vidéo.
Quant à la partie son, la finition haut de gamme fait appel à un système Harman Kardon de 14 haut-parleurs, développant 1 600 W. Un système extrêmement puissant, donc, mais qui ne sacrifie pas la qualité pour autant, avec une restitution assez juste de nos musiques.
Rien de renversant, donc, mais rien de choquant non plus. Notons enfin que le grand toit vitré panoramique (non ouvrable) est de série, permettant d’ajouter beaucoup de lumière dans l’habitacle, et permettant de compenser la petitesse des vitres latérales ou le ciel de toit noir.
Un petit coffre, mais des passagers à l’aise
Un SUV familial, électrique ou non, se doit d’être habitable. Niveau coffre, ce Lynk & Co 02 n’y arrive pas vraiment, avec 410 litres de capacité. Un chiffre en retrait de la concurrence : un Renault Scénic propose 545 litres, le Peugeot E-3008 engloutit 520 litres et le Ford Explorer 450 litres.
Notons tout de même un petit rangement sous le capot avant (ce qu’on appelle le frunk) de 15 litres, permettant d’y caser un câble de recharge, mais cela apparaît peu pour la longueur de la voiture.
Les passagers arrière seront en revanche bien plus à l’aise, avec un espace aux jambes très appréciable. Le plancher entièrement plat, bénéficie d’une plateforme dédiée aux voitures électriques, permettra d’accueillir un cinquième passager sans arrière-pensées. Deux prises USB pourront recharger des appareils électroniques sur longs trajets.
Enfin, les rangements ne manquent pas. Notons par exemple la console centrale, dont le vaste bac compartimenté… est amovible, permettant de partir avec.
Lynk & Co 02Infodivertissement : des améliorations à venir
Revenons sur cet écran central de 15,4 pouces. Installé au format paysage, il regroupe la quasi-totalité des commandes et réglages. De fait, hormis le volant, les commodos et les contre-portes, les boutons sont totalement absents.
De quoi demander une réelle rigueur à cet écran pour offrir une interface claire et des menus logiques. Y sommes-nous ? Plutôt. L’OS ne chamboule rien, mais dispose de bonnes idées, comme un écran d’accueil divisé en plusieurs widgets. La zone basse est dédiée à la ventilation, tandis qu’un menu dédié aux raccourcis s’affiche en glissant le doigt du haut vers le bas.
Quelques applications étaient disponibles sur nos exemplaires de présérie, à l’inverse d’Android Auto et Apple CarPlay. Un défaut pour les clients européens, et Lynk & Co en est bien conscient. La marque a ainsi noué les partenariats nécessaires avec Google et Apple, et est en attente de l’arrivée des licences.
Les porte-paroles espèrent que les premières voitures livrées aux clients, dès fin 2024, seront au moins équipées de CarPlay, mais si ce n’est pas le cas, la compatibilité de l’écran avec les mises à jour à distance (OTA) permettra d’en profiter lorsque ces systèmes seront disponibles.
Le conducteur pourra compter sur un écran derrière le volant de 10,2 pouces pour afficher les informations de conduite. Les menus à chaque extrémité peuvent afficher différentes informations, réglables depuis le volant. Lisible et efficace.
Lynk & Co 02Aides à la conduite : une bonne base, des derniers réglages à fournir
Pour rappel, nous avons pu prendre en main des Lynk & Co 02 de présérie, et les ingénieurs étaient dans les derniers réglages en amont des livraisons clients. Parmi les éléments en chantier : les aides à la conduite.
Sur le principe, le Lynk & Co fait le plein, puisqu’il embarque de série tout le nécessaire pour accéder à la conduite semi-autonome de niveau 2. En d’autres termes, le régulateur adaptatif et le maintien en voie sont de série, mais la marque va plus loin avec, par exemple, un changement de voie assisté.
Si la grande majorité de ces aides est déjà de bonne qualité, avec des interventions justes et précises, il faudra encore un peu de travail pour calibrer l’alerte d’inattention.
Une caméra située derrière le volant scrute en permanence le conducteur, et déclenchera une alerte si celui-ci détourne les yeux de la route. Problème : l’alerte se déclenche… même si on regarde les compteurs. Un peu de souplesse serait la bienvenue.
Lynk & Co 02Conduite : un avant-goût
Une fiche technique connue
Passons à la conduite. Le Lynk & Co 02 reposant sur la plateforme SEA du groupe Geely, on pourrait s’attendre à des éléments techniques partagés avec les Volvo EX30 et les Smart #1 et #3.
C’est effectivement le cas, avec l’unique choix de motorisation retenu par la marque : un moteur arrière de 272 ch alimenté par une batterie NMC (nickel-manganèse-cobalt) de 66 kWh. Selon la norme WLTP, cela lui permet pour parcourir jusqu’à 445 km en une charge.
445 km, en soi, c’est suffisant, mais les concurrents font en général mieux. Avec un pack de 60 kWh « seulement », une Renault Mégane peut monter à 470 km WLTP – un Scénic, c’est 430 km WLTP, et même 623 km avec la batterie de 87 kWh. Le Ford Explorer grimpe à 602 km WLTP avec 79 kWh et le 3008 électrique peut carrément grimper à 700 km avec son énorme pack de 98 kWh.
Notons que, si Lynk & Co n’a pour l’instant retenu que cette configuration, elle n’est pas fermée à ouvrir d’autres versions à l’avenir, par exemple avec des batteries plus petites (le Volvo EX30 accueille ainsi une batterie de 51 kWh) ou avec quatre roues motrices, comme les versions Brabus des Smart.
Niveau recharge, un chargeur de 150 kW permettra de passer de 10 à 80 % de la batterie en « 30 minutes environ » sur une borne rapide. Pour les charges lentes, la version d’accès dispose d’un chargeur de 11 kW, passant à 22 kW sur la version tout équipée.
Un galop d’essai
Voici pour la théorie. Pour la pratique, il faudra pour le moment se contenter d’une quarantaine de kilomètres effectués dans la banlieue embouteillée de Milan au volant d’une voiture pas totalement finie. Pas évident pour se forger un avis définitif, mais suffisant pour avoir un premier avant-goût.
Un avant-goût, il faut le dire, assez positif. Grâce à ses 272 ch, la Lynk & Co est très nerveuse, avec des reprises canon. Le feeling de la pédale de frein est assez naturel, même si le freinage régénératif, disposant d’un mode « one pedal » permettant – en théorie – de se passer de la pédale de frein pour arriver à l’arrêt total, peut étonner, avec un petit délai entre le lever de pied de l’accélérateur et le ralentissement de la voiture.
La direction nous a paru légère, sans réelle sensation de connexion avec les roues, mais plutôt directe. Quant à la suspension, elle nous a semblé assez molle, avec un maintien de caisse pouvant laisser à désirer dans les cahots et les changements de direction. À vérifier sur un exemplaire de série et sur plus long terme.
Lynk & Co 02Prix, concurrence et disponibilité : un équipement pléthorique, une fonctionnalité inédite
Un rapport qualité-prix plutôt bien placé
Pour son 02, Lynk & Co a voulu la jouer simple avec deux versions. La première, baptisée « Core », offre déjà beaucoup. On y retrouve, entre autres, les jantes 19 pouces, le toit vitré, la caméra de recul, les écrans connectés, les sièges chauffants, ainsi que l’armada des aides à la conduite.
La version « More » y ajoute quelques extras, comme les jantes 20 pouces, la caméra 360°, les sièges électriques en similicuir et le système son Harman Kardon. Niveau budget, comptez 35 495 euros pour la « Core » et 39 495 euros pour la « More ».
Reste à savoir à quoi il faut comparer ce Lynk & Co. Le gabarit le rapproche d’un SUV familial, type Scénic, tandis que ses prestations, son habitabilité et ses tarifs feraient pencher la balance pour les compactes électriques, type Renault Mégane E-Tech ou Volkswagen ID.3.
Dans les deux cas, le rapport prix/équipement du 02 reste globalement à son avantage, même si ses concurrents sont quasiment tous éligibles au bonus écologique, auquel notre ami n’a pas le droit à cause de sa fabrication en Chine.
Lynk & Co nous a confié estimer la viabilité d’une production européenne, mais sans en dire plus. Peut-être reste-t-il un peu de place dans l’usine Volvo de Gand en Belgique, qui s’apprête à recevoir l’EX30 ?
Un inédit système d’autopartage intégré
Des tarifs plutôt bien placés, donc, mais votre Lynk & Co 02 pourrait carrément devenir une source de revenus au quotidien. Pas question de charge bidirectionnelle comme la Renault 5 E-Tech, mais plutôt un service d’autopartage intégré à la voiture.
Concrètement, via l’application Lynk & Co, vous pourrez mettre votre 02 à disposition pour la durée (et les loyers) que vous souhaitez. Les 9 000 utilisateurs européens du système pourront alors vous le louer, toujours au travers de l’application. D’après la marque, la France est d’ailleurs le pays le plus ouvert à cette fonctionnalité, inaugurée sur le SUV 01 déjà en vente, avec « un taux d’adoption des prêteurs actifs de 38 % ».
Un réseau en expansion
Reste à pouvoir acheter et entretenir cette Lynk & Co. Pour l’achat, cela peut se passer directement en ligne depuis le site de la marque, mais une stratégie d’expansion est en cours.
Un réseau de concessions Volvo (au nombre non communiqué) pourra ainsi vendre des Lynk & Co neuves et d’occasion, permettant de montrer les voitures dans des showrooms et d’élargir de façon assez efficace leur implantation physique. L’entretien, quant à lui, s’effectue également dans certains centres Volvo.
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