Pourquoi le prix de certaines voitures électriques chinoises vendues en Europe devrait bientôt flamber

 
Mis en place en juillet dernier, les droits de douane en hausse pour les voitures électriques chinoises viennent d’être confirmés par l’Europe. Ils atteignent désormais jusqu’à 45,3 % selon les constructeurs.

Entre l’Union européenne et les constructeurs automobiles chinois, la guerre est déclarée depuis un petit bout de temps. Et elle est loin d’être terminée, alors que Bruxelles veut continuer à serrer la vis encore et encore, afin de réduire les importations sur son territoire.

Des droits de douane encore en hausse

La Commission Européenne est en effet particulièrement remontée contre les marques chinoises, les accusant de concurrence déloyale. Pourquoi ? Car elles bénéficient pour la plupart de subventions de la part du gouvernement, qui leur permet d’afficher des prix particulièrement bas par rapport à leurs concurrents européens. Et cela ne plaît pas du tout à Bruxelles, qui avait décidé d’ouvrir une enquête à ce sujet, afin de les sanctionner. Cela s’est soldé par une augmentation des droits de douane pour les voitures électriques produites dans l’Empire du Milieu.

Ces derniers oscillent entre de 17,4 % à 37,6 % selon les constructeurs, en fonction de leur niveau de coopération dans l’enquête qui les visait, en plus des 10 % déjà en vigueur depuis plusieurs années pour tous les constructeurs chinois. Comme l’indique l’agence de presse britannique Reuters, le total atteint au maximum les 45,3 %.

L’Union européenne devait rendre sa décision le 30 octobre pour savoir si ces droits temporaires seraient maintenus sur la durée. La réponse est positive, puisque ces nouvelles taxes sont désormais définitives.

Crédit : BYD

C’est par exemple le cas du groupe SAIC, qui possède notamment la marque MG, qui subit désormais des droits de douane supplémentaire de 35,5 %. Ce qui fera inévitablement augmenter le prix de sa MG4, afin de conserver des marges suffisantes. Heureusement, le constructeur a trouvé un moyen astucieux de retarder cette flambée des tarifs pour ses clients. Comment ? En accumulant un stock assez grand en Europe pour continuer à vendre sa compacte électrique sur le Vieux Continent sans subir cette nouvelle hausse des taxes.

Mais ce ne sont pas seulement les marques chinoises qui sont touchées par cette mesure. Et pour cause, Tesla est également concernée, puisqu’elle produit ses voitures à Shanghai. C’est notamment le cas de sa Model 3, qui subit désormais une taxe supplémentaire de 7,8 %. Cela reste minime par rapport à certains de ses rivaux chinois, mais cette augmentation pourrait se répercuter sur le prix payé par les clients. D’autant plus que la firme d’Elon Musk a affiché des marges en hausse au 3ème trimestre, et qu’elle ne compte pas les voir baisser.

Une solution qui n’en n’est pas une ?

Mais ce n’est pas tout, car certains modèles de constructeurs européens sont également concernés, comme la Dacia Spring, qui n’est déjà plus éligible au bonus écologique depuis le début de l’année. C’est aussi le cas des Smart #1 et #3, tandis que Volvo a trouvé une solution pour son EX30. Produit en Chine, ce dernier sera assemblé en Europe, au sein de l’usine située près de Bruxelles dès 2025. Un tour de passe-passe qui lui permettra d’échapper à la hausse des taxes et de pouvoir en plus prétendre au bonus écologique de 4 000 euros.

Cette stratégie pourrait également être adoptée par de plus en plus de constructeurs chinois, qui sont nombreux à envisager une production en dehors de leur pays natal. Et ce afin d’échapper aux sanctions, qui ne concernent que l’assemblage au sein même de l’Empire du Milieu. Aujourd’hui, ces marques possèdent des usines en Russie, au Mexique ou encore en Espagne, tandis que BYD prévoit de construire un site en Hongrie. MG va aussi avoir une usine sur le Vieux Continent, mais sa localisation n’est pas encore connue.

De son côté, le gouvernement chinois n’a évidemment pas tardé à réagir à la nouvelle de la hausse des taxes. Dans un communiqué, Pékin annonce avoir saisi l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et a décidé d’intenter « une action dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC ». La Chine avait déjà pris la parole quelques mois plus tôt, dénonçant une pratique contraire aux règles du commerce. Le pays mise désormais sur le dialogue et va mener une « nouvelle phase de consultations » avec Bruxelles.


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