Le bras de fer engagé par l’Europe contre les constructeurs automobiles chinois prend une tournure inattendue. Alors que Bruxelles espérait forcer les géants asiatiques à investir sur le continent, Pékin vient de riposter en ordonnant à ses constructeurs de geler leurs projets européens. Une situation qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’industrie automobile du Vieux Continent.
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Un plan qui se retourne contre l’Europe
L’idée semblait pourtant séduisante sur le papier. En imposant des droits de douane variables aux voitures électriques chinoises, l’Union européenne pensait créer un effet levier : soit les constructeurs acceptaient de payer plus cher pour exporter, soit ils venaient produire directement en Europe. Mais c’était sans compter sur la réaction de Pékin.
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Selon Reuters, le gouvernement chinois a demandé à ses champions nationaux – BYD, SAIC (MG) et Geely (Volvo, Zeekr, Polestar, Lynk & Co) – de mettre en pause leurs projets d’implantation européens. Un coup dur pour des pays comme la France, l’Espagne ou la Hongrie qui comptaient sur ces investissements massifs pour maintenir leur tissu industriel automobile.
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L’Europe face à ses contradictions
La situation met en lumière les faiblesses structurelles de l’Europe. Contrairement aux États-Unis qui ont opté pour une approche plus radicale en bloquant quasi totalement l’entrée des véhicules chinois tout en proposant des incitations fiscales attractives, l’UE peine à présenter un front uni et cohérent.
Les 27 pays membres, avec leurs règles distinctes et leur bureaucratie complexe, rendent les investissements plus compliqués qu’outre-Atlantique. Sans parler des normes environnementales drastiques qui compliquent l’installation d’usines de batteries ou l’extraction de matériaux.
Plus inquiétant encore : alors que les constructeurs européens peinent à proposer des voitures électriques abordables – Volkswagen traverse sa plus grave crise historique — le marché reste grand ouvert aux voitures thermiques et hybrides chinoises, non concernés par les nouvelles taxes.
Cette situation paradoxale pourrait avoir des conséquences durables. D’un côté, l’Europe risque de perdre des milliards d’euros d’investissements potentiels. De l’autre, les constructeurs chinois peuvent continuer à grignoter des parts de marché avec leurs modèles thermiques et hybrides, souvent plus compétitifs.
Les divisions apparaissent déjà au sein de l’UE. L’Allemagne, très dépendante du marché chinois pour ses constructeurs premium, a fini par voter contre les taxes. L’Espagne, sous la menace de représailles sur ses exportations de porc, s’est abstenue. La France elle, a voté pour les taxes. Une fragmentation qui fait le jeu de Pékin.
La question se pose désormais : l’Europe a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Avec des objectifs climatiques ambitieux nécessitant une électrification rapide du parc automobile, mais une industrie locale qui peine à proposer des véhicules électriques abordables, le continent pourrait avoir besoin des constructeurs chinois plus qu’il ne veut l’admettre.
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L’avenir dira si cette guerre commerciale était le bon choix stratégique. Malgré tout, l’équation s’annonce particulièrement complexe à résoudre pour Bruxelles.
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